
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
30 novembre 2006
Lors de l’Assemblée générale de l’Union des Femmes Réunionnaises, Huguette Bello, la Présidente de l’association et Députée de La Réunion, a prononcé un discours qui, après la Marche Blanche de samedi dernier, traçait un constat inquiétant de la situation des femmes dans notre île et les raisons de combattre.
Nous vous en proposons de larges extraits :
« (...). Nous pouvons nous féliciter de la participation de près de 50 associations [à la Marche Blanche pour l’élimination des violences contre les femmes]. Ce fut un grand succès populaire. Mais nous ne devons pas oublier que beaucoup reste à faire. (...) En défilant, en expliquant, en protestant comme nous le faisons, nous contribuons à sortir les violences à l’égard des femmes du tabou et du silence qui les ont, pendant si longtemps, trop longtemps, entourées. Phénomène universel s’il en est, transcendant aussi bien les clivages sociaux que les frontières géographiques, ces violences avaient fini par être banalisées, par être acceptées comme des choses naturelles, quitte à invoquer, ici ou là, spécificités et traditions culturelles pour les expliquer, voire les justifier. Mais la seule spécificité à faire valoir pour caractériser cette forme de violence, c’est qu’elle s’exerce sur les femmes avant tout parce qu’elles sont des femmes.
Il faudra continuer à agir tant qu’elles constitueront un fait aussi massif. N’oublions jamais qu’elles sont, en Europe, avant le cancer et les accidents de la route, la première cause d’invalidité et de mortalité des femmes.
Selon les derniers chiffres publiés, une femme meurt, en France, tous les 3 jours du fait des violences conjugales. La situation s’est donc aggravée par rapport à la dernière enquête.
Ici même, l’actualité récente a été particulièrement tragique.
Véritable fléau de société, les violences contre les femmes sont une affaire d’Etat
Certes, la législation française a enregistré un certain nombre d’avancées, adoptées, le plus souvent, sous la pression des instances internationales mais aussi des mouvements de femmes. C’est là pour nous une raison supplémentaire d’intervenir sans relâche.
Parmi ces avancées, notons que, pour la première fois, en mars 2006, le Parlement français a adopté une loi exclusivement consacrée aux violences au sein des couples. Ce texte spécifique étend le champ d’application des circonstances aggravantes à l’ensemble des infractions commises au sein du couple (meurtre, viols et agressions sexuelles). Désormais, la circonstance aggravante s’applique non seulement aux infractions commises par le conjoint ou le concubin (c’est le cas depuis 1994), mais aussi par la personne liée à la victime par un pacte civil de solidarité ou par un ex-conjoint, un ex-concubin ou un ex-pacsé. Il est en effet devenu évident que la période de séparation est propice au déchaînement de la violence.
Cette loi de 2006 prévoit aussi la possibilité, dans les cas de libération conditionnelle et de sursis avec mise à l’épreuve, d’interdire à l’auteur des violences d’accéder au domicile conjugal.
Nous voulons une loi globale avec des moyens d’actions
Malgré ces avancées, il faut bien se rendre compte que la législation se focalise sur l’instant du pénal et de la répression, et qu’il n’existe toujours rien en ce qui concerne la sensibilisation, la prévention, l’aide aux victimes et leur protection, la formation des professionnels et l’obligation de soins pour les auteurs des violences.
C’est la raison pour laquelle nous plaidons en faveur d’une loi-cadre ou d’une loi d’orientation, en tout cas pour une approche globale et multidisciplinaire, comme l’a prôné, en 1995, la 4ème Conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue à Pékin, et comme seuls le Canada et l’Espagne l’ont fait à ce jour. Nous voulons une loi globale assortie de moyens d’actions à la hauteur de l’enjeu. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai apporté mon soutien à la proposition de loi-cadre relative aux violences faites aux femmes que vient de publier à Paris le Collectif national pour les droits des femmes.
Notre Assemblée générale intervient 10 jours à peine après qu’un parti de gouvernement ait désigné une femme comme candidate à l’élection présidentielle. Quelles que soient nos opinions, nous ne pouvons que nous réjouir de cette “première” dans la vie politique française. (...) La désignation de Ségolène Royal intervient après l’élection d’Ellen Johnson et de Michèle Bachelet à la Présidence du Liberia et du Chili, après la nomination comme chef de gouvernement de Luisa Diogo au Mozambique et d’Angela Merkel en Allemagne. Et je n’oublie pas l’arrivée en janvier prochain de Nancy Pelosi en tant que Présidente de la Chambre des représentants (équivalent de l’Assemblée nationale) du Congrès américain.
