Mobilisation et soutien aux précaires de l’Education nationale

« Arèt èk le chomaj ! »

18 décembre 2007

Les syndicats FSU-SNES et Sud appelaient hier les personnels de l’Education nationale à manifester leur soutien aux salariés sous contrats précaires menacés de licenciement. Un rassemblement a eu lieu devant la Mairie de Saint-Paul, auquel ont participé des enseignants et agents d’établissements du Port, de La Possession et de Saint-Paul.

Avec les syndicalistes, des enseignants, un principal de collège et des personnels de l’E.N menacés de licenciement ont dit hier leur « ras-le-bol » des contrats précaires à répétition et des « politiques qui se dégonflent ».
(photo PD)

La détermination et aussi la colère étaient à la mesure des réponses, ou plutôt des non-réponses reçues depuis le matin, au Rectorat.
Des enseignants de divers établissements de l’Ouest ont fait le point, devant leurs collègues, sur la mobilisation dans les établissements : une forte mobilisation à Texeira da Motta ; une heure de débrayage au lycée Mitterrand, où le dialogue instauré entre les personnels a marqué les esprits. La mobilisation se poursuit diversement dans les établissements du Port, qui ont été parmi les premiers à réagir. Le principal d’un collège du Port était présent, avec plusieurs membres de l’équipe pédagogique. Pour beaucoup d’établissements, la suppression des postes mis dans les “charrettes” - la première, annoncée pour janvier, serait de 343 départs - va signifier une désorganisation du travail et souvent, une détérioration des rapports humains à différents niveaux.
Un jeune agent, sous contrat précaire depuis deux ans au lycée Évariste de Parny (Plateau-Caillou), a alors pris le mégaphone pour interpeller « les dégonflés », ceux qui, depuis le matin, avaient choisi de ne pas participer à la concertation proposée par la Région.
Le matin, il y était, lui, au Rectorat. Il a raconté les cordons de forces de l’ordre, les précaires “bloqués” devant les grilles, empêchés d’entrer jusqu’à ce qu’une délégation puisse passer le barrage. Et puis cette table-ronde, à laquelle le Préfet, le Recteur et la Présidente du Conseil général ont refusé de se rendre.
« Le Préfet dit qu’il ne veut plus de “contrat de magouille”, mais quand il est invité à une table-ronde pour une recherche de solution, il choisit la politique de la chaise vide », a dit en substance le jeune homme, sous contrat CES. « Si lé pa nou, le lycée i avans pa », a-t-il poursuivi en s’enflammant au fur et à mesure qu’il énumérait tous ceux, officiels ou élus qui, dans cette bataille, les laissent tomber. « Nou, nou koné sak nou vé : Arèt èk lé pti kontra. Nou vé travay, nou vé in vrai kontra, in foi pou tout », a-t-il poursuivi, traitant de « dégonflés » tous ceux qui, dans ce problème, se dérobent à la recherche d’une solution digne pour les personnels menacés.
Il a crié son “ras-le bol” des contrats précaires à répétition. « Arèt èk sa ! Travay plis pou ginye plis ? Nou, nou néna in travay, zot i pran, i jèt déor ! ».
Il a exprimé la révolte des travailleurs précaires de l’Education nationale, menaçant de sanctions électorales, en mars, les politiques “beaux-parleurs” qui ne savent que les envoyer à l’Assedic ou leur envoyer les policiers. « Ne vous dégonflez pas M. le Préfet. Si on est dans la rue, c’est à cause de vous, à cause du Rectorat et de la présidente du Conseil général, qui ne nous reçoivent pas ».
Hier, le maire de Saint-Paul - en réunion avec ses services - lui non plus n’a pas reçu de délégation. Il a fait dire aux syndicalistes qui ont cherché à le joindre qu’il les recevrait sans doute aujourd’hui. La confirmation viendrait ce matin.
La chose sûre est que l’inquiétude est réelle dans les établissements quant à leurs conditions de fonctionnement futures, et que la rentrée australe 2008 va connaître bien des tensions.

P. David

Luttes pour l’emploi

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