Manifestation des ex-salariés de l’ARAST à la Villa du Département

Chaînes brisées, drapeau brûlé

20 janvier 2010

Après s’être enchaînés sur le Parvis des Droits de l’Homme de Champ-Fleuri (Saint-Denis) lundi, des anciens salariés de l’ARAST ont brisé les chaînes qui fermaient le portail de la Villa du Département hier. Ils étaient une centaine à manifester devant l’annexe du Conseil général en milieu d’après-midi, un peu moins nombreux en fin de journée, mais leur détermination ne s’est pas étiolée pour autant. Un drapeau du Département a été brûlé, ainsi que des lettres de vœux d’élus du Conseil général. Cette manifestation de colère s’est organisée suite à la vaine rencontre d’une délégation de cinq anciens de l’ARAST avec un représentant de Nicolas Sarkozy.

Les travailleurs sociaux ont brisé les chaînes du portail de la Villa du Département vers 16h00 sans que les vigiles ou la police n’interviennent. Les bureaux étaient vides. 

Au fur et à mesure du temps qui passait, des banderoles étaient créées parmi lesquelles « Arastacademy. Pour sortir Nassimah, tapez 1 ». Ce slogan fait référence à une interview donnée par la présidente du Département hier matin sur les ondes de Radio Freedom. Ce jeu de mot d’« Arastacademy » inventé par Nassimah Dindar, faisant référence à la Star Academy, n’a pas plu aux travailleurs sociaux dont 5 sont encore en grève de la faim. « Pour elle, on fait notre show. Mais on ne s’amuse pas du tout, nous. Nous ne faisons que nous battre pour le respect de nos droits ! », réagit Jim, ancien cadre chargé des opérations. « Depuis quand faire la grève de la faim est un jeu ? », se révolte Mimoze, ancienne aide à domicile qui terminait son 8ème jour de grève hier. 

Fatigue, colère, ressentiment, l’état d’esprit des ex-salariés de l’ARAST ne va pas en s’améliorant. Après bientôt deux mois de lutte pour obtenir leurs indemnités de licenciements, les travailleurs sociaux perdent leur calme. « Je ne garantis plus la sérénité des manifestants », disait Patrick Grosset à Matthieu Louvot, conseiller du président de la République, à l’issue de leur rencontre et peu de temps avant cette manifestation. 

Tandis que le plus gros des manifestants dormiront, comme chaque soir depuis 15 jours au Palais de la Source, un petit groupe de manifestants prévoit de dormir à la Villa du Département. « Si on n’est pas délogés », précise Jim. 

Une troisième réunion à la Préfecture est prévue ce vendredi 22 janvier.

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