Hausse de 1,95% des ASSEDIC le 1er juillet

Chômage : Les travailleurs privés d’emploi condamnés à être encore plus pauvres

25 juin 2007

Pour les travailleurs privés d’emploi, l’année qui vient sera encore très difficile. Le Conseil d’administration de l’UNEDIC a décidé de revaloriser le montant des allocations de chômage de seulement 1,95% au 1er juillet. Cela signifie une baisse nette de pouvoir d’achat car cette augmentation est inférieure à l’inflation. Cette baisse touche des travailleurs particulièrement vulnérables : les privés d’emploi. Environ 40.000 travailleurs réunionnais sont indemnisés, ils subiront de plein fouet la vie chère.

Photo Toniox

Jeudi dernier, de source syndicale, le Conseil d’administration de l’UNEDIC a entériné une hausse des allocations de chômage de 1,95%. Elle entrera en vigueur à partir du 1er juillet prochain. C’est une perte de pouvoir d’achat pour les travailleurs privés d’emploi indemnisés par les ASSEDIC. Les représentants des travailleurs revendiquaient initialement de 2,5 à 10%. Cette dernière proposition était portée par la CGT. Pour le syndicat, 10% est « du domaine du possible ». En effet, la situation financière de l’UNEDIC s’améliore. Or, les chômeurs indemnisés seront condamnés cette année à s’appauvrir.
Les négociations avec le patronat ont été difficiles, les syndicats étaient prêts à signer pour une augmentation de 2,1%, susceptible de maintenir le pouvoir d’achat des chômeurs. Mais les représentants patronaux n’ont pas voulu aller au-delà de 1,95%. C’est leur proposition qui a été retenue.

Atteinte au droit à un travail

Au 1er juillet, force est de constater que la situation des travailleurs payés au salaire minimal et celle des travailleurs privés d’emploi sera plus difficile. Après l’annonce d’une hausse du SMIC de seulement 2%, la revalorisation des ASSEDIC à 1,95% a le même résultat : elle ne donne pas les moyens au travailleur de suivre la hausse du coût de la vie.
Or, ce sont précisément les familles aux plus faibles revenus qui subissent de plein fouet la vie chère.
Pour un chômeur, une baisse de pouvoir d’achat signifie une diminution des moyens qu’il peut consacrer à la recherche d’un emploi. Voici deux ans de cela, une étude de la CGT avait estimé qu’un chercheur d’emploi dépense en France chaque mois 400 euros pour atteindre son objectif : transport, téléphone, démarches. Or, en France, la vie est moins chère qu’à La Réunion.
De son allocation, un chômeur doit déduire le coût de ses dépenses de premières nécessités comme la nourriture et le logement. Ces dépenses incompressibles suivent ou dépassent l’inflation. Combien reste-t-il ensuite pour entreprendre les démarches nécessaires à la recherche d’un emploi ?
Dans ces conditions, une hausse insuffisante des allocations chômage est une atteinte au droit à un travail, un droit garanti par la Constitution.

Près de 3 milliards d’euros d’excédents en 2006

Par ailleurs, le Conseil d’administration a décidé la création d’un fonds dit « de régulation » dans lequel l’UNEDIC entend placer un quart environ de ses excédents budgétaires, lorsqu’il y en a. La CGT a voté contre. Cette année, ce fonds serait abondé de 712,5 millions d’euros, environ un quart de l’excédent attendu à la fin de l’exercice 2007. Le reste de l’excédent, soit 2,1 milliards d’euros, sera consacré au remboursement de la dette et d’un emprunt obligataire. « L’objectif de ce fonds de régulation est d’avoir à terme trois mois de dépenses techniques en réserve, ce qui représentera environ 6 milliards d’euros pour garantir la stabilité des prestations en cas de déficit trop fort, qui amènerait l’UNEDIC à tailler dans les allocations », selon Annie Thomas (CFDT), Présidente de l’UNEDIC. Au 30 avril 2007, la dette s’élevait à 12 milliards d’euros.
Maintien d’une situation de chômage massif et diminution structurelle des cotisations patronales sont les principales explications de ce compte négatif. Par ailleurs, l’excédent dégagé l’an dernier est dû en particulier à la baisse du nombre de travailleurs indemnisés. Cela ne signifie pas une baisse du chômage. En effet, les conditions d’indemnisation ne cessent de se durcir. La diminution de la durée d’assurance et la “chasse aux chômeurs” par le biais des radiations compressent les statistiques.
Ces diminutions des droits des chômeurs n’améliorent pas la situation des travailleurs, elles poussent à la précarité et à l’appauvrissement de tous les privés d’emploi.

Manuel Marchal


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