La CGTR se prépare à la sortie du dispositif COSPAR

Bientôt 15.000 travailleurs du BTP en fin de droit

9 mars 2011, par Edith Poulbassia

La CGTR a organisé hier une conférence de presse sur la situation sociale. Elle demande l’intégration de la prime COSPAR dans les salaires et un passage sans perte de revenus du RSTA au RSA.

Faut-il s’attendre dans les semaines à venir à une mobilisation sociale ? Pour Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, il y a matière à mobilisation. Evoquant le COSPAR, il affirme : « tous les problèmes de mars 2009 sont les mêmes aujourd’hui, en pire ». D’après le syndicat, les 15.000 salariés du BTP, licenciés ou au chômage, arriveront en fin de droit cette année. 2011, c’est aussi la fin de la prime COSPAR de 50 euros. La CGTR plaide pour l’intégration de cette prime aux salaires, indépendamment des négociations salariales. Elle annonce déjà qu’elle ne laissera pas le patronat niveler les salaires par le bas, au prétexte de la crise. Pour Ivan Hoareau, c’est d’ailleurs le faible niveau des salaires qui est à l’origine de la crise.
La CGTR veut bien gérer cette « sortie du dispositif COSPAR ». Outre l’intégration de la prime COSPAR aux salaires, elle demande un passage sans perte de revenus du RSTA au RSA, un bilan des exonérations pour les entreprises et la création d’une cellule de crise interprofessionnelle pour les salariés licenciés. Cellule déjà mise en place pour le BTP et le secteur automobile.
La CGTR inscrit son combat dans un contexte national et international marqué par la chute de la croissance des salaires. « Un véritable recul de société », affirme Ivan Hoareau, appuyé au niveau européen par le « pacte de compétitivité ». « Il y a une volonté de mettre en place au niveau européen un cadre réglementaire qui étoufferait les mouvements sociaux », insiste Ivan Hoareau. Au niveau national, la crise a détruit 680.000 emplois et 1,4% de la masse salariale. Le gouvernement poursuit la baisse des dépenses publiques. Le Pôle Emploi est « une machine à broyer les chômeurs ». La CGTR ne croit pas aux promesses du chef de l’Etat.

E.P.


An plis ke sa

• COSPAR : « Les Etats-généraux de l’Outre-mer, c’est du pipeau. Tous les problèmes de mars 2009 sont les mêmes aujourd’hui, en pire. Le COSPAR est un terreau mis en place sur lequel on pourra planter des bonnes graines demain », a déclaré Ivan Hoareau. Le syndicaliste n’est pas contre un autre COSPAR, à condition qu’il traite toute la question du pouvoir d’achat, prix et revenus, et qu’un bilan soit établi.

• La CGTR va quitter le Haut Conseil de la commande publique : Pour Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR-BTP, ce Haut Conseil n’est pas à la hauteur de la crise. Concernant les négociations salariales en cours avec la FRBTP et la CAPEB, la CGTR refuse la proposition qui consiste à prendre en compte seulement l’inflation. « On n’a pas besoin de signer un accord pour le coût de la vie », affirme Jacky Balmine. Le patronat propose 1,9% de revalorisation, ajoutée à 0,3% (acquis en janvier).

• Journée des femmes : Corinne Ramoune rappelle que les femmes sont encore victimes d’inégalités dans le monde du travail. « Il faudrait enfin conditionner les aides à l’avancée dans les entreprises », propose-t-elle. Les écarts de salaires ne sont pas une fiction, beaucoup de femmes subissent les temps partiels, elles sont aussi les premières pénalisées par la réforme des retraites. « L’égalité des genres n’est pas suffisamment prise en compte dans les NAO (NDLR - Négociation annuelle obligatoire) », ajoute Ivan Hoareau.

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