Conseil ministériel dédié à l’Outre-mer

Collectif du 25 octobre : 1 milliard d’euros, 50.000 emplois de proximité à La Réunion

5 novembre 2009, par Edith Poulbassia

Le Collectif réclame le droit à l’expérimentation pour une situation exceptionnelle. Hier, il organisait une conférence de presse devant la Préfecture. L’ordre du jour concernait les emplois de proximité, avec le modèle de financement, l’articulation du dispositif et une lettre adressée au président de la République. Pour le Collectif créé le 25 octobre, il n’est pas normal que des milliers de Réunionnais soient sans emploi alors que des solutions existent.

À la veille du Conseil ministériel dédié à l’Outre-mer où des décisions importantes vont être prises, le Collectif a exposé ses idées pour la création d’emplois à La Réunion. Le Collectif est né d’un débat organisé le 25 octobre sur le projet de création d’emplois de services de proximité liés au développement durable : service à la famille, à la personne, aux collectivités, à la protection de l’environnement, à la maîtrise de l’énergie, les services d’entreprenariat de proximité. Le Collectif espère que les décisions seront prises en fonction de la situation économique et sociale de l’île. En ce sens, le Collectif, représenté par Nathalie Ah-Vane, Maryse Dache, Brigitte Malet, Jean-Fabrice Nativel, Jean-Hugues Ratenon, a adressé une lettre au président de la République.

Un fonds régional pour l’emploi et la solidarité

Taux de chômage de 27,50%, 52% de population pauvre, des prix 35% plus chers... « Il est possible, à notre sens, de sortir de cette situation par l’innovation », indique le Collectif à Nicolas Sarkozy. Il serait alors possible de créer pas moins de 50.000 emplois.
Le Collectif propose ainsi « une mesure d’expérimentation » via une loi spécifique pour La Réunion afin de créer un fonds régional pour l’emploi et la solidarité. Ce fonds « sera abondé par tous les financements locaux et nationaux liés à la solidarité et à l’aide à l’emploi existant actuellement, ainsi que d’autres sources de financements qui n’alourdiront pas les charges de l’Etat ».
Selon le Collectif, un milliard d’euros peuvent ainsi être mobilisés à partir du financement national, d’une part, de la solidarité réunionnaise, d’autre part. Sur le plan national, le Collectif mentionne le FEDOM, le Revenu de solidarité active (RSA), les autres allocations (RMI et APA), la dette de 270 millions d’euros (RMI et APA). Dette que l’État doit à la collectivité départementale.
Sur le plan de la solidarité locale, « la mise à disposition du 1% solidarité fonction publique d’aide aux chômeurs, l’instauration d’une taxe sur les jeux de hasard, l’utilisation de la taxe éco-participation, la réorientation du FRDE ».

Loi spécifique ou loi d’expérimentation

Ce fonds régional devra s’accompagner d’un « diagnostic territorial » pour déterminer les besoins en fonction des domaines, que ce soit l’artisanat familial, le tri sélectif, la revalorisation des déchets, le traitement des eaux usées par des méthodes naturelles, etc. La loi spécifique pourrait également créer un guichet unique, « une Chambre consulaire d’intérêt collectif » pour accompagner les acteurs de proximité et développer les emplois.
Le plan de cohésion sociale lancé par le gouvernement encourage le développement de ces emplois de proximité, des services à la famille, à la vie quotidienne, aux personnes dépendantes. Le Collectif attend du gouvernement des moyens exceptionnels pour développer ces emplois à La Réunion et demande la création d’une Charte de l’environnement pour les emplois qui y sont liés.

E.P.


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