Arrêtons le massacre !

Comment on enlève des postes à des éventuels professeurs réunionnais

3 septembre 2011

Il y a deux ans de cela le Rectorat de La Réunion s’était soi-disant trompé en faisant entrer dans notre Académie 72 enseignants de manière anormale. La répercussion a été immédiate pour les jeunes diplômés réunionnais : 72 professeurs des écoles retenus sur la liste complémentaire n’ont pas eu de poste cette année-là. Et malgré de multiples manifestations au rectorat, ils ont perdu le bénéfice de leur concours et ils ont été contraints de repasser, sans assurance d’être reçu. Dans un département français qui connait le plus fort taux de chômage, les conséquences de cet acte délibéré est particulièrement grave.

Or, qu’apprend-on cette année ? Cette liste complémentaire n’existe plus !

Le rôle de la liste complémentaire

La liste complémentaire a un rôle non négligeable. Les personnes qui sont sur cette liste ne sont pas admises d’office au concours de professeur des écoles (contrairement à ceux de la liste principale), mais dès qu’il y a un remplacement à faire (absence de plus de quinze jours, intérim de direction…) ce sont elles que l’on appelle et dès lors qu’elles sont sur un poste, elles sont automatiquement recrutées en tant que professeur stagiaire l’année suivante.
Autant dire qu’être sur cette liste, c’est avoir un pied déjà dans la fonction de professeur. C’est un moyen pour ne pas laisser nos enfants sans enseignement pendant trop longtemps.

Quand le Rectorat ne soutient plus ses jeunes diplômés

Nous apprenons ce jeudi que désormais la liste complémentaire n’existe plus ! On pourrait imaginer que pour les remplacements le Rectorat prendrait à présent des contractuels "péï". On pourrait imaginer en toute logique que le Rectorat de La Réunion ne fermerait pas la porte aux jeunes diplômés Réunionnais dans un contexte de chômage aggravé chez les jeunes ? Et pourtant si.
Pour les remplacements, le Rectorat a décidé de faire venir des professeurs des écoles directement de France ! C’est extrêmement grave.

Le concours de Professeur des écoles est académique : Réunionnais y enseigne à La Réunion

Le concours de PE (Professeur des écoles) est académique, c’est-à-dire qu’un jeune qui passe le concours dans notre Académie et qui le réussit ne sera jamais muté ailleurs, sauf s’il en fait la demande. C’est très important quand on voit chaque année des jeunes professeurs du secondaire obligés de partir pour avoir le bénéfice de leur concours.
Dans les cas des PE, il n’y a aucun souci à se faire. Mais c’est là que le bât blesse, car en faisant venir des remplaçants de France, cela veut dire que le Rectorat aura trouvé un autre subterfuge pour faire entrer en douce et de manière détournée des professeurs !

Trouver des moyens détournés pour faire entrer des professeurs de dehors et laisser des jeunes Réunionnais sur le carreau !

En 2010 le rectorat, avec Mostafa Fourra à sa tête, avait fait venir 72 PE de manière non réglementaire, soi-disant une erreur, une erreur qui rappelons le a coûté les postes de 72 Réunionnais. Cette année il fait venir de manière détournée des PE, PE qui resteront inévitablement là les années suivantes. Combien de postes vont donc encore passer sous le nez des Réunionnais ?

Que le Rectorat arrête de sacrifier nos jeunes !

Il est difficile de croire que ces agissements soient anodins. Que cherche donc l’Académie de La Réunion ? La provocation ? Oter le plus possible de chance aux Réunionnais ? Qu’elle est leur logique ?
Nous n’avons qu’un souhait : que le Rectorat arrête ce massacre envers les jeunes réunionnais diplômés. Puisqu’il n’y a plus de liste complémentaire, nous demandons au Rectorat de recruter des contractuels réunionnais pour faire les remplacements, ce qui donnerait une chance à un jeune de se former tout en contribuant pour son pays.
Nous demandons au Rectorat de réfléchir à un plan de recrutement massif de Réunionnais en appliquant un moratoire qui ne mettrait plus nos jeunes en concurrence avec les jeunes d’autres Académies jusqu’à ce qu’à La Réunion, le taux de chômage chez les jeunes ne soit plus un fléau.
Un Rectorat ne doit simplement scolariser des enfants, il doit aussi réfléchir à leur avenir, à leur place dans la société.

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