
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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6 mars 2006
Le Contrat nouvelles embauches (CNE) et le Contrat première embauche (CPE) annoncé par le Premier ministre de Villepin au mois de janvier dernier, seront au centre de cette semaine sociale qui s’ouvre.
La semaine dernière, les lycéens et étudiants n’ont cessé de manifester en France, dans les villes universitaires ; cette semaine ce sera au tour des organisations syndicales à l’unisson, des mêmes organisations de lycéens et d’étudiants, des associations de chômeurs, etc, demain, mardi 7 mars.
À La Réunion, seules des organisations d’enseignants (FSU notamment) et des associations d’étudiants participeront à la journée nationale.
En revanche, les organisations membres de l’Intersyndicale, prenant en compte la venue annoncée du Premier ministre pour le 16 mars, ont, compte tenu des délais, maintenu cette date malgré la décision du Premier ministre de précipiter sa venue en raison de l’épidémie de chikungunya.
La préparation de cette journée d’action du 16 mars était au centre de l’assemblée générale de l’Union régionale CGTR-Nord qui s’est tenu ce samedi à Sainte-Marie. Près de deux cents responsables syndicaux de la région de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne, s’étaient déplacés malgré le mauvais temps pour faire le point de la situation sociale et pour préparer la journée du 16 mars.
Dans son rapport à l’assemblée générale, le secrétaire général de l’union Nord CGTR n’y va pas par quatre chemins : "c’est à un véritable cyclone social permanent auquel les travailleurs sont confrontés depuis ces dernières années et notamment avec le gouvernement actuel", un gouvernement aligné sur la position du MEDEF et qui se précipite "pour aller au-devant de ses aspirations".
Un cyclone social permanent
Le MEDEF voulait davantage de flexibilité, voulait remettre en cause le Droit du travail français et ainsi avoir des salariés corvéables et pouvant être licenciés sans frais à tout moment ? Le gouvernement a trouvé le CNE, "ce contrat soi-disant à durée indéterminée mais avec une période d’essai de deux ans pendant laquelle le salarié est comme un oiseau sur la branche, pouvant être licencié à n’importe quel moment et même sans aucune justification".
"A cela (le CNE), dit le responsable syndical de la CGTR, le gouvernement a ajouté depuis le 1er février le Contrat première embauche (CPE) pour les jeunes de moins de 26 ans qui soulève, avec raison, la protestation générale, notamment des jeunes, des lycéens, des étudiants en France".
Pour le responsable de la CGTR-Nord, il ne faut pas de doute, "tout cela aboutit à mettre davantage encore les travailleurs en concurrence ; à les opposer les uns aux autres sur la question de travail et des revendications. Opposer les travailleurs privés d’emplois à ceux qui ont un emploi et qui sont présentés comme des privilégiés ; opposer les précaires aux titulaires d’un CDI ; opposer les jeunes aux plus âgés qui sont présentés comme des égoïstes ; opposés les plus âgés aux moins âgés, etc, etc".
"Telle est aujourd’hui, dit-il, la démarche du gouvernement, allant dans le sens du MEDEF et du patronat en général, pour remettre en cause le Droit du Travail, pour remettre en cause les droits acquis par des générations de lutte de travailleurs". Il rappelle, comme exemple concret, ce qui s’est passé pour les conditions d’accès à la retraite portées de 37 annuités et demie à 40 annuités ; pour le privé d’abord, puis, au nom de "l’égalité" pour le public.
Pire à La Réunion
Quid du CNE et du CPE à La Réunion, s’interroge le responsable syndical CGTR : "l’application à La Réunion de ces mesures, dit-il, va avoir ici des conséquences encore plus dévastatrices qu’en France", car rappelle-t-il, La Réunion connaît "une situation sociale encore plus détériorée qu’en France".
Quand on parle de précarité, dit-il, on oublie souvent que "les premiers précaires sont les chômeurs, les travailleurs privés d’emploi et qui de temps à autre ont un petit boulot" ; plus de 30% de taux de chômage reconnu officiellement, c’est un tiers des Réunionnais qui se trouve dans la précarité la plus absolue, le chômage. Et dans ceux qui travaillent, plus de la moitié se retrouve en situation précaire ; dans le commerce et les services où le taux de précarité avoisine les deux tiers ; dans le bâtiment où, comme le révélait la Fédération CGTR du BTP, plus de la moitié des salariés se trouvait en situation précaires, du fait des CDD ou des contrats de chantiers.
"Autrement dit, a conclu le responsable syndical, à La Réunion, cela fait longtemps que la précarité est au pouvoir et concerne la majorité des contrats de travail, tous secteurs confondu", en conséquence "remettre là-dessus les CNE et les CPE, c’est accélérer le processus de précarisation et l’étendre à quasiment tout le marché du travail".
De ce point de vue, tant pour les responsables de l’Union régionale Nord que pour Ivan Hoareau, le secrétaire général de la CGTR qui est intervenu dans le débat, la menace concerne tout le monde aujourd’hui à La Réunion. D’où la nécessité de l’action la plus unie possible des travailleurs contre ces mesures gouvernementales que sont le CNE et le CPE.
Avec en plus le chikungunya
Mais à La Réunion, un élément vient s’ajouter à cette situation sociale détériorée : c’est le chikungunya.
