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Le gouvernement au service d’une classe : celle qui tire ses revenus de l’exploitation
26 mars 2018, par
La politique d’austérité menée depuis de nombreuses années par les gouvernements qui se succèdent a franchi une nouvelle étape. Les syndicats se sont en effet mobilisés le 22 mars pour alerter sur la menace qui pèse sur le service public, un rempart contre les inégalités. Car la conséquence de cette politique, c’est le soutien à la préservation de l’héritage et le rejet d’un impôt progressif sur les revenus.
Jeudi 22 mars, les syndicats ont manifesté par solidarité avec la lutte des cheminots et pour protester contre le projet « Action publique 2022 ». Pour la SNCF, un rapport remis au gouvernement par Jean-Cyrille Spinetta, ancien PDG d’Air France, propose la suppression du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés. Rappelons que ce statut apporte la garantie de l’emploi et un régime de retraite spécifique pour compenser des bas-salaires, des horaires décalés et un travail pénible. Le gouvernement veut suivre cette proposition et faire à la SNCF ce qui a déjà été fait dans d’autres entreprises auparavant nationalisées comme EDF-GDF, La Poste ou France-Télécom. Dans ces dernières, les nouveaux embauchés n’ont plus la garantie de l’emploi et peuvent être licenciés. De plus, la loi El-Khomri et les ordonnances Macron rendent les suppressions d’emploi plus faciles, affaiblissent les syndicats et limitent considérablement les dommages et intérêts dus en cas de licenciement abusif. Ces textes s’appliquent aux nouveaux arrivants.
Les fonctionnaires craignent que si le gouvernement gagne la bataille contre les cheminots, alors le système mis en place dans les anciennes entreprises d’État s’appliquera à l’ensemble de la fonction publique. Le gouvernement a d’ailleurs inscrit dans sa feuille de route la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d’ici 2022. Un tel plan amènera la disparition progressive des fonctionnaires titulaires, et leur remplacement par des emplois précaires. Au lieu d’entrer dans la fonction publique par concours, les jeunes n’auraient alors plus comme principal horizon que le service civique, un contrat ultra-précaire renouvelable selon la bonne volonté de l’employeur, et payé bien en dessous du SMIC. À La Réunion, une telle éventualité aura pour conséquence la fin de l’espoir de la titularisation pour les 16.000 agents non-titulaires de la fonction publique territoriale, soit 70 % de l’effectif. Elle imposera le recours à des emplois précaires, alors que dans le même temps, le gouvernement a annoncé la suppression des emplois aidés, et a déjà commencé à diminuer sa contribution financière au salaire de ces travailleurs. Ceci a déjà d’importantes conséquences dans les communes, ainsi au Tampon, des services ne sont déjà plus assurés parce que la collectivité n’a plus les moyens de recruter des travailleurs en contrat aidé.
Les syndicats craignent à juste titre une dégradation du service public. Ce service public est financé par l’impôt, or le gouvernement a lancé une vaste campagne de réduction de ces impôts. La mesure la plus emblématique est la suppression de l’impôt sur la grande fortune, remplacé par une taxe qui ne concerne plus que les biens immobiliers. Le bénéfice attendu pour les plus riches est de 3 milliards d’euros. À cela s’ajoute une baisse de l’impôt sur les revenus du capital qui profite aux rentiers et/ou aux héritiers.
Si le gouvernement veut couper dans les dépenses destinées à financer le service public, c’est parce qu’il dit vouloir réduire le déficit public. Mais comme il se prive délibérément de contributions versées par les plus riches, il accentue encore les coupes dans la dépense publique. Le service public est alors clairement fragilisé.
Or le service public est un des principaux remparts contre les inégalités. Si l’espérance de vie a progressé de manière considérable ces dernières décennies, c’est parce que vivre plus de 60 ans n’est plus seulement l’apanage d’une minorité qui avait les moyens financiers de se payer des soins. Si des jeunes issus de classes populaires ont réussi à occuper des places de cadres, c’est parce qu’ils ont bénéficié d’un système scolaire leur permettant de valoriser leurs compétences. Auparavant, seuls les enfants des classes favorisées avaient la possibilité de suivre les études permettant d’accéder à ces carrières.
Le service public corrige ainsi une partie des inégalités engendrées par une société dominée par le système capitaliste.
En diminuant les impôts payés par les riches et en s’attaquant au service public, le gouvernement applique clairement une politique qui vise à reproduire les inégalités. En effet, grâce aux cadeaux fiscaux, les plus riches disposent de davantage de moyens. Ils peuvent donc plus facilement se payer des soins en clinique privée, ou des cours particuliers ou des écoles privées à leurs enfants qui n’ont pas le niveau suffisant pour intégrer les grandes écoles publiques. Les portes de la mobilité sociale se ferment pour les enfants des classes populaires, tandis que se soigner coûte toujours plus cher en raison du démantèlement progressif de la Sécurité sociale.
Les attaques contre les fonctionnaires sont donc la conséquence d’une politique qui vise à figer la société dans ses classes actuelles, elle mettent donc l’accent sur la préservation de l’héritage et le rejet d’un impôt progressif sur les revenus. Elles ont pour effet de soutenir la domination d’une classe sociale qui, de génération en génération, tire ses revenus de l’exploitation d’une autre. Cette politique vise au final à offrir la garantie à la classe sociale la plus riche que ses intérêts ne sont pas menacés par un système qui vise à corriger les inégalités.
C’est bien une autre politique qui est nécessaire.
M.M.
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