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Emploi : les dérives de l’Intérim
11 juillet 2007
Lundi, lors de la conférence donnée par la CGTR-BTP au siège du syndicat, rue Général de Gaulle, nous avons rencontré Jimmy, 50 ans, ouvrier du bâtiment depuis 25 ans. Salarié contractuel pendant 12 ans dans la même entreprise, il a ensuite enchaîné les contrats de chantiers avant de se tourner dernièrement vers les missions d’intérim. Une alternative que beaucoup d’employeurs privilégient et pour cause.
Jimmy est classé indice 145 soit la qualification d’un chef de file qui peut avoir sous sa coupe plusieurs ouvriers. Le dernier employeur du BTP cherchant un intérimaire qu’il a rencontré lui a proposé de l’embaucher à l’indice 105, ce qui correspond à un salaire d’à peu près 600 euros inférieur à celui qui lui revient théoriquement.
Payé 1.200 au lieu de 1.600 euros
« C’est toujours comme ça, explique Jimmy. J’ai refusé en faisant jouer la concurrence avec une autre boîte d’intérim qui me proposait l’indice 137. L’employeur qui sait que je travaille bien a donc revu son offre à l’indice 126. » Jimmy a fini par accepter d’être payé 1200 au lieu de 1600 euros, sachant que son jeu de la concurrence était du “bluff”. « Kan ou na poin travay, ou pran, confie-t-il. Si ou fé la fort tèt, ou na innot i pran la plass dérièr. » Comme nous l’expliquera par la suite Raymond Payet, délégué syndical CGTR-BTP, beaucoup d’entreprises du secteur préfèrent faire appel aux intérimaires plutôt que d’embaucher, et ce ne sont pas les seules. Représentés dans l’entreprise, les syndicats peuvent influer sur cette tendance, mais l’on sait que la majorité d’entre elles n’ont pas de représentant de personnel.
En intérim, le salarié gagne mieux car les congés payés sont inclus dans son salaire, mais une fois sa mission terminée, il ne bénéficie d’aucune ouverture de droits au chômage. Le gros avantage pour l’employeur est qu’il peut se séparer de sa recrue à n’importe quel moment sans même que l’organisme intérimaire ne réagisse, du moins dans la grande majorité des cas. Il a toujours d’autres demandeurs sur ses listes. Ainsi, Jimmy peut par exemple signer pour une mission de 4 semaines et être remercié sans préavis au bout de 3 jours. L’autre bénéfice pour l’employeur est qu’il propose un niveau de salaire inférieur aux grilles établies, comme l’exemple de Jimmy le montre.
« L’intérimaire peut être payé en dessous de son indice sans même le savoir, s’il n’est pas syndiqué, commente Raymond Payet. C’est la loi du marchandage. » Le principe est tellement rentable que comme l’explique encore le syndicaliste, il y a des entreprises qui débauchent des contractuels pour les réemployer en tant qu’intérimaires. « S’ils s’adressent aux Prud’hommes, ils auront gain de cause », assure-t-il invitant les salariés à ne pas se laisser faire, à défendre leur droit.
3 ans non déclarés
Conscient qu’à une époque où le travail ne se présente plus comme un droit mais plutôt comme une chance, Raymond Payet accorde qu’il est difficile de sensibiliser les travailleurs sur cette question, eux qui, contrairement à ce qu’on laisse entendre, sont prêts à tous les sacrifices pour avoir un emploi. 12 ans en tant que contractuel dans la même entreprise, des dizaines de missions dont certaines ne lui ont même pas été rémunérées et pour clore ce CV, 3 ans de travail non déclaré dans « une grosse entreprise. »
Le cas de Jimmy n’est malheureusement pas isolé. Les abus à l’encontre des travailleurs se généralisent, se démocratisent même, alors que la menace qui pèse sur le Code du travail n’a jamais été aussi forte. Ces pratiques sont connues. Il faut néanmoins se garder de généraliser, d’accuser à tort tous les employeurs, mais il faut alors en faire de même pour ceux qui sont à la recherche d’un emploi et qui, pour préserver leur dignité, refusent parfois de soumettre à un système d’exploitation qui ne respecte ni les compétences, ni l’humain. Pour la même raison, menacés par le chômage de masse, beaucoup, beaucoup de Réunionnais se plient malgré tout aux lois sauvages de ce système ultra-libéral. Le regard de la société sera toujours plus tendre à l’égard d’un salarié exploité plutôt qu’un inactif accablé. Jusqu’où conduiront ces dérives ? L’implosion sociale ?
Stéphanie Longeras
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