L’ANPE présente son bilan 2006

Chômage en baisse, augmentation des offres CDI ?

13 avril 2007

Le Vice-président de l’Assédic, Christophe Quéland, dénonçait il y a quelques jours la précarité grandissante de l’emploi à La Réunion, l’inefficacité des services publics à proposer une insertion durable et les annonces répétées de la baisse du chômage. Hier, c’était au tour de Jean-Luc Minatchy, Directeur de l’ANPE Réunion, d’exposer le bilan des actions contre le chômage, à quelques jours de la Présidentielle. « Christophe Quéland a exposé une comparaison entre décembre 2005 et décembre 2006. Pour ma part, j’offre une évaluation sur toute l’année », a expliqué le Président de l’ANPE. Sans surprise, le nombre de demandeurs d’emploi continue à baisser : « Avec 56.702 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie 1 (c’est-à-dire des personnes qui recherchent un emploi à temps plein et à durée indéterminée) à l’ANPE, à la fin décembre 2006, le nombre de chômeurs a baissé de 9,7% au cours de l’année. Cette diminution concerne tous les publics (- 4% pour les jeunes) et toutes les catégories (- 7%) ». Depuis 1998, ajoute Jean-Luc Minatchy, nous suivons l’indicateur du chômage avec les mêmes outils. Ceux-ci ne font pas l’objet de critique lorsque le chômage augmente, mais quand il baisse, cela donne lieu à la polémique. « Nous affirmons aujourd’hui que le chômage baisse, et qu’en plus, nous enregistrons une augmentation des offres en CDI ». Sur les 46.000 offres recueillies en 2006 (soit 1.300 en plus que 2005), l’ANPE a proposé 12.880 CDI aux demandeurs d’emploi, soit 2.690 de plus qu’en 2005, 26% d’augmentation. Certes, le taux de chômage est encore trop élevé dans notre département, mais Jean-Luc Minatchy est plutôt satisfait, sachant que 40.000 personnes ont retrouvé un emploi grâce à l’ANPE Réunion l’année dernière.
Comment expliquer ce bilan satisfaisant ? Jean-Luc Mintatchy rappelle tout d’abord la mise en place du Suivi Mensuel Personnalisé depuis janvier 2006. Ce service permet au demandeur inscrit depuis plus de 4 mois à l’ANPE d’être reçu chaque mois par son conseiller référent. Celui-ci « suit le demandeur d’emploi jusqu’à son insertion, s’engage avec lui dans le suivi de ses actions, dans la promotion de ses candidatures, dans l’analyse des difficultés qu’il rencontre et lui délivre à chaque entretien des conseils personnalisés ». C’est du moins ce que prévoit le plan de cohésion social du gouvernement. Et d’ici la fin de l’année, la totalité des demandeurs (catégories 1, 2, 3) d’emploi inscrits pourra bénéficier de ce suivi, alors que seuls ceux qui s’inscrivaient en 2006 en bénéficiaient. Le Suivi Mensuel Personnalisé est pourtant très critiqué, accusé de favoriser les radiations. Jean-Luc Minatchy conteste cet effet, « les radiations administratives ont baissé de 5% en 2006, nous sommes passés de 12.740 en 2005 à 12.158 radiations. Elles se font essentiellement pour non-réponse à convocation, rarement pour refus d’un emploi. Les sorties les plus importantes s’expliquent par la non actualisation de la demande d’emploi ». D’ailleurs, l’ANPE envisage une adaptation du Suivi Personnalisé pour des chômeurs qui n’ont pas besoin d’une entrevue mensuelle.
Autre action qui explique la baisse du chômage, une présence plus forte de l’ANPE auprès des entreprises. Ainsi, l’ANPE a augmenté de 10% en 2006 sa clientèle, en proposant de nouvelles méthodes de recrutement : recrutement par simulation, dépôt d’offres en ligne. « 10.000 entreprises font confiance à l’ANPE pour le recrutement, des contrats de service qualité ont été signés ».
Enfin, pour faciliter la recherche d’emploi, l’ANPE et l’Assédic se sont rapprochés en ouvrant deux guichets uniques, à Saint-Joseph et Saint-Leu. Ce rapprochement devrait se faire d’ici la fin de l’année dans toutes les agences ANPE, en plus des Maisons de l’emploi.

Edith Poulbassia


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