Réactions réunionnaises au contrat nouvelles embauches

’C’est un cadeau pour le MEDEF...’

5 août 2005

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o Jean-Marc Gamarus (CGTR) :
"Le Contrat nouvelles embauches marque la mise en place d’une nouvelle race de salariés, sous pression et jetable à souhait. C’est scandaleux et inacceptable. C’est la remise en cause du code du travail, qui protège les intérêts des salariés. C’est l’amplification de la précarité et de la régression sociale. Le gouvernement et le MEDEF viennent de démontrer que la lutte des classes n’est pas morte. Face à ses agressions tous azimuts, les travailleurs doivent s’unir, résister et apporter la riposte qui s’impose. La CGTR s’y emploiera, afin de fédérer les luttes et arracher les avancées qu’attend l’ensemble du monde des salariés. Le gouvernement profite aujourd’hui de la trêve estivale pour ses mauvais coups coutumiers. De notre côté, toutes éventualités seront étudiées".


o Jean-Pierre Técher (Agir contre le Chômage à La Réunion) :
"Nous estimons que malgré les protestations, le gouvernement est passé en force par ses ordonnances. Raffarin disait que la rue ne gouverne pas. Dominique de Villepin se voulait négociateur, en se donnant 100 jours pour rassurer. Ce passage en force ne peut pas nous rassurer. En plus, avec ce contrat, il n’y a plus rien qui retient le patron. Il rend le salarié à la merci du patron tout puissant. Et puis, c’est du jamais vu, un délai d’essai de deux ans. Depuis quand un CDI dure 2 ans ? Il n’est donc pas indéterminé. Les élus de l’opposition doivent afficher la couleur. Et si leur position ne permet pas encore de changer les choses, du moins peuvent rassurer les salariés en promettant de retirer cette mesure".


o Marie-Claire Hoarau (UNSA) :
"Comme toutes les autres organisations syndicales, nous sommes contre cette mesure, qui ne lutte pas vraiment contre le chômage. Ce que le gouvernement nous propose est encore du précaire. Et force est de constater que l’on est en train de détricoter le code du travail. Pour le moment, les organisations syndicales locales ne se sont pas encore rencontrées pour déterminer ce qu’il s’agira de faire. Au niveau national, les syndicats se rencontrent et s’organisent pour riposter, et faire le bilan des 100 jours de monsieur de Villepin".


o Jean-Hugues Ratenon (Agir pou nout tout) :
"Par ordonnance, le gouvernement compte mener campagne pour l’emploi, en mettant en place le contrat nouvelles embauches. Ce n’est pas un cadeau pour les travailleurs, c’est un cadeau pour le MEDEF. Un cadeau, qui est dangereux, autant pour notre société réunionnaise et les travailleurs. Le code du travail est directement attaqué. Les protections des salariés risquent d’être bafouées. D’autant que ce dispositif donne tout pouvoir aux patrons. Il peut renvoyer à n’importe quel moment son salarié.
Cette mesure ouvre la voie à tous les abus. Les patrons, qui ne considèrent pas leurs travailleurs, devront par ailleurs être surveiller. Les travailleurs doivent être vigilants. Et puis, il ne faudra pas que de Villepin espère créer de l’emploi avec ce dispositif. À la Réunion, les conséquences risquent d’être plus graves encore. Avec un taux de chômage aussi élevé, est-ce qu’une mesure de ce genre apportera une solution pérenne ? Là, ce que l’on propose, c’est nous livrer encore à l’esclavage.
Ce dispositif rabaisse l’être humain, car il répond à l’intérêt capitaliste au détriment de la plus-value sociale. Mais, cette décision, et ce passage en force du gouvernement, illustre clairement que de Villepin a fait semblant de nous comprendre. Nous avons la démonstration que Raffarin et De Villepin, c’est du pareil au même".

Propos recueillis par Bbj


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