Non à la remise en cause du droit de grève

CGTR Ports et Docks : rien ne se fera sans nous à Port-Réunion

18 juin 2008, par Manuel Marchal

Un communiqué publicitaire du Syndicat des entrepreneurs de manutention, membre du MEDEF, paru hier dans la presse a suscité l’indignation de la CGTR Ports et Docks. Le syndicat dénonce une atteinte à un droit fondamental, garanti par la Constitution. Les patrons veulent que nous leur demandions l’autorisation de faire grève, affirme en substance Michel Séraphine, secrétaire général de la fédération : « sur le port, rien ne se fera sans nous, quelle que soit la réforme ».

Dans la presse d’hier, le Syndicat des entrepreneurs de manutention, membre du MEDEF, a publié un communiqué dans lequel il affirme que la réforme des ports ne concerne pas La Réunion, et par conséquent, il déplore que les travailleurs de Port-Réunion participent à la journée de grève et de manifestation.

Ce communiqué soulève l’indignation de la CGTR Ports et Docks, autant sur le fond que sur la forme.
Sur le fond, Michel Séraphine rappelle tout d’abord que la grève générale est un mot d’ordre lancé par une Intersyndicale au sein de laquelle est impliquée la CGTR. « La CGTR Ports et Docks est adhérente à la Confédération », rappelle le secrétaire général de la CGTR Ports et Docks, « il est donc légitime que nous répondions favorablement à l’appel lancé par notre Confédération ».

La CGTR Ports et Docks était à la tête du défilé hier à Saint-Denis.
(photo M.M.)

Concernant la réforme portuaire, la CGTR Ports et Docks affirme, contrairement au Syndicat des entrepreneurs de manutention, que cette mesure aura des conséquence à La Réunion. Michel Séraphine rappelle le précédent de la loi de 1992. « A cette époque, on disait que l’Outre-mer n’était pas concerné. Deux ans plus tard, la mensualisation était imposée aux dockers, avec le drame que cela a provoqué », poursuit Michel Séraphine, qui rappelle que c’est lors d’une manifestation des dockers contre la mensualisation que Théo Hilarion a été mutilé à vie par un gendarme (voir encadré).

« Le texte de loi prévoit la réforme des ports d’Etat d’Outre-mer », précise le secrétaire général de la Fédération Ports et Docks, « que le MEDEF nous dise où en est la lettre de mission ».

Derrière cette réforme, le syndicat voit « l’objectif non avoué de mainmise des privés sur l’outillage portuaire ». La Fédération CGTR Ports et Docks est et sera ferme pour dire « non à la privatisation du port, oui au développement de l’outil de développement économique pour La Réunion ». « Sur le port, rien ne se fera sans nous », ajoute Michel Séraphine.

Sur la forme, ce communiqué du Syndicat des entrepreneurs de manutention est « une déclaration de guerre à l’encontre de la Fédération Ports et Docks ». « Pour faire grève, faut-il demander l’autorisation au MEDEF ? », s’indigne Michel Séraphine. « Malgré un préavis de grève général déposé conformément à la loi, des pressions sont exercées sur les travailleurs depuis hier », constate Michel Séraphine, « heureusement, les travailleurs ont su dépasser cette manœuvre ».

M.M.


Solidarité avec Théo Hilarion

Quatorze ans après les faits, les gendarmes qui ont mutilé à vie Théo Hilarion vont enfin être jugés par une Cour d’assises. Le procès aura lieu du 23 au 27 juin prochain, à Saint-Denis.
« La Fédération Ports et Docks sera aux côtés de Théo Hilarion, comme depuis 1994, solidaire de son combat », dit Michel Séraphine, « une assemblée générale est prévue sur ce sujet le 20 juin à 7 heures au nouveau port », précise-t-il.

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