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Des travailleurs aux compétences non reconnues
31 août 2006
À l’heure de la rentrée, la question de la précarité dans l’éducation nationale n’est pas réglée. Elle concerne notamment les TOS. Au moment où le gouvernement montre sa volonté de se désengager sur les fronts de la lutte contre le chômage et du service public, quel avenir pour les précaires qui sont les rouages indispensables au fonctionnement des collèges et des lycées ?
"Le problème des précaires ne peut plus durer". SGPEN-CGTR, UNATOS-FSU et SNAEN-UNSA partagent le même constat. À La Réunion, les TOS sont en sous-effectif. En France, un TOS encadre 50 élèves, à La Réunion, le rapport est de 1 pour 75. Rappelant qu’à La Réunion le taux de chômage est de 31% contre 9% en France, Patrick Corré, secrétaire général du SGPEN-CGTR, y voit une nouvelle illustration que la bataille pour l’égalité est loin d’être terminée.
De sources syndicales, le déficit en termes de TOS se chiffre à 500. Ce sont autant de postes de fonctionnaires qu’il est donc possible de créer. Mais au lieu de répondre à cette demande, les différents gouvernements qui se sont succédé ont préféré recourir à la précarité. Ce sont d’abord les TUC (Travailleurs d’Utilité collective), puis les CES (Contrats Emploi Solidarité), les CEC (Contrats Emplois Consolidés), les CAE (Contrats d’Aide à l’Emploi) et les contrats d’avenir. Ils sont donc un millier à La Réunion à remplir des missions indispensables à la bonne marche du système éducatif en tant que TOS, administratif, à la vie scolaire. Et pour l’État, c’est autant d’économie puisqu’une personne en emploi aidés touche un salaire qui s’élève au tiers de celui d’un fonctionnaire qui fait le même travail, rappelle Christian Picard, secrétaire académique de l’UNATOS-FSU, qui relève l’exaspération grandissante des travailleurs précaires : "nous atteignons des sommets, cela va exploser".
Précarité égale bas salaire : 500 à 600 euros pour un TOS précaire. Christian Picard relève même qu’un gestionnaire n’est payé que 789 euros par mois sur un contrat de 120 heures. Il constate que la tendance est à la dégradation. Et c’est dans ce contexte que ce déroule le transfert des TOS à la Région et au Département.
Transfert de la pénurie
Lors du transfert forcé des TOS aux collectivités, deux problèmes se sont posés et restent d’actualité. Tout d’abord, le budget mis à la disposition par l’État n’est pas à la hauteur des responsabilités transférées. Le transfert financier ne prend pas en compte le rattrapage nécessaire pour qu’à La Réunion, l’encadrement soit le même qu’en France. Par ailleurs, du fait de la croissance démographique, la population scolaire augmente, ce qui implique de nouveaux recrutements sur lesquels l’État ne s’est pas engagé. Bref, comme l’affirme Vincent Baugé, secrétaire général adjoint du SNAEN-UNSA, "l’État a transféré la pénurie aux collectivités".
L’autre volet est la situation du millier de personnes en contrat précaire de droit privé embauché en CES ou en CEC. Dans un communiqué commun diffusé le 18 janvier dernier, la Région et le Département rappelaient que le gouvernement affirmait que les emplois aidés de l’Éducation nationale ne seraient pas transférés aux collectivités locales. Pour Vincent Baugé, on peut craindre que l’État décide de ne plus renouveler ces contrats en partie ou totalité, en utilisant notamment la méthode de la réduction des quotas. Ces suppressions de postes empêcheraient les établissements de fonctionner et mettraient le couteau sous la gorge des collectivités locales.
Menace pour les collectivités
Du fait du transfert, elles seraient dans l’obligation d’embaucher en urgence pour faire face, et les conditions sont défavorables. Comme l’expliquait dans notre édition de mardi Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, la suppression des emplois-aidés financés à 80% par l’État transfère sur les collectivités locales des charges financières trop importantes si elles veulent maintenir le niveau d’emploi et de service.
Ce qui veut dire que les collectivités étranglées par ce surcroît de charge devraient trouver de nouvelles ressources pour financer ces postes. Ce serait alors aux Réunionnais de payer pour assurer la continuité du service public d’éducation, soit par une augmentation des impôts locaux, soit par des retards dans la programmation d’investissements.
"Il va falloir que les précaires se mettent ensemble avec le soutien total des syndicats pour interpeller le gouvernement et dire que cela ne peut plus durer", explique Christian Picard, "le système a besoin des précaires, leurs compétences sont reconnues, on n’en peut plus".
