Certains prix augmentent aux caisses réunionnaises, parce que...

14 juin 2007

Mauvaises récoltes mondiales, sécheresse, poussée démographique, développement des biocarburants, hausse des prix de l’énergie : les Français, et les Réunionnais, conséquemment payent déjà, et vont devoir payer plus cher leurs produits alimentaires de consommation courante au cours des prochaines années !
Or, La Réunion consomme essentiellement des produits et des biens de production pan-européenne et mondiale. Nous savons malheureusement que la demande grandissante en produits agricoles (blé, maïs, betterave à sucre, canne à sucre, notamment), à la fois pour nourrir les populations dans le monde et satisfaire les besoins en France et outre-mer, devrait se traduire, d’ici 2015, par une inflation de 3% à 5%, en plus des hausses conjoncturelles et structurelles, selon les sources libres de l’Institut national de la recherche agricole (INRA).
Tous les indicateurs sont au rouge car les coûts des matières premières ont augmenté de 3% à 10% depuis un an, nous confirme l’Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires.) Par conséquent, une grande partie des industriels alimentaires ont déjà, ou vont être obligés de demander rapidement de fortes augmentations lors de leurs négociations avec les distributeurs. Et les augmentations vont durer, car nous entrons dans un cycle long après une baisse des prix alimentaires de grande consommation de 2,5% en 3 ans.
Du côté de la distribution, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution reconnaît que « les enseignes sont prêtes à discuter » des hausses de prix.
Elle fait d’ailleurs appel à un maximum d’esprit de responsabilité, estimant que des hausses mal expliquées ont et auront du mal à passer auprès des consommateurs, au moment où le gouvernement veut redonner du pouvoir d’achat aux Français.
D’ores et déjà, le groupe LDC, premier sur le marché de la volaille avec les marques Loué et Le Gaulois, a annoncé pour juillet 2007 une augmentation de 4 à 5% des prix de ses produits, pour tenir compte de la hausse des prix des céréales, qui entrent pour 60% dans le prix de revient des volailles. Une flambée des céréales saluée par les agriculteurs : cela fait du bien après des années de revenus catastrophiques, ce dont se réjouit l’Association générale des producteurs de blé qui évalue à près de 50% en 2 ans la hausse du prix payé aux céréaliers.
Autre augmentation en perspective, celle du prix du lait, nous apprend l’Atla (Association des transformateurs laitiers) qui réunit les industriels privés et les coopératives. A la clé, une certaine pénurie de lait et donc de produits transformés face à une demande soutenue, explique la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait). Elle juge d’ailleurs inéluctable une répercussion des tensions actuelles sur le prix des produits de grande consommation, une situation qui ne devrait pas, selon elle, s’inverser dans les mois qui viennent. D’ici la fin de l’année, les prix devraient prendre 4%, les produits de luxe étant aussi concernés, comme le champagne dont la production a atteint sa capacité maximale en raison des limites du territoire d’exploitation. Mais la demande en champagne dans le monde est telle que les grands groupes français devraient être amenés à augmenter leurs prix plus vite que l’inflation. La répercussion des prix liés à la production par les industriels et la grande distribution est donc inéluctable, raison de plus, pour nous, Réunionnais, de rechercher prioritairement toujours à consommer de préférence local. Vivre, travailler, exporter et consommer pays, d’abord, voilà bel et bien le grand combat des années réunionnaises à venir ! La longue marche des conso’acteurs ne fait que commencer...

Le Président de l’ORGECO,
Noor-Olivier Bassand
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