
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
L’AREP et la lutte contre l’illettrisme dans le Sud
23 mars 2005
Dans le Sud, la plate-forme de lutte contre l’illettrisme s’appuie à titre principal sur l’AREP - Association pour l’éducation populaire - que complètent des prestations du groupe Icare, fondé par quelques anciens de l’ARCA (association de cours pour adultes) dans le Sud.
Créée en 1962, l’AREP a toujours porté la plus grande attention à l’accompagnement social des plus démunis, au point d’imprimer cette préoccupation à l’ensemble des Ateliers permanents de lutte contre l’illettrisme (A.P.L.I) auxquels, sur son exemple, a été adjoint un travailleur social par plate-forme.
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La nécessité d’accompagner socialement les personnes les plus démunies s’est imposée assez vite aux membres fondateurs de l’Association pour l’éducation populaire (AREP), lorsqu’ils ont approfondi la réflexion sur le type d’actions à mener et sur la façon de les mener : comment faire pour répondre aux besoins des gens dès l’instant où ils frappent à la porte de l’association, et pas seulement quand les financements arrivent ?
Les animateurs d’aujourd’hui n’ont pas connu les débuts de l’association. Ils n’en sont pas moins enrichis, dans leur implication personnelle, par l’histoire du mouvement.
Dans le groupe qui reçoit “Témoignages” à Saint-Pierre, c’est Nadège Corré qui est chargée de l’accompagnement social des apprenants. Nicole Mercier, en charge du département Formation de l’AREP, est l’une des plus anciennes, arrivée en 1982. Annie-Claude Turpin, impliquée depuis dix ans dans la lutte contre l’illettrisme, intervient aussi comme formatrice et vient de se voir confier la coordination des échanges avec les autres plates-formes et les organisations partenaires de l’AREP. En tant que formatrice, elle est en première ligne, au contact des apprenants. Ils sont répartis en deux groupes et elle laissera momentanément le sien pour venir nous parler. En tant que coordonnatrice, elle est concernée au premier chef par les échanges sur les “outils” utilisés dans les différents groupes. "L’objectif est d’arriver à une mise en commun des outils disponibles", dit-elle en expliquant le rôle du CARIF-OREF dans l’harmonisation des pratiques, entre les différentes plates-formes. Un outil du CAFOC “remis à jour” sert en ce moment de test opérationnel, ajoute-t-elle.
5 sites et 200 stagiaires
Dans le Sud, la plate-forme est constituée de cinq sites, de l’Étang-Salé au Tampon et jusqu’au Cerfa de Saint-Joseph, sur lesquels les deux associations se répartissent les interventions. "Globalement, à raison de 60% (AREP) et 40% (Icare). Et nous étudions la possibilité d’intégrer d’autres organismes avec des compétences plus spécifiques peut-être", intervient Nicole Mercier, chargée de la Formation. Chaque année, la plate-forme accueille autour de 200 stagiaires, plus ou moins, sur les différentes conventions en cours. Cette année, il y a dans le Sud 90 conventions Région et quelque 140 avec l’État, le FSE (fonds européen)... "Les 400 heures du module “lutte contre l’illettrisme” sont un peu justes pour amener les personnes à une formation qualifiante", note Nicole Mercier, pour différencier les actions de LCI et d’autres formes de “redynamisation sociale” comme sont les remises à niveau (RAN) et autres modules préparatoires à l’insertion, financés sur d’autres enveloppes.
"Une réflexion est en cours sur les évaluations des publics", ajoute-t-elle, en signalant un outil de “repérage de niveau” avec lequel travaillent beaucoup les missions locales, l’A.D.I et l’A.N.P.E. "Cet outil a été envoyé aux différentes structures d’accueil. Mais toutes les structures ne sont pas à même enseigne : certaines l’utilisent et d’autres pas..." D’après son observation, il y aurait des efforts à faire dans le repérage exact des niveaux et donc, des besoins.
Parallèlement à cela, l’accompagnement social - financé par l’A.D.I - joue un grand rôle parce que ce sont souvent des “soucis de la vie quotidienne” qui freinent les plus fragiles dans leurs apprentissages. Nadège Corré intervient sur tous les sites, jusqu’à Saint-Joseph, par permanences d’une demi-journée. C’est là que les stagiaires viennent parler de leurs difficultés, de tout ce qui les tire en arrière. "Les recherches de solution sont partenariales", dit la jeune femme, dont l’écoute se passe tant en séances individuelles hebdomadaires qu’en séances de groupe, une fois par mois, sur des thèmes choisis par les stagiaires. "Ils peuvent vouloir parler de la CMU, ou de leur stress, de la violence, de l’alcool, de la drogue ou du cancer", poursuit Nadège Corré, pour qui ces séances sont "de la formation et de la pédagogie en même temps", qui permettent quelquefois d’alléger le fardeau...
