Tissu associatif - restrictions budgétaires

’C’est une catastrophe pour le monde associatif...’

9 juillet 2005

Gérer le quotidien dans la misère, voilà à quoi s’attendent les associations de jeunesse et d’éducation populaire. Un coup dur pour le tissu associatif, un coup de massue pour l’emploi.

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Le ministre de la Jeunesse, des sports et de la vie associative, Jean-François Lamour, annonce, dans une dépêche de l’Agence éducation emploi formation (AEF), qu’il est toujours en négociation avec le Premier ministre, Dominique de Villepin, concernant le gel d’une partie de son budget. "Il manquerait à ce jour 10 à 15 millions d’euros de crédits pour soutenir les associations de Jeunesse et d’éducation populaire dans des conditions comparables aux exercices précédents, ce qui laisserait augurer des baisses de 50 à 100% pour les associations nationales et têtes de réseaux ainsi que pour l’action des associations au plan local", indique le Comité régional des associations de jeunesse et d’éducation populaire (CRAJEP), dans un courrier qui sera transmis aux députés, sénateurs, et élus du Département. Dominique Atchicanon, vice-président du CRAJEP, par ailleurs membre d’une association de parents d’élèves, la FCPE, s’insurge contre ce désengagement de l’État, mais aussi du Département. Même s’il trouve nécessaire la politique de soins menée par le Conseil général, prioritairement à destination des personnes âgées et des personnes handicapées, il note que cela ne doit pas se faire au détriment des associations qui répondent à des besoins réels, tout aussi sociaux. D’ailleurs nous ne pourrions nous défaire du tissu associatif qui a montré depuis plus de cent ans sa pertinence citoyenne et son travail d’utilité publique. L’État s’en déjoue, la France s’en moque, de cette rue qui ne gouverne pas, mais qui a intérêt à réparer, profil bas, sans moyens, les carences de ses services “publics”. Et puis, pour saluer ce travail citoyen, le gouvernement appelle encore à serrer la ceinture, faisant fi des conséquences sur le terrain. C’est vrai : 100 jours pour massacrer l’emploi.

Associations en détresse

Cette diminution de crédits porte directement atteinte au bon fonctionnement des associations, ainsi qu’à son action en faveur de la population. Mais le plus gros coup porté c’est encore les petites gens qui devront le supporter. L’emploi social est en alerte. L’éradication annoncée des dispositifs CES, CEC, CIA, emplois-jeunes constitue déjà une avanie contre l’emploi, même précaire. Par ailleurs, nous attendons toujours les décrets d’application des fameux CIRMA, Contrat d’avenir, Contrat d’accompagnement. Et encore faut-il espérer que cela se fera en respect des quotas annoncés ! Le CNAJEP, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire, regrette que "les mesures annoncées mettent en danger l’ensemble des projets soutenus par les associations et les fédérations d’éducation populaire. Bon nombre d’entre elles sont d’ores et déjà en difficulté : des services rendus au plus grand nombre pourraient à terme disparaître". Outre les services qui risquent de trépasser, c’est encore l’emploi qui devra en pâtir, l’emploi associatif. En témoigne la fermeture de la MJC Château Morange, ou encore de Live Formation. Plusieurs associations sont aujourd’hui étranglées, contraintes prochainement à la fermeture. "C’est une catastrophe pour le monde associatif", note Dominique Atchicanon, qui précise que les instances locales, CCEE et CESR par exemple, doivent commander une évaluation du poids du secteur associatif, dresser un état des lieux. Affaire à suivre.

Bbj


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