Avancée significative pour les jeunes en lutte

Assistants d’éducation : la justice demande de suspendre les licenciements

19 septembre 2009

Saisie par les assistants d’éducation, la justice demande à l’administration de suspendre les licenciements. Cette avancée est un pas important dans la lutte menée depuis des mois par des jeunes Réunionnais face à une administration sans cœur.

Le tribunal administratif examinait hier la demande en référé portant sur une cinquantaine de dossiers d’assistants d’éducation. Le juge administratif a admis le recours à cette procédure pour les personnels encore en poste, et a en conséquence demandé à l’Administration de surseoir aux licenciements de ces agents.
Le combat continue : au représentant du rectorat qui campe sur ses positions – les personnels "savaient" que leurs contrats étaient à durée déterminées et devraient aujourd’hui se laisser mettre à la porte sans discuter-, les assistants d’éducation peuvent opposer le mépris par l’Administration de ses obligations légales. En effet, les dispositions qui obligent l’employeur à informer le salarié par lettre recommandée deux mois avant la rupture du CDD n’ont pas été respectées.

Un scandale en pleine crise

Autre enjeu : faire reconnaître que l’Administration n’a pas appliqué la directive européenne qui lui enjoint de proposer un CDI aux agents ayant été employés en CDD plus de 5 ans. Pour nombre d’entre eux, l’obtention de ce droit nécessite que soit prise en compte la conversion d’emplois jeunes en postes d’assistants d’éducation, ce que justifie pleinement le caractère identique des tâches accomplies par certains agents pendant près de 10 ans.
La justice dit donc à l’administration de ne plus procéder à des licenciements. Cela fait en effet des mois que les jeunes sont en lutte pour leur emploi. Alors que le pays est confronté à une très grave crise sociale et économique, l’administration prend la décision de licencier des centaines de jeunes diplômés réunionnais qui sont en poste depuis des années dans l’Éducation nationale.
Face à cette injustice, les jeunes se sont mobilisés. Ils n’ont pas hésité à camper devant la préfecture afin de réclamer l’organisation d’une table-ronde rassemblant toutes les personnes concernées. Leur mouvement a déclenché une solidarité, relayée notamment par Agir pou nout tout et le PCR.

Une avancée

Dégagés par les policiers à quelques jours de la visite du Premier ministre, les jeunes ne se sont pas découragés. Ils ne sont pas non plus tombés dans le piège du discours d’un certain Didier Robert qui promettait de régler la situation devant les caméras venues couvrir la visite de François Fillon. Au moment où sont tombés les premiers licenciements, chacun a pu constater que la promesse de Didier Robert n’était qu’une manœuvre politicienne d’un autre temps.
Les jeunes ont réussi à organiser une table-ronde, marquée par la participation du député européen Elie Hoarau. Ce dernier a fixé comme première tâche dans son agenda parlementaire d’interpeller le président du Conseil de l’Europe afin qu’il demande à Paris de respecter la loi.
En effet, une directive européenne destinée à lutter contre la précarité prévoit la transformation en CDI du contrat d’un travailleur qui enchaîne les CDD depuis six ans. Cette directive européenne a été transposée dans le droit français. Elle oblige donc l’administration à ne pas licencier les nombreux jeunes dans cette situation. Les jeunes ont ensuite décidé de saisir le tribunal administratif. Ce dernier vient de rendre un premier référé. Et force est de constater que la justice ne valide pas l’argument de l’administration.
En demandant à l’Education nationale de sursoir aux licenciements, le tribunal administratif a rappelé le droit. Plus que jamais, le combat continue.

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