CGTR-ECOS

CAF fermée : l’illustration de la casse du service public

29 janvier 2009, par Edith Poulbassia

La fermeture de la CAF au public pendant une semaine en raison d’une surcharge de travail n’est pas une situation exceptionnelle pour la CGTR-ECOS.

Du 21 au 28 janvier, la CAF de La Réunion est fermée au public. La raison : une charge de travail « exceptionnelle » de 70.000 dossiers à traiter. La Direction de la CAF avait évoqué la situation lors d’une conférence de presse il y a quelques jours, expliquant qu’une adaptation à des réformes en était à l’origine, ajoutée à la période de congés.
Ce n’est pas la version de la CGTR-ECOS. La situation n’a rien d’exceptionnel, elle risque de se répéter car le stock de dossiers ne diminue pas. Pourquoi ? Pas besoin d’être un as en mathématique, pour le syndicat : le nombre d’agents de la CAF stagne, alors que le nombre d’allocataires ne cesse de croître. En 2007, La Réunion comptait 167.799 allocataires, il y en a aujourd’hui 215.825, soit 48.026 allocataires en plus. Et 560 agents traitent les dossiers de ces allocataires depuis quelques années. « Il n’y a pas eu d’embauche », souligne le syndicat. A cela s’ajoute un rythme imposé aux agents (Contrat d’Objectif de Gestion) pour « produire vite et un maximum », selon la CGTR-ECOS.
« Conséquences, cette production entraîne des erreurs sur les dossiers ou des dossiers incomplets. Des prestations “mal versées”, ce sont des allocataires qui reviennent vers nos services. L’accueil augmente et le nombre de pièces à traiter augmente. C’est un cercle vicieux », précise Chryslène Moutiama, de la CGTR-ECOS.
« Cette situation est le résultat d’un choix politique du gouvernement actuel à l’encontre des services publics. C’est la casse du service public. Il est aberrant de voir que le gouvernement trouve des millions très rapidement pour les banques et traque le budget de la Sécurité Sociale pour faire des économies. Les salariés subissent ces mesures et voient leurs conditions de travail se dégrader : stress, souffrance au travail. Quel avenir pour la Caisse d’Allocations Familiales ?, interroge le syndicat. Malgré les mesures prises (heures supplémentaires, fermeture de la CAF au public...) par notre Direction, le stock de pièces à traiter ne diminue pas. La situation s’aggrave. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Nous sommes à plus de 70.000 pièces non traitées. Dans une situation dite “normale”, le stock doit être environ à 10.000 pièces ».
Pour la CGTR, le manque de moyens humains est criant. Pour que la Caisse d’Allocations Familiales fonctionne normalement et assure un service public de qualité, il faut des embauches.

 EP 


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