Dans un mois, l’anniversaire de l’Appel de l’Ermitage pour l’abolition de la grande pauvreté

Appel au rassemblement le 18 décembre

19 novembre 2013, par Céline Tabou

Le Comité de l’Appel de l’Ermitage appelle l’ensemble des pauvres et toutes les personnes concernées par la pauvreté à un rassemblement, le 18 décembre, jour du premier anniversaire de l’Appel de l’Ermitage pour l’abolition de la grande pauvreté. L’occasion de rappeler le bilan de l’organisation et de continuer à « batailler contre la pauvreté ».

Hier au domicile de la maire des Pauvres, Gilmée Vochré (au centre), le Comité pour l’appel de l’Ermitage a fait le bilan de sa première année d’action.

Une année d’action pour lutter contre l’extrême pauvreté, passant de rassemblement à des interpellations de hauts responsables, dont le président François Hollande. Mais le plus important est « que nous avons été entendus par les pauvres eux-mêmes » , s’est réjouie Raïssa Noël.

Etre entendu du plus grand nombre

« Nous avons été entendus par les pauvres eux-mêmes. C’est une grande victoire », ont expliqué Raïssa Noël et Gilmée Vochré, Maires des Pauvres. Des comités ont été créés sur tout le territoire et « de plus en plus de personnes participent à nos réunions » . Reçu à deux reprises par le sous-préfet, mais aussi par François Chérèque lors de sa venue à La Réunion, le 29 octobre 2013. Ce dernier a d’ailleurs repris la proposition majeure du collectif, à savoir l’abolition de l’extrême pauvreté dès 2015, à travers les Objectifs du Millénaire pour le Développement, signé par la France en 2000. La rencontre entre Gilmée Vochrée et François Chérèque est « une victoire face à nos détracteurs, qui se moquaient de nous ».

Conscientes que les choses ne peuvent pas changer à 100%, le souhait de Gilmée Vochrée et Raïssa Noël est « une amélioration de la situation, car le combat est d’aller au plus haut niveau de l’Etat pour que les choses changent et pas pour qu’on attende qu’on nous donne des choses ». Raïssa Noël a salué la démarche du candidat du PCR, Ary Yee Chong Tchi Kan, qui a « décidé de porter le combat lors des élections municipales » . De son côté, Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu, a « affirmé partager notre analyse et indiqué que la pauvreté est un problème de société qu’il faut régler ». Pour cette dernière, la lutte contre la pauvreté va delà des clivages politiques et demande un rassemblement « le plus large possible ».

Création du Conseil municipal populaire du Guillaume

Le 28 octobre 2013, le Comité de l’Appel de l’Ermitage a créé le Conseil municipal populaire du Guillaume, à Saint-Paul. Elu maire, Jean-Mathieu Taristas, a présidé les délibérations de ce Conseil municipal, sur la prime exceptionnelle de 100 euros versés aux employés communaux permanents de la mairie de Saint-Paul en fin d’année. Une prime contestée, mais qui n’est pas un sujet de tension, car « il ne s’agit d’opposer les employés communaux et les administrés de la commune. Mais que la solidarité concerne tout le monde », a indiqué Raïssa Noël, porte-parole du Collectif de l’Appel de l’Ermitage.

Avis partagé par Jean-Mathieu Taristas, qui a expliqué que les deniers de la commune pouvaient également servir d’aide aux plus démunis de Saint Paul. Ce dernier a fustigé l’absence des médias, « c’est comme si on allait vers un mur » , mais « il est certain que tout seul, on ne peut rien faire, il faut que l’on montre que l’on est une force. Et ce n’est pas parce que les médias ne sont pas là que l’on va arrêter de se battre et d’avancer. On doit continuer à avancer et à se battre, quand on sera nombreux, alors les médias seront obligés de venir couvrir nos évènements », a ajouté Raïssa Noël.

Première délibération

Lors du conseil municipal populaire du Guillaume une délibération unique a été adoptée concernant « une demande à la mairie de Saint Paul de consacrer le même budget, 200.000 euros, à aider aussi les plus pauvres, de la Commune, qui n’ont pas de revenus permanents ». Jean-Mathieu Taristas a donné l’exemple du défrichement des terrains inexploités de la commune et en les mettant à disposition des pauvres pour qu’ils puissent y cultiver des fruits et légumes pour leur consommation personnelle. Mais aussi la mise à disposition «  en autogestion du matériel de motoculture trop onéreux pour les petits agriculteurs pour qu’ils améliorent leur rendement  » et la création d’une "classe Dys" (cf. encadré).

Céline Tabou

Une "classe Dys" pour aider les enfants dyslexiques

De son côté, Frédéric a mis en avant la création d’une "classe Dys" afin de faciliter le traitement des troubles spécifiques des apprentissages d’enfants déjà lourdement défavorisés par le système scolaire. Alors qu’en France, il existe une école pour les enfants atteints de dyslexie, le conseil municipal populaire a adopté la création « d’une classe pour les enfants dyslexiques à La Réunion ». « Une classe dès le primaire pour permettre aux enfants d’apprendre à leur rythme et pouvoir ensuite intégrer le collège, puis le lycée », a expliqué Frédéric.

Ce dernier, atteint de dyslexie, est parvenu à obtenir le BEP, puis deux ans plus tard, le Bac, « après des années difficiles et l’aide de mes professeurs. Mais malgré les heures aménagées, il a fallu travailler et dur et rattraper constamment le retard prit par les absences ». Frédérique a d’ailleurs dénoncé l’absence de structure pour les malades à La Réunion, qui « peuvent s’ils sont suivis intégrer le système scolaire  ». D’ailleurs, « le corps éducatif a très souvent du mal à prendre conscience des difficultés des élèves atteins par la maladie » et cela nécessite un suivi particulier d’après les membres du conseil municipal populaire.
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