C’est à l’Education nationale de mettre en place un service minimum d’accueil dans les écoles primaires, selon l’AMF

14 janvier 2008

Jacques Pélissard, Président de l’Association des Maires de France (AMF) estime dans un communiqué du 8 janvier que c’est à l’Education nationale d’organiser le service minimum dans les écoles primaires en cas de grève des enseignants. 
Jacques Pélissard réagissait à la proposition de Xavier Darcos du 8 janvier qui consiste à proposer aux communes volontaires d’expérimenter, dès le 24 janvier, date de la grève nationale à l’Education nationale, la mise en place d’un service minimum d’accueil dans les écoles maternelles et élémentaires. « Il s’agit donc d’une conception originale du service minimum par report de la responsabilité de l’Etat sur des acteurs étrangers aux conflits ayant conduit à la grève », commente Jacques Pélissard.

Il rappelle que pour rendre service aux familles, certaines communes assurent d’ores et déjà un service minimum, sur la base du volontariat et sur leurs financements propres, en mettant en place une solution d’accueil. 

Par ailleurs, l’AMF prend acte de la compensation financière partielle proposée par l’Etat au profit des communes volontaires pour organiser ce service minimum.
L’association insiste enfin sur le fait que l’organisation d’un tel service est décidée librement par chaque commune, en fonction des contingences locales et du besoin des familles.

Service minimum dans les écoles primaires en cas de grève des enseignants : de nouvelles réactions

L’annonce faite par Xavier Darcos de la mise en place par les communes d’un service minimum d’accueil dans les écoles en cas de grève suscite de vives réactions des élus et de leurs associations. 


L’Association des Maires des grandes villes particulièrement regrette « une nouvelle fois que des décisions de cette importance soient prises aussi rapidement et sans aucune concertation ». Elle considère qu’« une grande incertitude entoure le calcul des indemnités versées aux communes en échange du service minimum. Enfin, la mise en oeuvre de la chaîne d’information entre les inspecteurs d’académie et les communes volontaires pour l’accueil des enfants paraît très aléatoire ». Pour elle, « ce montage financier (reversement de retenues opérées sur le salaire des grévistes) ne manquera pas d’attiser les conflits entre personnels enseignants et collectivités, alors que les relations avaient été pacifiées dans le cadre de partenariats construits dans la durée ». 


Pour l’ANDEV, association qui regroupe plus de 600 responsables éducatifs de communes, « la réflexion sur la mise en place d’un service minimum qu’il s’agisse des temps scolaire péri et extra scolaire, au vu de l’impact pour les enfants et leurs familles en cas de grève est tout à fait légitime ». Mais elle ajoute que « pourtant, la proposition demandant aux communes d’assurer ce service à sa place sur les horaires de classe, est une innovation ministérielle tout à fait regrettable ». L’ANDEV observe que cette « cette mesure ministérielle qui reste optionnelle (...), met de toutes façons d’ores et déjà les communes dans une position embarrassante quels que soient leurs choix. Si elles assurent l’accueil des enfants elles se trouveront face aux éventuelles oppositions de leurs propres agents et à leur volonté d’exercer eux-mêmes leur droit de grève. Elles connaîtront aussi des difficultés organisationnelles, particulièrement pour l’élémentaire où elles ne disposent pas de personnel qualifié disponible sur le temps scolaire pour exercer ce rôle. Elles risquent enfin de connaître l’opposition de certains enseignants qui leurs reprocheront de "briser leur mouvement" ». 


« Nous ne pouvons pas demander aux fonctionnaires municipaux de casser la grève de fonctionnaires nationaux », a affirmé Bertrand Delanoë, Maire de Paris sur RTL. Et, Eric Ferrand adjoint au Maire de Paris, chargé de la vie scolaire, dénonce une « véritable provocation ». Selon lui, les collectivités locales « n’ont aucunement vocation à se substituer aux enseignants pour la sauvegarde du service public de l’Education ». Jugeant « pernicieux et même méprisant d’aller imaginer que l’on va utiliser les salaires des uns pour payer les autres à casser une grève », l’adjoint à la vie scolaire souligne que les agents municipaux « sont des fonctionnaires », et que « la grève du 24 janvier est une grève de la fonction publique ». Aussi la ville ne devrait pas organiser de service d’accueil.


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Messages

  • Il me semble que la Fonction Publique n’est pas un rassemblement de nantis, de bien gros privilégiés, et que la grève, actuellement n’est plus guère utilisée que par cette Fonction Publique, un peu par délégation, peut-être aussi.
    Il me semble aussi que les enseignants ne quittent pas leur classe et leur salaire les jours de grève, par plaisir.
    Je crois que les grèves suivies le sont aussi par des non-syndiqués, qu’on ne peut parler de manipulation syndicale.
    Il me semble enfin que le 24 janvier, ce droit de grève serait ruiné par cet argent donné aux communes qui l’accepteraient. Partout, l’argent ...


Témoignages - 80e année


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