Mouvement de grève à la Banque de La Réunion

Banquiers dans la rue

3 mars 2005

Les personnels de la Banque de La Réunion sont en mouvement de grève depuis hier matin. Mouvement reconduit aujourd’hui. Ils demandent l’amélioration des conditions de travail.

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Le porte-parole de l’Intersyndicale, Serge Hoarau, indique que la célèbre société financière qui l’emploie ne porte pas souci de son personnel. Les conditions de travail à la B.R est déplorable, selon le syndicaliste. Depuis 3 ans, les personnels dénoncent la dégradation de leur condition de travail, sans que le moindre effort ne soit consenti de la part de la direction. Serge Hoarau parle d’un matériel informatique obsolète, et souligne le manque flagrant de personnel, contraignant les salariés à travailler sans roulement d’horaire pertinent. Cela soulève entre autres le problème des remplacements des personnels en congé. 1 salarié doit se charger d’un carnet client de 700 à plus de 1.000 clients. On peut comprendre l’altération de la qualité de service, au détriment de l’accueil de la clientèle. Outre cela, la promotion en interne demande à être revue, indique le porte-parole. La direction privilégie le recrutement dans l’hexagone pour les postes de direction, alors qu’elle dispose dans son personnel de salariés compétents. La réunionnisation de l’emploi ne semble pas être le mot d’ordre de la plus ancienne banque réunionnaise.

90% de l’effectif, mobilisé

On s’en doutait : la B.R. fait du profit. 130 millions de francs (environ 20 millions d’euros) en 2004, c’est ce qu’annonce Serge Hoarau, qui travaille par ailleurs à l’audit interne. Pourtant, il déplore que le partage des résultats ne profite pas à tout le monde. Après 10 à 15 ans de service, un salarié moyen touche 1.600 euros. Ce qui ne présage pas un beau plan de carrière pour les nouveaux employés de la BR, rémunérés à 1.200 euros. Chapeau la promotion sociale !. C’est toute la base de rémunération qui demande à être revue. Les grévistes restent mobilisés pour que cela change, et au plus vite. D’autant que cette grève arrive à point nommé. Un nouveau directeur général devrait être nommé aujourd’hui. Il aura du pain sur la planche. À commencer par tenter de parvenir à estomper ce mouvement d’humeur, totalement compréhensible par ailleurs. Les grévistes, engagés dans cette lutte à 90% des effectifs, ont essuyé le mépris de l’actuelle direction. Depuis 2 semaines, 3 réunions ont abouti dans un cul-de-sac. Le dialogue reste aujourd’hui coupé. Le mépris de la direction est bien évidemment choquant, comme il l’est dans tous conflits sociaux. Aujourd’hui encore, les grévistes restent mobilisés.

Bbj


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