Association Cressonnière Nouvelle Génération : mobilisation pour l’emploi

« Arêt tourne anou an bourik... »

4 septembre 2004

Voilà maintenant 4 mois que les jeunes de l’association Cressonnière nouvelle génération (CNG) ont transmis un projet d’aménagement de leur quartier au sénateur-maire de Saint-André, Jean-Paul Virapoullé. Voilà maintenant 4 mois que des jeunes désireux de prendre des responsabilités dans la vie de leur quartier attendent une réponse. Aujourd’hui, ils veulent que leur action soit prise en compte.

En avril 2004, 6 jeunes de la Cressonnière à Saint-André créent leur association. "Si nous nous sommes regroupés, c’est que nous en avons assez que notre quartier soit montré du doigt, comme une zone de non droit" explique Stéphane Fahin, porte-parole de l’association. C’est d’ailleurs les propos que ces mêmes jeunes tenaient auprès de Nassimah Dindar, dans un courrier transmis à la présidente du Conseil général. Selon eux, le quartier souffre d’un manque d’infrastructures, et ils souhaitent apporter leur pierre à l’édifice, pour rendre plus agréable leur espace de vie et améliorer ainsi l’image de la Cressonnière. Consciencieux et méthodiques, ils montent un projet de réhabilitation de l’ancienne déchetterie en lieu de détente et de loisirs, proposant entre autres des activités équestres, parcours de santé, aire de jeux pour les enfants, etc.
Les jeunes de l’association CNG, autour de leur président, Stéphane Testan, rencontrent dès lors des interlocuteurs du quartier, ainsi que des responsables politiques, dont le conseiller général de la Cressonnière, Jean-Marie Virapoullé, qui endosse également la fonction de président de la CIREST.
Malgré la qualité de leur projet, ils seront à chaque fois refoulés. “Zorèy koshon dann marmit poi”. C’est la raison pour laquelle ils souhaitaient hier, rencontrer en personne Jean-Paul Virapoullé, sénateur-maire de Saint-André, qui, malheureusement, n’est pas actuellement à La Réunion. Dans un courrier adressé au maire de Saint-André, les jeunes faisaient remarquer que son silence pénalise, notamment pour l’attribution de subventions des collectivités locales. Ils ont en effet la garantie d’en bénéficier. Mais ce retard ralentit les démarches. Un rendez-vous a été fixé pour le 10 septembre, à 14 heures. Cette fois, promettent des administratifs de la mairie de Saint-André, ils seront reçus. Auront-ils seulement une oreille attentive ?

Réaliser un projet pertinent

Pierre Catapoulé, responsable du contrat de ville - puisque aucun élu de la majorité ne daignait rencontrer la délégation associative - représentait hier la municipalité. Il explique aux jeunes que leur projet a été étudié, mais enlève difficilement le flou qui s’installe sur cette affaire. Jean-Marie Virapoullé ambitionne en effet de créer sur cet espace un circuit automobile.
"On entend parler par voie de presse d’un projet de circuit automobile. Je ne vois pas le but de ce projet. Pour faire de la pousse ?", interroge Stéphane Fahin. D’autant que "l’ancien site de la déchetterie comporte des dangers. Des poches de gaz qui peuvent exploser", juge Pierre Catapoulé.
Mais alors, sans danger pour la construction d’un circuit ? "Arêt tourne anou an bourik. Nou vien pa demann azot in CES. Nou vien propoz azot in projé. Mé la fason zot i fé, zot i insit anou à la révolusion", lance un des jeunes.
Le problème qui se pose est la prise en compte de jeunes souhaitant s’assumer pour l’avenir de leur quartier. Certains élus de l’opposition, présents lors de l’entretien, demandent la tenue d’un débat citoyen avec les jeunes et les habitants du quartier. Ils indiquent par ailleurs que la Mairie doit accompagner un tel projet, où les habitants entreprennent d’être acteurs de leur bien-être et de leur devenir. Les jeunes ne cachent pas que leur projet est source d’emploi.
Quelques pistes ont cependant été tracées. "On peut intégrer leur projet dans le projet global initié par la Mairie, et qui concerne le quartier", expliquera plus tard Pierre Catapoulé. Toutes les berges de la Rivière du Mât doivent être aménagées. Et le projet des jeunes de la Cressonnière entre parfaitement dans le programme de restructuration du quartier. L’administratif en est conscient, même s’il préfère que ce soit un élu qui se prononce sur la suite a donner à ce dossier. Encore faut-il qu’il soit présent !
Toujours est-il que les membres de cette jeune association souhaitent disposer d’un terrain - à un autre emplacement, s’il le faut - pour réaliser leur projet. Vendredi prochain, ils devraient rencontrer “enfin” Jean-Paul Virapoullé. Affaire à suivre...

Bbj


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