Les dirigeants de l’union régionale CGTR Nord, comme le secrétaire général de la confédération, Ivan Hoareau, n’ont pas manqué de faire état de la situation faite aux travailleurs du fait de cette épidémie. Car disent-ils "les salariés, au travail et privés de travail, ont payé un lourd tribut à cette maladie. Ils paient dans leur chair, ils sont menacés dans leurs emplois et jusqu’à maintenant ils sont les laissés pour compte".
"Le Premier ministre, ajoutent les dirigeants syndicaux de la CGTR, a annoncé des mesures, et notamment des crédits : 60 millions d’euros pour les entreprises, ce qui, dans certains cas, peut se justifier, mais qu’a-t-il annoncé pour les salariés frappés par le chikungunya ? Pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout".
Et les syndicalistes de dénoncer l’effet d’annonce de la gratuité des remboursements de médicaments contre la douleur, déjà remboursés à 100% ; de dénoncer la non-application des textes appliqués en France pour le chômage partiel, l’article 16 de la loi Perben, la non-application des dispositions de la loi sur la mensualisation, etc, etc...
D’où la conclusion qu’ils tirent : "le chikungunya, par la force des choses, s’invitera lors de la journée d’action du 16 mars" ; pour le dédommagement des salariés frappés par cette maladie, notamment le dédommagement des trois jours de carence en cas d’arrêt maladie, et cela dès son déclenchement et non pas, comme l’a réclamé Audifax, en cas de rechute seulement.
D’ailleurs concluent les syndicalistes CGTR, "CNE, CPE, chikungunya, même désastre pour les travailleurs", donnant rendez-vous à leurs camarades pour la journée d’action du 16 mars.
Isménie
Une vérité à Paris,
Une autre à la Réunion
"Ce n’est pas avec la polémique que l’on combattra le chikungunya" avait lancé le ministre de l’outre-mer à peine arrivé à la Réunion. "Toute polémique est aujourd’hui déplacée" avait asséné, à son tour, le Premier ministre de Villepin durant son court séjour à la Réunion.
Tout cela, bien sûr pour faire taire tous ceux qui osaient mettre en cause le fonctionnement des services de l’Etat dans le développement de cette épidémie, du mois de février jusqu’à pratiquement la fin de l’année 2005.
Et puis, les voilà tous les deux de à Paris. Et que nous apprend "Le Canard Enchaîné" dans sa dernière livraison ?
Que "François Baroin, ministre de l’Outre-mer, a ouvert le feu le 21 février, avant de s’envoler à La Réunion : "Xavier Bertrand, le ministre de la santé, a mal géré le dossier, a-t-il dit aux parlementaires. Tout ce qui arrive est de sa faute ( !). Il joue gros dans cette affaire"".
D’où, nous apprend toujours "Le Canard", "fureur de Villepin à qui ces propos ont été rapportés : "Baroin a autorité sur tout ce qui touche l’outre-mer. Il a autorité sur tous les services, tous les dossiers. Pourtant, il n’avait pas mis les pieds à la Réunion depuis octobre !"".
"Autre reproche du Premier ministre" révèle encore "Le Canard" : "Baroin ne lui a adressé aucune note sur le chikungunya ni sur "les inquiétudes des Réunionnais". Circonstance aggravante : l’actuel Directeur de cabinet de Baroin, Dominique Vian, était jusqu’en juin dernier préfet de La Réunion". Et, ce que ne dit pas "Le Canard", qu’il a présidé à ce poste à l’éclosion du chikungunya à La Réunion (février).
Bertho "l’effaceur" ?
Pas peu fier Bertho Audifax a été propulsé président de la mission d’information parlementaire sur le chikungunya à la Réunion.
Lui, le seul député de La Réunion qui s’était pourtant opposé à la création d’une commission d’enquête parlementaire, autrement plus importante qu’une simple mission d’information ! Sacré promotion !
Cela peut-il s’expliquer par ses premiers mots, en tant que président ? "On peut toujours vouloir refaire le monde" avait-il lâché, s’alignant sur les propos de Baroin ("ce n’est pas avec la polémique que l’on combattra le chikungunya") et de Villepin ("Toute polémique est aujourd’hui déplacée").
C’est dans la dernière livraison du “Canard Enchaîné” qu’il faut trouver les motivations de cette nomination-surprise.
"La veille de la séance des questions au gouvernement, mardi 21 février, le ministre de l’Outre-mer avait pris connaissance du texte préparé par le député-maire UMP de Saint-Benoît, Bertho Audifax. Lequel critiquait ouvertement le “manque de communication avec la population” ainsi que “la désorganisation sur le terrain”, et interpellait sèchement le Premier ministre".
"Du coup, révèle “Le Canard”, le cabinet de Baroin est intervenu auprès de l’équipe d’Audifax afin d’exiger (NDLR : sic !) du député réunionnais qu’il réécrive son texte et arrondisse les angles. Résultat : une grosse colère chez Audifax, qui a tout de même consenti à édulcorer un peu son texte et à enlever son paragraphe sur “le manque de communication” et “la désorganisation sur le terrain”".
"En famille, conclut “Le Canard”, on finit toujours par s’arranger..."
Question tout de même : la présidence de la mission est-elle la compensation de cette exigence faite à Bertho d’édulcorer son texte ?
Mais alors, s’agit-il d’une mission d’information ou d’une mission de désinformation ? Bertho jouerait-il, pour "la famille" le rôle "d’effaceur" ? À défaut de "refaire le monde", il refera l’histoire du chikungunya selon ce qu’on lui dira de Paris.
Isménie
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