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Le but de l’offensive contre la SNCF et les fonctionnaires
23 avril 2018, par
À la suite de la loi El-Khomri, les ordonnances Macron ont affaibli les syndicats. Le gouvernement a également lancé l’offensive contre la SNCF. Le choix de cette cible découle de la forte implantation des syndicats dans ce service public. Les gouvernements de Ronald Reagan aux États-Unis et de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne avaient d’abord focalisé leurs attaques contre les syndicats. Une fois qu’ils eurent été suffisamment affaiblis, le programme d’accroissement des inégalités a pu être alors mis en œuvre sans aucune difficulté, car validé par la majorité des parlementaires.
Depuis plusieurs semaines, les travailleurs de la SNCF sont dans la lutte contre l’offensive anti-progressiste du gouvernement. Ce dernier veut supprimer le statut de cheminot. Il a trouvé une majorité encore plus forte que son groupe parlementaire pour voter pour ce texte. Le but est de faire à la SNCF ce qui s’est déjà passé dans l’ex-PTT, et dans l’ex-EDF-GDF. Si ce texte était appliqué, alors à compter de 2020, toutes les nouvelles embauches à la SNCF se feront sous contrat de droit privé, c’est-à-dire soumis à la loi El-Khomri et aux ordonnances Macron qui permettent de licencier plus facilement et qui affaiblissent les syndicats.
Si la grève à la SNCF peut apparaître bien loin des préoccupations des Réunionnais, il est important de rappeler qu’elle s’inscrit dans une stratégie qui a déjà été mise en œuvre dans d’autres pays, et qui a porté un lourd coup aux syndicats, ce qui a permis alors au pouvoir de mettre en œuvre sans opposition un programme visant à accroître les inégalités. Et là, les Réunionnais sont directement concernés.
Le premier précédent était aux États-Unis. L’élection de Ronald Reagan à la fin de 1980 marque la mise en œuvre d’un programme ultra-libérale. Mais la condition de son application est de briser les syndicats. Ils sont particulièrement implantés chez les aiguilleurs du ciel, qui étaient alors tous des fonctionnaires fédéraux. En 1981, le gouvernement de Ronald Reagan profite d’une grève. Aussitôt, le président des États-Unis affirme qu’il ne fera aucune concession : les grévistes doivent reprendre le travail sous 48 heures sous peine de licenciement car ils enfreignent la loi, tel était son message. Plus de 11.000 furent mis au chômage du jour au lendemain et la grève s’arrêta. Les grévistes furent également interdits de postuler dans la fonction publique fédérale, et plusieurs dirigeants syndicaux furent mis en prison. Les répercussions de cette grève affaiblit pour longtemps le mouvement social, et le programme d’accroissement des inégalités put être mis en œuvre sans obstacle.
Le second précédent était en Grande-Bretagne. Le syndicalisme était particulièrement fort chez les mineurs. Grâce à la grève, ils avaient réussi à faire reculer plusieurs gouvernements, de droite ou de gauche, qui voulaient s’attaquer aux conquêtes sociales. Aussi, ils étaient une cible à abattre pour les conservateurs qui étaient revenus au pouvoir. En 1984, le gouvernement de Margaret Thatcher déclencha la grève en annonçant, sans concertation avec les personnes concernées, la fermeture de 20 puits de mine. Et il envoie des policiers contre les piquets de grève. La grève a duré plus d’un an. Elle a fait trois morts, de nombreux blessés et 11.000 grévistes ont été arrêtés. Comme celui de Ronald Reagan, le gouvernement de Margaret Thatcher n’a fait aucune concession. Il fit même voter une loi rendant illégaux les piquets de grève, et une autre interdisant les grèves de soutien aux mineurs. Après plus d’un an de lutte, et donc plus d’un an sans salaire, les mineurs finirent par céder. Ce fut un coup tellement rude porté aux syndicats que depuis 1985, les gouvernements britanniques de toutes tendances politiques ont pu imposer une politique de casse sociale qui a accentué les inégalités et augmenté la précarité.
Force est de constater des similitudes dans la méthode entre le gouvernement et ceux de Reagan et de Thatcher. Le programme vise clairement à aggraver les inégalités. Et comme aux États-Unis et en Grande-Bretagne dans les années 1980, les dirigeants de la France d’aujourd’hui ont bien compris que les syndicats sont un obstacle décisif à leur projet. D’où l’idée de lancer la première offensive à la SNCF, là où les syndicats sont particulièrement bien implantés. Le gouvernement compte y remporter une victoire décisive qui portera un coup à tout le mouvement social. Puis il miserait alors sur cette dynamique pour faire tomber le dernier bastion : les syndicats de la fonction publique.
S’il arrivait à briser le mouvement social, alors le pouvoir pourrait déployer tranquillement sa politique d’inégalité des revenus. Ce n’est pas une Assemblée nationale largement dominée par le parti présidentiel qui pourra contrecarrer ce plan.
À La Réunion, plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage est trois fois plus important qu’en France. Toute politique visant à accroître les inégalités accentuera encore davantage la crise dans notre île, agrandissant le fossé entre les bénéficiaires du système et la majorité des abandonnés.
M.M.
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