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Union syndicale d’ampleur : du jamais vu !
6 novembre 2006
Lutter ou ne pas lutter ? Telle est la question existentielle du syndicaliste auquel ont répondu unanimement et favorablement les délégués de l’Intersyndicale CFTC-CGTR-CFDT-UNSA rassemblés samedi matin en Assemblée générale extraordinaire. L’appel à la grève dans le public et le privé est lancé pour le mardi 21 novembre sur la question urgente du Congé Solidarité mais aussi et surtout sur l’insuffisance des salaires, l’appauvrissement des travailleurs.
85% des chefs d’entreprises adhèrent à une organisation syndicale contre seulement 8% des salariés. Le combat pour un travail décent est mal engagé. Alors, subir ou ne pas subir ? C’est par l’union syndicale que les représentants des salariés, toutes branches confondues, divergences de côté, se lèvent aujourd’hui pour la première fois avec l’envie partagée de défendre la cause des travailleurs ensemble. Conquérir ses droits, dénoncer les entraves à la liberté syndicale est une bataille sans fin peut-être, mais qui doit déjà trouver un début favorable à la jonction des volontés.
« Cette île de non droit »
Lors des échanges qui ont suivi la présentation du bilan du dispositif Congé Solidarité (un bilan chiffré de la Préfecture avec ses zones d’ombre et ses non communicables) et l’état des lieux consternant du pouvoir d’achat des salariés, cette volonté d’union syndicale s’est, à de nombreuses reprises, manifestée. Le silence radio des représentants politiques locaux s’agissant de la reconduction du Congé Solidarité (à l’exception de la Sénatrice Gélita Hoarau et de la Député Huguette Bello), pourtant mesure d’aide à l’emploi des jeunes, impose une réaction unie des syndicats. « Né d’une loi, seule une loi peut remettre en place le dispositif », défend Jean-Pierre Rivière de la CFDT. Mais au-delà, ce plébiscite pour l’union vient du fait que chaque représentant syndical, quelles que soient son organisation, sa branche, est confronté aux abus perpétrés sur les salariés, avec un sentiment parfois d’impuissance et de frustration face à l’institutionnalisation organisée de l’entrave au Code du travail. Comment admettre qu’un ouvrier du BTP reste 30 ans de carrière avec le statut et le salaire d’un manœuvre ? « Dans cette île de non droit, les salariés sont maltraités », témoignera un syndicaliste de la CGTR. Les syndicats doivent être plus forts, et si les politiques ne nous entendent pas, il faudra encore accélérer le mouvement ». Comme l’a rappelé Ivan Hoareau, la mobilisation peut jouer, mais il ne faut pas non plus se leurrer. Les responsables politiques ont une part importante à jouer sur le Congé Solidarité, mais quand les restrictions budgétaires prennent le pas sur le sens commun... il faut raison garder. La mobilisation syndicale se joue pour lui chaque jour, sur le terrain, dans les entreprises. Les représentants du personnel ne doivent pas perdre de vue ce pour quoi ils sont là et quels sont les intérêts qu’ils défendent.
« Condamnés à nous donner la main »
Quant aux salariés, et c’est là la réalité de terrain, ils préfèrent travailler en heures supplémentaires non payées par peur de perdre leur poste, ne pas pousser leur patron aux prud’hommes car ils craignent d’être fichés et ne plus retrouver de travail. Ils acceptent d’être sous payés, à la limite de la légalité, car ils savent qu’ils n’ont aucune justice de leur côté. Le droit du travail manque de personnel. « Le MEDEF est fort et nous nous sommes divisés. Aucun syndicat ne peut mener la bataille seul », interviendra un militant. Et comme le soulignera Armand Hoareau, Secrétaire général de l’UNSA, « la misère morale dans les entreprises est une réalité ». Il y a trop de salariés oubliés, victimes du dictat de leur patron, qui n’osent plus réclamer car culpabilisés avec la honte de demander leur dû. Nous sommes dans l’ère du “travail privilège”, du “travail chance” pour lequel il faut tout donner jusqu’à sa dignité. « Nous sommes condamnés à nous donner la main », soulignera encore Armand Hoareau. Le patronat a choisi de privilégier la productivité sur l’emploi, de faire fi de toute politique salariale, et pourtant, qui dit plus de salariés dit plus de croissance pour l’entreprise et donc plus d’emplois. Pour des salaires décents, il faut négocier, et pour négocier avec le patronat, les syndicats doivent s’unir. Et puisque le dialogue social est au menu du jour de la campagne pré-électorale, eh bien, s’il faut l’imposer par la loi, qu’à cela ne tienne. Que le patron qui licencie brutalement ses salariés ne bénéficie plus d’exonérations de charges et peut-être alors qu’il s’humanisera, car dans les foyers, en 2005, selon l’UNEDIC, les chômeurs non indemnisés ont augmenté de 6,6%.
Grève le 21 novembre
Alors, si combattre la précarité est une utopie, l’Intersyndicale amorce ce mouvement qui redonnera peut-être déjà l’espoir et le goût de la lutte aux salariés. Cette préoccupation n’est pas propre à La Réunion, la mondialisation par essence ne connaît pas de frontières. Et si l’union syndicale actuelle, en dépit de 2 absents qui restent peut-être à convaincre (à moins qu’ils ne préfèrent finalement se faire arakiri), est encouragée par les représentants syndicaux, il faut la faire vivre, mobiliser les salariés, espérer, mais si cela semble là aussi utopique, une union prolongée. Pourquoi pas après la Confédération Syndicale Internationale, la Confédération Syndicale de La Réunion ?
Stéphanie Longeras
NB. En tout cas, pour ma part, je suis convaincue et j’annonce déjà à mon rédacteur-en -chef que je serai en grève le 21 novembre, au départ de l’ancienne gare routière pour, par la rue Labourdonnais, rejoindre la Préfecture où une motion pour la reconduction et l’amélioration du Congé Solidarité sera déposée... avec mon appareil photo et mon bloc note, bien sûr patron !
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