Manifestation en soutien aux victimes de Mazan et à toutes les victimes de violences sexuelles
Manifestation en soutien aux victimes de violences sexuelles
14 septembre, par
A l’initiative de plusieurs militantes féministes, un rassemblement en soutien à Gisèle Pélicot, aux autres victimes des viols dans l’affaire de Mazan et à toutes les victimes de violences sexuelles est organisé ce samedi 14/09 dans plusieurs villes de France.
Samedi 14 septembre : appel à la mobilisation dans toute la France en soutien à toutes les victimes de violences sexuelles
Violences intrafamiliales, soumission chimique, impunité des prédateurs sur internet, inceste, viol conjugal, errance médicale, entourage et voisinage complice : l’affaire Pélicot est emblématique du caractère massif et banal des violences qu’il faut combattre urgemment.
Nous nous trompons en appelant ce procès “Affaire Mazan” ou même “Affaire Pélicot”. C’est avant tout l’Affaire des 82 violeurs. C’est aussi l’occasion de se mettre face à la triste banalité du profil des hommes derrière les viols, pour enfin affronter cette réalité. Ami de la famille, inconnu du bar ou de la rue, frère ou cousin, copain, collègue, professeur, voisin : toutes les femmes pourront malheureusement trouver un visage qui les ramène à un souvenir traumatisant parmi la multitude des accusés de Mazan.
Cette affaire est à l’intersection de tout ce que les associations dénoncent depuis des années. Maintenant, il faut des actes.
7 ans ont passé depuis Metoo, et ça fait bien plus longtemps encore que les féministes essaient de pallier l’inaction du pouvoir politique. Par des livres, des conférences, des rapports, des posts sur les réseaux sociaux, des manifestations, par un engagement constant, elles répètent que l’homme qui viole n’est pas un monstre hors du commun mais un monsieur tout le monde, comme le père qui bat ses enfants et frappe sa femme.
Malgré ce travail sans relâche de mise en garde, ni la justice,ni le pouvoir politique, ni la société ne semblent prendre acte et agir.
Nous appelons à une mobilisation qui parte du calvaire de Gisèle Pélicot, mais ne s’y limite pas. Nous appelons les hommes à se soulever avec nous, à ne plus rester au mieux passifs, au pire complices. « Pas tous les hommes », entend-on en boucle après chaque féminicide et viol mais à quand des actions concrètes pour faire changer les choses au-delà de ces mots qui balaient d’un revers d’un main le constat ?
Au niveau symbolique, les défaillances ont été nombreuses jusqu’au plus haut niveau de l’Etat : que des ministres ou députés puissent être mis en examen pour viol et rester en fonction, qu’un prédateur notoire soit qualifié de “fierté nationale” par le Président, que les programmes d’éducation sexuelle n’aient pas les ressources budgets pour être appliqués, que les centres d’accueil pour femmes victimes de violences soient menacés de fermeture, tout ceci participe à banaliser voire légitimer les comportements misogynes qui gangrènent notre société.
Nous nous joignons aux milliers de femmes, personnalités et associations féministes qui ont réclamé en mai 2024 une loi intégrale pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles.
Nous demandons à ce que soit voté dans le budget de l’État 2024, 2,6 milliards pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (Rapport de la Fondation des Femmes, 25 septembre 2023).
Nous demandons plus que des beaux discours au congrès pour sanctifier des féministes du passé. Nous voulons être en sécurité avant d’être mortes. Nous voulons vivre, libres.