Négociations salariales du Bâtiment

BTP : Discussion apaisée, mais sans grande avancée

17 mars 2005

Les négociations salariales ont repris hier dans le Bâtiment, dont les partenaires se sont retrouvés à la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle. Tendue au début, l’atmosphère s’est apaisée dans la discussion, mais les syndicats de salariés ’ne voient pas d’avancée significative’, selon Alain Naillet (CGTR).

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Crispés au début de la rencontre en raison de propos excessifs tenus par la partie patronale lors d’une précédente réunion, les membres de l’Intersyndicale ont expliqué hier le contenu de leur exigence d’augmentation des salaires, située depuis le 3 mars à 18%.
Les syndicats (regroupés en Intersyndicale) ont construit cette augmentation en ajoutant 9,10% d’augmentation de salaires à un pourcentage de 8,90% pour différentiel de pouvoir d’achat. Ils s’attendaient en arrivant hier à la réunion à ce que la partie patronale fasse une contre-proposition. Selon Alain Naillet de la CGTR (membre de l’Intersyndicale), la réunion a débuté par une mise au point, certains partenaires ayant qualifié "d’irresponsable" la proposition de l’Intersyndicale. Constatant que la partie patronale faisait amende honorable pour tourner la page et présentait de nouvelles propositions, la réunion a pu se tenir normalement, après une suspension de séance demandée par la CFDT.
Les propositions patronales faites hier, au nom de la FRBTP et de la CAPEB, portent sur une augmentation de 2,5% pour la grille des salaires à 39 heures et à 0,5% pour celle à 35 heures. Les discussions ont achoppé entre les deux parties sur la question du différentiel de coût de la vie, le représentant de la CFDT, Pierre Savigny, renvoyant dans les cordes un patron du MEDEF, qui suggérait aux salariés une relance de l’Observatoire des prix. "Le MEDEF s’est opposé à l’Observatoire des prix, au moment du rapport Rippert et maintenant, quand ça l’arrange, il le ressort du placard pour écarter notre demande d’un différentiel du coût de la vie !" a expliqué Pierre Savigny.
Les syndicats de salariés ont néanmoins accepté de ramener l’augmentation des salaires de 9,10% à 8,47% - ce dernier chiffre comportant une augmentation de 5,37% de rattrapage indiciel + 1,90% pour les cotisations sociales (CSG et CRDS) + 1,20%. "On ne peut pas se laisser rattraper par le SMIC", a ajouté Pierre Savigny. À cette augmentation révisée, les salariés ajoutent toujours les 8,90% de différentiel de coût de la vie, soit un total de 17,37% dont ils demandent l’application rétroactive au 1er mars. Hier, la partie patronale ne voulait pas en entendre parler. Les deux parties ont encore trois rendez-vous au calendrier, jusqu’au 7 avril, pour tomber d’accord. La prochaine rencontre aura lieu le 24 mars. Les membres de l’Intersyndicale sont sortis apaisés mais "vigilants", a dit Alain Naillet, "car on ne voit pas d’avancée significative".

P. David


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