L’appel des syndicats à régler en urgence le problème de la précarité par la création d’emplois durable dans l’Éducation nationale ne concerne pas seulement les travailleurs qui subissent depuis des années cette injustice, elle touche également l’avenir du système éducatif. Garantir à tous le droit à l’éducation et à la formation est une des conditions du développement durable, cela passe par des emplois durables dans tous les services qui concourent à cet objectif. L’État ne peut pas se contenter de transférer la pénurie, il a aussi la responsabilité d’assurer le rattrapage des effectifs dans l’encadrement, et notamment chez les TOS, pour qu’à La Réunion, un jeune puisse avoir droit au même service public d’enseignement qu’en France.
Manuel Marchal
Appel à la grève à Saint-Louis
9 ans dans la précarité : quel avenir ?
Le contrat CEC de Jean-François Payet se termine demain. Depuis 9 ans, ce travailleur du collège Leconte Delisle à Saint-Louis a connu toutes les formes de précarité : TUC, CES, puis CEC. Et demain, son contrat se termine, sera-t-il renouvelé ? De son côté, l’administration invoque un retard de courrier et pense qu’il n’y a rien de grave, que le travailleur va garder son emploi.
Mais en tout état de cause, les syndicats sont vigilants. Au terme d’une assemblée générale tenue hier, les personnels ont décidé de soutenir leur camarade en faisant grève demain. Par solidarité, les personnels TOS et précaires des lycées professionnel Roches Maigres et du lycée Antoine Roussin "s’associent à la protestation légitime des personnels du collège Leconte de Lisle" et participeront à l’assemblée générale qui décidera de la suite à donner au mouvement qui débute demain dans le collège de la cité scolaire. Si l’on ne peut qu’espérer une conclusion heureuse pour ce travailleur, il est tout de même grave de constater qu’à la veille du renouvellement de la date de fin de son contrat, il ne sait pas s’il sera reconduit alors que cela fait 9 ans qu’il est au service de la communauté éducative à Saint-Louis, et que personne n’a jamais mis en cause la qualité de son travail et sa motivation.
886 euros : telle est le salaire de ce travailleur en contrat de droit privé qui participe à la bonne marche du service public d’éducation à La Réunion. 886 euros au bout de 9 ans de travail ! Interrogé hier, Patrick Corré, secrétaire général du SGPEN-CGTR, estime que la situation vécue par Jean-François Payet montre que les engagements de l’État ne tiennent pas. Il rappelle que l’année dernière, au moment où a été acté le transfert des TOS aux collectivités locales, le gouvernement s’est engagé à exclure du champ du transfert et à gérer les travailleurs en CES et CEC. Cela voulait donc dire débloquer les crédits nécessaires à la reconduction des contrats. Christian Picard de l’UNATOS-FSU rappelle qu’au terme de plusieurs rencontres avec le préfet, le recteur et le ministère de l’Outre-mer, avait été pris la décision que personne ne reste sur le bord du chemin. "L’État s’était engagé à assurer la continuité de l’emploi", précise-t-il. Mais aujourd’hui, pour trop de travailleurs, l’incertitude persiste et ce que vit Jean-François Payet est la première illustration concrète de ces craintes.
M.M.
Communiqué de Presse
Motion adoptée par l’assemblée générale
des personnels du collège Leconte de Lisle
Pour la défense de l’Emploi, pour le respect des engagements pris l’Etat Grève le jeudi 31 août 2006
Les personnels TOS et précaires du collège Leconte de Lisle de St Louis réunis en assemblée générale ce mercredi 30 août 2006
Se déclarent surpris que le contrat de travail d’un de leur collègue actuellement en CEC n’ait pas été reconduit alors que l’état s’était fermement engagé à ce que tous les personnels dont les contrats expirent en 2006 soient repris.
N’acceptent pas que leur collègue soit dès demain privé de son emploi après avoir effectué avec dévouement un travail de qualité pendant de nombreuses années au collège Leconte de Lisle de St Louis.
Décident en conséquence de se mettre en grève dès demain jeudi 31 août 2006 pour exiger que l’engagement pris par l’Etat de procéder au renouvellement de tous les contrats en cours soit respecté
Alerte les parents d’élèves du collège Leconte de Lisle que le largage de cet agent va avoir des conséquences fâcheuses sur l’entretien général des espaces verts la propreté et la salubrité des locaux compte tenu du peu d’effectif TOS que compte cet établissement.
Appellent l’ensemble des organisations syndicales sans exclusives à soutenir ce combat pour la défense de l’emploi.
Motion adoptée à St Louis le mercredi 30 août 2006.
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