Accepter d’autres cultures
"Il y a une dizaine d’années, le public originaire des pays de l’océan Indien n’était pas aussi important. Il tend parfois à devenir majoritaire." Cette observation, nous l’avons entendue dans le Nord comme dans le Sud. Les groupes de LCI sont les premiers dans lesquels Malgaches, Mahorais ou autres originaires des îles comoriennes peuvent rencontrer des Réunionnais et échanger, entre eux et avec les autres. Contrairement aux cris de haine entendus parfois sur certaines ondes, ces groupes de travail sont des lieux d’acceptation des différences culturelles, de pratiques du partage et de la solidarité. C’est peut-être grâce à leur travail de fond que nos voisins de l’océan Indien se savent réellement accueillis ici, en dépit de manifestations sporadiques - mais non moins réelles - de rejet ou de racisme, ici ou là.
P. David
o Marie F., 30 ans (pseudonyme) et Thérésia Mara, 49 ans
Bien dans le bain
L’une est de Ravine Blanche, l’autre de Terre Sainte. Elles sont arrivées dans le même groupe sur des motivations très différentes. Théresia commence : "J’ai des enfants scolarisés et je me suis rendu compte que j’avais besoin de bases en mathématiques et en français. Je viens aussi pour me faire des amis et sortir la tête de mes soucis quotidiens".
“Marie” a quitté l’école à 16 ans. Elle savait lire alors, mais elle n’a pas trouvé de travail. "Quand j’ai eu mon garçon, j’ai repris goût à la vie ; c’est aussi par la crèche que j’ai trouvé l’AREP" explique-t-elle.
Après avoir tenté, comme Thérésia, d’autres formations auparavant - "trop fortes", disent-elles ensemble - elles se sentent "bien dans le bain" à l’AREP.
o Fabio Rivière, 23 ans et Lucette R., 55 ans
Du “gabier” aux recettes de cuisine
À 16 ans, comme beaucoup, Fabio en avait fini avec l’école, avec un niveau "un peu faible" de l’avis de ceux qui ont évalué ses connaissances à l’ANPE. Il lisait à peine et s’est rendu compte du handicap que cela constituait... devant les gabiers (guichets bancaires) dont il n’arrivait pas à lire les instructions. Depuis 2001, il a entrepris de combler ses retards et se trouve bien à l’AREP. "Na in ti lantant, tout lé parèy, i rod pa laz, lo nivo, rien...", dit-il avec la joie retrouvée de celui qui aujourd’hui peut lire ce qu’il reçoit de courrier et se programmer des soirées télé sans "rater les bons films". Il a surtout réalisé le handicap de sa situation antérieure lors de ses précédentes recherches d’emploi. À l’oral il n’avait "aucun problème", mais ses compétences limitées lui en créaient vite...
Dans le même groupe que lui, Lucette n’est jamais allée à l’école. Née en 1950 dans la famille d’un journalier agricole, elle a d’abord aidé sa mère à la maison, avant de faire le ménage chez les autres. Dans les années 70, elle a rencontré l’ARCA (association de cours pour adultes), puis a eu quatre enfants. Depuis qu’elle a trouvé l’AREP, en 2002-2003, elle s’efforce de combler ses retards, avec plus de succès en lecture qu’en calcul ! "Zordi mi koné lo kourié lé pou ki", dit-elle, dans sa fierté toute neuve de pouvoir distribuer le courrier, chez elle, au bon destinataire.
Comme Fabio, elle apprécie la patience des formateurs, leur façon de traiter chacun à égalité. Depuis qu’ils fréquentent le groupe, ils reprennent pied avec l’euro et se donnent des objectifs. Lucette, elle, aimerait arriver à bien lire des recettes de cuisine. Elle a eu dans l’entretien une expression qui en dit long sur ses progrès récents. "Ou pé èt intélizan mé si ou ariv pa lir-ékri... Sé kom, sé pa... ou lé dan in kokiy...
La mi san lo kokiy i rouvèr in pé !"
P. D.
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