BNP-Paribas en grève ?

Au bout des paroles vaines, l’action

19 mars 2008

Cette semaine, les ultimes négociations atteindront peut-être leur point de rupture à la BNP-Paribas Réunion. Les représentants de la CFTC pressentent vraisemblablement une période de turbulences.

Paul Junot et la section syndicale BNP-Paribas de la CFTC déplorent qu’il faille menacer la paix sociale pour faire avancer les discussions.
(Photo FL)

« Ces turbulences, nous avons toujours pu les éviter. Nos dirigeants l’ont très bien compris, pendant ces 16 mois où nous tentions de faire avancer par le dialogue et la concertation les sujets chauds qui nous interpellent tous : pouvoir d’achat, conditions de travail... », explique la CFTC BNP-Paribas. « Persuadée que la paix sociale était définitivement acquise, la Direction s’est mise à exploiter plus que de raison la marge de manœuvre laissée par notre volonté de paix sociale, pour accentuer les dérives menant à un plus grand profit. Cela, au détriment de l’humain et de la société en générale ».
Mensonges
Pour l’organisation syndicale, le pire est à venir avec le projet Ambitions 2010 : « En 2000, notre Direction nous avait affirmé qu’il fallait accepter les sacrifices de la nouvelle convention collective afin d’éviter les délocalisations et externalisations. La nouvelle convention collective, c’est la suppression des points d’ancienneté, la suppression de l’indexation des salaires à O,50 et bien d’autres avantages encore. Malgré tous ces sacrifices consentis, la banque délocalise rapidement ses services comptables, informatiques... ».
Rattrapage du pouvoir d’achat
Lors de son assemblée générale du vendredi 14 mars, face au constat de la perte de 22% du pouvoir d’achat sur les 15 dernières années et face à la perte de la compensation de vie chère à hauteur de 50% pour tous les embauchés depuis 2000, le vote à bulletin secret a fait ressortir que 94% des votants sont favorables au recours à la grève, ils souhaitent un rattrapage du pouvoir d’achat de 12%.
Vu que les évolutions pacifiques sont rendues impossibles, la CFTC, en s’appuyant sur l’exemple des luttes menées par leur confrère corses et antillais, est d’autant plus décidée à agir.

Francky Lauret


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