138.927 demandeurs d’emploi à La Réunion

Augmentation du chômage et baisse du nombre de chômeurs indemnisés

28 septembre 2010

Les statistiques du mois d’août de Pôle Emploi publiées hier par la Direction du Travail confirment une nouvelle fois l’aggravation de la crise, avec près de 139.000 demandeurs d’emploi, soit une augmentation de près de 20.000 sur un an. Mais le fait le plus grave, c’est que l’augmentation du mois d’août s’accompagne d’une diminution du nombre de travailleurs indemnisés. Cela veut dire que le nombre de Réunionnais au chômage et en fin de droit augmente.

10.000 licenciements et pas de perspective de reprise, le 10 septembre dernier, travailleurs et patrons du BTP défilent ensemble pour manifester l’inquiétude de tout un secteur face à l’aggravation de la crise.
En effet, l’arrêt des grands chantiers et la diminution du soutien de l’État dans la construction de logements ont de graves conséquences. Ce sont des milliers de travailleurs qui sont condamnés au chômage de longue durée, et par conséquent sont sous la menace de la fin du versement de leurs indemnités. La conséquence, c’est de basculer du jour au lendemain vers un revenu minimum : ASS ou RMI.
Au mois d’août, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi a augmenté de 1,8% et atteint le nombre très inquiétant de 138.927. Cette aggravation est générale, car elle concerne notamment les travailleurs classés dans les catégories qui servent de référence pour les statistiques de l’administration. En août dernier, 110.140 Réunionnais étaient dénombrés dans la catégorie A, c’est-à-dire celle qui regroupe les demandeurs d’emploi privés totalement de travail, de formation ou de mission d’intérim pendant au moins un mois. Leur nombre augmente de 0,5%.
Mais, dans le même temps, le nombre des travailleurs privés d’emploi indemnisés diminue : -0,8% au mois d’août. Cela signifie que le chômage augmente, et que le nombre de travailleurs ayant épuisé leur droit à l’assurance chômage diminue.
Or, lors de la manifestation du BTP, il apparaît que les architectes subissent une réduction sans précédent de leur activité. Ils ne savent pas quand les commandes vont reprendre. Si les architectes n’ont pas de travail, quand les autres professions du BTP en auront-elles ?
C’est bien là que se situe le drame, car l’arrêt des grands chantiers et la baisse de l’aide de l’État à la construction de logements ont coupé les perspectives de rebond pour toute cette filière.
Par conséquent, les travailleurs qui perdent leur emploi n’en retrouvent plus et finissent par perdre leur indemnisation chômage, et basculent donc vers la grande pauvreté. Voici donc l’ampleur du gâchis créé par les décisions politiques qui se succèdent depuis l’arrêt de la rocade du Tampon à la casse du tram-train en passant par le blocage du Pôle Océan et l’arrêt de la défiscalisation.
Elles projettent dans la pauvreté des travailleurs qui se sont formés pour construire les infrastructures et les logements indispensables à La Réunion du million d’habitants. Arrêtons d’urgence ce gâchis incroyable et dramatique, et relançons l’économie grâce à tous les chantiers déjà financés : rocade du Tampon, Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, tram-train…

Manuel Marchal

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