Union régionale Ouest de la CGTR

Appel à la grève le 16 mai : ’Non au travail forcé’

11 mai 2005

Dans la phase préparatoire de son 10ème Congrès, qui aura lieu les 23, 24 et 25 juin prochains au Port, l’Union régionale Ouest de la CGTR mobilise doublement : contre la journée de “travail forcé” du Lundi de Pentecôte et pour définir avec les travailleurs de l’Ouest les grandes lignes et orientations de la centrale syndicale ’pour les quatre ans à venir’.

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L’Union régionale se prépare à faire du 16 mai, Lundi de Pentecôte, une forte journée de mobilisation contre la décision de faire payer principalement "à des salariés déjà appauvris, pressurés" des mesures que le gouvernement appelle “de solidarité” envers les personnes âgées, dont plus de 15.000 sont décédées de la canicule durant l’été 2003. L’analyse de ce drame avait mis en exergue l’absence d’une politique et de moyens appropriés.
La réponse du gouvernement a été la loi n°2004-626 du 30 juin 2004, modifiant l’article 212-16 du Code du Travail, qui prévoit de faire travailler les salariés une journée sans rémunération, pour financer la "solidarité pour l’autonomie des personnes âgées".
"Nous fustigeons cette décision pour plusieurs raisons", a dit hier Jean-Marc Gamarus au siège de l’URSO. Au-delà même d’une mesure dénoncée par les centrales syndicales, comme contestable dans son principe et dans son contenu juridique, les syndicalistes sont exaspérés par la campagne de "culpabilisation des salariés".
Ceux-ci estiment qu’on ne leur apprendra pas ce qu’est la solidarité. "La Réunion a été le département le plus généreux après le tsunami du 26 décembre. Le président de la Croix-Rouge, le professeur Mattei - ministre de la Santé en 2003 - l’a reconnu lors d’un passage récent : La Réunion a collecté plus d’un million d’euros rien que pour la Croix-Rouge", a poursuivi le responsable syndical.
L’URSO condamne "la sélectivité" avec laquelle le gouvernement organise la “solidarité”. "Au moment où s’ouvraient les négociations pour les salaires de la Fonction publique, en janvier 2004, le gouvernement pressurait les salaires en augmentant la CSG et la RDS et en instaurant la taxe additionnelle pour les complémentaires retraite - soit une perte de près de 100 euros sur les salaires de la FP". Dans le même temps, la baisse de l’impôt sur le revenu continue, aucune retenue n’est faite sur les indemnités de la République ; pas davantage auprès des professions libérales.

"Devoir d’alerte"

"Là où on est vraiment en colère, devant ce cynisme, c’est quand ceux qui votent les lois décident de s’octroyer un congé parlementaire le 16 mai" a poursuivi le syndicaliste, en dénonçant "le recul social sans précédent de ces trois dernières années".
Pour toutes ces raisons, le 16 mai sera un jour de manifestation et de grève "exigeant du gouvernement Raffarin le retrait de la loi", "des retraites décentes" et "la relance du congé-solidarité" (permettant des départs en préretraite pour relancer l’emploi).
Et comme la CGTR "ne veut pas se cacher derrière son petit doigt", la mobilisation du 16 contre "la politique d’écrasement des salaires du gouvernement Raffarin" sera aussi une journée de mobilisation "contre la Constitution européenne". Cette position n’est pas partagée par tous les membres de l’Intersyndicale, mais la CGTR veut démontrer "l’attachement des travailleurs à une société de progrès" et créer les conditions pour "renégocier la Constitution en faveur d’une Europe sociale". Elle dit “Non” à une Europe de la régression sociale et du “moins-disant généralisé”, qui envoie ses salariés travailler en Chine, en Pologne ou à l’île Maurice “pour la po patat”. La CGTR estime avoir un "devoir d’alerte" envers les salariés, victimes ces trois dernières années de positions politiques dont la justification et la défense se trouvent dans le Traité constitutionnel soumis au référendum du 29 mai. "Qu’on ne vienne pas nous reprocher ensuite de ne pas avoir dit ce qu’il fallait au moment opportun", a expliqué Jean-Marc Gamarus.

P. David


Appel pour le 10ème Congrès : Réunion au Port samedi 14

Samedi 14 mai, l’URSO-CGTR appelle les salariés à se regrouper dès 9 heures à la salle du Cœur-Saignant, pour une réunion de préparation du Xe Congrès, qui aura lieu le mois prochain.
Ce rassemblement est aussi une pré-mobilisation pour la manifestation du lundi 16 mai, lundi prochain. Les participants se retrouveront à 9 heures sur la place de la mairie, à Saint-Pierre.
L’appel est lancé par l’Intersyndicale CFTC-CGTR-FO-UNSA-FSU-US solidaires. La grève générale du Lundi de Pentecôte refuse "le travail forcé" et "la discrimination", pour une vraie solidarité : des retraites décentes, la reconnaissance de la pénibilité du travail, la relance du dispositif congé-solidarité et l’arrêt des politiques d’écrasement des salaires.
L’URSO y ajoute pour sa part le refus de la Constitution européenne. Elle n’est pas seule à avoir cette position dans l’Intersyndicale, mais ce n’est pas une des bases de rassemblement.

P. D


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