
Désaccord entre les canniers et les usiniers, toujours pas de date pour la récolte
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Patrick, hier employé...
14 juin 2007
Patrick ne travaille plus depuis une dizaine d’années. L’entreprise dans laquelle il était employé depuis 20 ans a fermé ses portes définitivement. Certes il a reçu des indemnités. Il pensait alors s’en servir pour une création d’entreprise. Il voulait offrir ses services pour équiper les maisons en électricité ou les dépanner. Donc, il a mis tout en œuvre pour que cette initiative réussisse.
Il a effectué la formation de création d’entreprise. Il est allé d’organisme en organisme pour le montage de son dossier. Il a suivi tous les conseils qui lui ont été donnés. Il a reçu des aides qu’il a utilisées à bon escient. Il aménage le garage de sa maison en un bureau qui est équipé d’un ordinateur et de toute la panoplie du bon électricien. Il démarche les particuliers. Il ne compte plus ses heures. Lorsqu’il revient chez lui, il est épuisé. Mais le moral est bon.
Il arrive à décrocher des contrats. Seulement, il est seul. Il lui faut un ouvrier qualifié pour l’aider. Car jusqu’à présent tout repose sur ses épaules. Sa femme est très occupée et ses enfants sont trop petits. Il passe une annonce offre d’emploi. Le téléphone ne cesse de sonner. De nombreuses personnes sont intéressées. Il les reçoit pour des entretiens. Il finit par trouver l’employé avec toutes les qualités requises.
Patrick a des chantiers en cours. Ils ne sont pas en retard. Cependant, il faut les terminer à la date convenue entre lui et les propriétaires. Avec son nouveau salarié, il met les bouchées doubles. Ils effectueront des heures supplémentaires qu’il comptabilise. Au cours de travaux, les propriétaires viennent le voir assez souvent. Ils sont satisfaits du résultat. Il est bien fait et propre. C’est vrai, ils aiment leur métier et pour rien au monde ils ne tromperaient leurs clients. Une démarche honnête. S’il y a le moindre problème après les travaux, Patrick se déplace pour les réparer.
Des clients mauvais payeurs
Seulement tout ne va pas si bien ! Les clients tardent un peu trop à payer le service qu’il leur a rendu. Deux ou trois mois après, il reçoit des chèques. Mais certains comptes ne sont pas approvisionnés. Il se rend alors chez les clients. Ils le rassurent. Lui ne l’est pas. Il doit absolument payer son salarié et ses fournisseurs. Ils sont patients mais pour combien de temps encore ? Pas pour longtemps. Eux aussi ont des comptes à rendre. Patrick alors se retourne vers ceux qui lui doivent de l’argent. Ils rencontrent des difficultés financières également.
Patrick ne gère plus la situation. Il va emprunter pour payer son employé et ses fournisseurs. Seulement la situation se dégrade. Il a peu de charges à payer. Il faut les honorer. Sauf qu’il est sur la paille. Malgré des interventions auprès des mauvais payeurs, ces derniers ne la paieront pas. Heureusement qu’il a su “garder son calme”. Une fois, il s’est énervé car « ils me faisaient tourner en rond ». Comprenant la supercherie, il leur a demandé de cesser cette manœuvre.
Tout est allé très vite ensuite. Il a licencié son employé, déposé son bilan et fermé son entreprise. Jusqu’à présent, on lui doit de l’argent. Cette expérience l’a un peu “dégouté”. Lui qui a tout prix voulait rebondir après son licenciement ! Aujourd’hui, Patrick travaille au noir. Il perçoit le RMI. Cette situation est complexe. Ce qu’il veut, c’est retrouver une activité salariée. Quasiment tous les jours, il se rend à l’ANPE. Patrick, la semaine prochaine, a un entretien pour une embauche comme électricien. Il est prêt pour cette épreuve.
Jean-Fabrice Nativel
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