La parité à La Réunion ?... Peut (beaucoup) mieux faire !
Tout cela est positif et doit nous encourager à la plus grande vigilance quant à l’application, en France et à La Réunion, de la parité en politique. Nous savons que si, depuis les lois de 2000 et de 2003 favorisant l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, la parité est presque atteinte dans les scrutins de liste, il en va tout autrement pour les scrutins uninominaux et pour l’accès aux exécutifs locaux. En effet, la France demeure, avec 12,6% de femmes députées, la lanterne rouge de l’Union européenne pour les législatives. Les partis politiques ont préféré percevoir moins d’argent de l’Etat plutôt que de présenter des candidatures féminines. De même, pour les élections cantonales : en l’absence totale d’exigence légale, les choses sont restées en l’état, c’est-à-dire aussi caricaturales.
Un projet de loi devrait être examiné prochainement, d’une part pour renforcer les sanctions à l’encontre des partis lors des élections législatives, d’autre part pour instituer une obligation de parité au sein des exécutifs locaux et dans les structures intercommunales. A ce jour, à peine 10% des communes de plus de 3.500 habitants ont élu une femme comme maire. A La Réunion, le pourcentage n’a pas bougé depuis 1983 et le retrait de Marie-Thérèse de Chateauvieux de la vie politique. Le compteur est toujours bloqué à zéro.
(...) La parité ne doit pas, ne doit plus être instrumentalisée. Ni contournée. Ni dévoyée. La parité n’est pas une question subsidiaire. Elle est au cœur de la vie démocratique.
Face à la vie chère
Se préoccuper des femmes, s’intéresser à leur situation, c’est aussi se soucier de leur vie quotidienne. Il faut bien reconnaître que les embûches ne manquent pas et qu’elles se sont même multipliées ces dernières années. Qui peut contester que se loger est devenu un redoutable casse-tête pour grand nombre de familles ? Mieux que quiconque, nous savons à quel point le logement est capital pour la recherche d’un emploi, l’harmonie familiale, les études des enfants, la santé de tous.
Aucune d’entre nous n’ignore non plus que le manque de logements est à l’origine d’une augmentation continue des loyers, laquelle vient dégrader un pouvoir d’achat déjà bien malmené. S’il y a un département où les femmes doivent jongler avec les euros, c’est bien La Réunion où tant de personnes vivent ou survivent avec quelques centaines d’euros par mois. Notez que je parle ici aussi bien de ceux qui sont au chômage et au RMI que de beaucoup de ceux qui travaillent. Les uns et les autres ont de plus en plus de difficultés à boucler leur fin de mois car, dans le même temps, les prix, eux, n’ont pas cessé d’augmenter.
(...) Aujourd’hui, je crois qu’il est de notre devoir de dénoncer ce drame silencieux qui se joue quotidiennement sous les yeux du monde entier : je veux parler des avortements sélectifs des filles en Asie, particulièrement en Chine et en Inde. Le cri d’alarme de l’économiste indien qui deviendra Prix Nobel quelques années plus tard est resté lettre morte. Dès 1990, Amartya Sen avait dénoncé ce scandale en déclarant qu’il manquait dans le monde « plus de 100 millions de femmes ». La diffusion de l’échographie et de l’amniocentèse a accéléré les avortements sélectifs et l’élimination des filles.
Les facteurs explicatifs ne manquent pas : une culture patriarcale et patrilinéaire en Chine, la politique de l’enfant unique, le coût de la dot d’une fille à marier en Inde etc...
Quoi qu’il en soit, l’Asie est devenu le continent le plus masculin de la planète. En Inde et en Chine, le déficit en nombre de femmes y est très important. Les conséquences sur le plan matrimonial se font déjà sentir : de plus en plus d’hommes restent sans femme. Avec, comme corollaire inattendu, la dégradation de la situation des femmes ; elles peuvent être vendues par leurs familles, victimes du retour d’une polyandrie forcée ou de l’accroissement de la prostitution.
Les tentatives des gouvernements pour freiner ces pratiques de sélection prénatales sont restées vaines. De la même manière, on ne peut compter sur la croissance économique pour modifier les comportements puisque ce sont les classes les plus aisées et instruites qui y ont surtout recours. Un drame qui est aussi une véritable bombe à retardement démographique gronde à nos portes.
Nous le pressentons, de nouveaux combats surgissent. Nous n’avons guère de moyens. Mais notre courage, notre détermination, notre ténacité et aussi notre amitié pour les hommes viendront à bout d’une résignation séculaire et de la peur qui l’a toujours sous-tendue. »
Mézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
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