L’UNEF-Réunion rappelle que la vie est chère pour tout le monde

Augmenter les bourses de 100 euros par mois

23 août 2017, par Manuel Marchal

La vie est chère pour tout le monde est notamment pour les Réunionnais qui ont les revenus les plus faibles. C’est ce que rappelle l’UNEF-Réunion dans son étude sur le coût de la rentrée universitaire. Face à cette situation, le syndicat revendique une augmentation de 100 euros par mois des bourses versées aux étudiants. Par ailleurs, l’UNEF-Réunion souligne une « rentrée hostile aux étudiants » en raison de la baisse de 331 millions d’euros des crédits pour l’enseignement supérieur et la recherche, de la pénurie de logements en cité U et des ratés de l’admission post-bac.

La direction de l’UNEF-Réunion.

Pour l’UNEF-Réunion, cette rentrée universitaire est hostile aux étudiants. À La Réunion, le syndicat constate qu’il manque toujours les 500 logements étudiants promis à l’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012 et qui ne sont toujours pas sortis de terre. Aucune résidence universitaire n’a donc été inaugurée depuis 2011. L’UNEF-Réunion rend le Recteur responsable de cet immobilisme. Cette date rappelle également implicitement que depuis que la Région n’est plus dirigée par Paul Vergès, les construction de cités U ont subi un coup d’arrêt.

Dans notre île, 1.100 logements sont gérés par le CROUS pour une population de 19.000 étudiants. Cette année encore, sur 5.000 demandes, 3.900 sont restées sans réponse. Or, comme l’indique l’étude de l’UNEF-Réunion, le logement est ce qui coûte le plus cher dans le budget d’un étudiant. Aussi, la diminution de 5 euros par mois de l’allocation logement a de lourdes conséquences. Sur l’année, cela représente 60 euros soit l’équivalent d’un mois de restaurant universitaire. Dans un budget étudiant où compte le moindre euro, c’est une catastrophe.

Pénurie de logements universitaires

Ce coût de la rentrée s’échelonne de 274 euros pour un boursier qui vit chez ses parents à 2.745 euros pour un non-boursier qui se loge dans le privé. Entre les deux, un étudiant qui a accès à la cité U dépensera pour cette même rentrée 538 euros ou 938 euros selon qu’il soit boursier ou pas. La pénurie de logements universitaires a donc de lourdes conséquences, sachant que le montant mensuel maximal de la bourse est de 550 euros, ce qui place tous les étudiants boursiers sous le seuil national de pauvreté.

Pour compenser ce manque d’argent, certains travaillent pour financer leurs études. Or, l’UNEF rappelle que le salariat est une des principales causes d’échec universitaire.

La vie chère pour tout le monde

L’UNEF-Réunion demande donc d’une part l’élargissement des critères permettant d’avoir droit à l’aide sociale. Car pour le moment, 57 % des étudiants à La Réunion le sont. C’est en proportion le double de la France. D’autre part, l’UNEF-Réunion demande une augmentation de 100 euros par mois de toutes les bourses versées aux étudiants qui vivent dans les DROM (Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion). Ce complément a pour but de faire face à la vie chère.

Rappelons que dans notre île, près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté en raison du chômage massif. Les bourses sont donc essentielles pour que l’accès à l’enseignement supérieur ne soit pas marqué par une sélection par l’argent. 550 euros correspond au RSA, soit une somme qui permet juste de survivre à La Réunion, où le coût de la vie est trop élevé. Rappelons également que l’État verse 53 % de plus à ses agents titulaires pour faire face à la vie chère. La demande de l’UNEF-Réunion correspond à une hausse de 20 % de l’aide sociale pour les étudiants issus des milieux les moins riches.

La question de l’emploi est également à l’ordre du jour. L’UNEF-Réunion constate que seulement 415 étudiants ont eu recours l’an dernier à l’aide recherche premier emploi (ARPE). Le manque de succès de ce dispositif s’explique par la complexité d’y accéder, affirme l’UNEF-Réunion.

331 millions d’euros en moins pour les universités

D’autres sujets d’inquiétude sont communs à toutes les universités. Le processus d’admission post-bac (APB) a tourné au fiasco. Censé éviter la sélection par tirage au sort dans des filières où les places sont limitées faute de moyen, APB laisse 80.000 étudiants sans affectation à quelques semaines de la rentrée. Conséquence également : le tirage au sort continue et des titulaires du baccalauréat se voient donc refuser le droit de poursuivre les études de leur choix.

Le gouvernement a décidé de faire 331 millions d’euros d’économies sur l’enseignement supérieur et la recherche. C’est comme s’il avait fermé l’équivalent de trois universités comparables à celle de La Réunion. De plus, il autorise la sélection à l’entrée en Master 1. L’UNEF-Réunion note également le durcissement des conditions d’accueil des étudiants étrangers.

Les projets de sélections à l’entrée à l’Université et de suppression du régime de sécurité sociale des étudiants sont d’autres sources d’importantes inquiétudes.

M.M.

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