Guadeloupe

Avant que la question des salaires ne soit réglée, « … la mobilisation continue… »

17 mars 2009, par Risham Badroudine

Malgré l’accord signé le 5 mars dernier, l’heure n’est pas à l’apaisement entre le LKP et une partie du patronat. Jeudi, le président de la CGPME déclarait que le gouvernement n’allait « probablement pas étendre » à toutes les entreprises privées de Guadeloupe le passage de l’accord qui prévoit une hausse de 200 euros pour les bas salaires. Vendredi dernier, Christophe Louis, patron de la CGPME Guadeloupe, confirme les propos de son président. Brice Hortefeux, ministre du Travail, s’exprimera le 20 mars, date d’examen du texte par les partenaires sociaux siégeant à la sous-commission des conventions et accord.

Alors que le ministre du Travail envisageait de prendre un « arrêté d’extension » de l’accord signé par le LKP et plusieurs organisations patronales, le gouvernement aurait finalement renoncé, selon Jean-François Roubaud. Le président de la CGPME expliquait en effet que Paris ne devrait « probablement pas » aller contre la volonté des grands patrons.
D’après lui, le gouvernement pourrait peut-être étendre l’accord, mais pas avant d’avoir retiré du texte le préambule qui parle d’une « économie de plantation » en Guadeloupe et l’article 5 instaurant l’augmentation de 200 euros des bas salaires. Le patron de la CGPME dit tenir ses informations du Premier ministre et du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer.

Christophe Louis, patron de la CGPME Guadeloupe, confirme les propos de son président. « Nous ne pouvons pas prendre la responsabilité de signer cet accord, qui pourrait mettre en grande difficulté les entreprises guadeloupéennes ».

De son côté, Elie Domota affirme qu’« aujourd’hui, petit à petit, toutes les entreprises sont en train de signer l’accord. Ce vendredi matin, le Groupe Hayot, le plus gros importateur des Caraïbes (adhérent au Medef), a signé l’accord ». A ses yeux, la CGPME fait figure de dernier résistant.

A l’heure actuelle, à l’exception de la CGPME, les autres organisations patronales ont signé le protocole d’accord. Les salariés des sociétés adhérentes aux organisations signataires se verront donc augmenter. Pour les autres, il faut attendre la décision du gouvernement d’étendre ou non l’accord aux autres entreprises.

Une partie du LKP, emmenée par Alex Lollia, continue de faire le tour des entreprises afin de faire signer l’accord. « Cette histoire d’extension est un piège », estime-t-il. Interrogé par le “JDD”, le dirigeant affirme que « l’Etat n’a pas le pouvoir d’agir sur les salaires, en dehors du SMIC. Si le gouvernement étendait tout l’accord, le Medef contesterait devant le Tribunal administratif. Et vue la lenteur des procédures, même si on gagnait, cela prendrait encore des mois, voire des années, avant que la question ne soit réglée : on n’a pas le temps d’attendre cette augmentation. La mobilisation continue donc. Les entreprises qui refusent de donner cette augmentation ne sont pas sorties de la grève ».

Brice Hortefeux, ministre du Travail, s’exprimera le 20 mars. Ce dernier avait refusé de se prononcer sur l’issue de la procédure d’extension lancée samedi en vertu d’un avis paru au Journal officiel, alors que la Guadeloupe, a-t-il observé, est « en situation de sortie de crise ». « Il y aura une décision qui sera annoncée dans la foulée du 20 mars », date d’examen du texte par les partenaires sociaux siégeant à la sous-commission des conventions et accord, avait-il dit.

R.B

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