Luttes sociales
Confirmation de la volonté de casse sociale
Présentation des ordonnances
/ 1er septembre 2017
Le contenu des ordonnances présenté hier par le gouvernement confirme la volonté de revenir en arrière au niveau des protections contre les licenciements et du droit syndical. Or, ces acquis des luttes expliquent en partie pourquoi l’espérance de vie des Réunionnais n’est plus comprise entre 47 et 54 ans.
Le contenu des ordonnances présenté hier par le gouvernement confirme la volonté de revenir en arrière au niveau des protections contre les licenciements et du droit syndical. Or, ces acquis des luttes expliquent en partie pourquoi l’espérance de vie des Réunionnais n’est plus comprise entre 47 et 54 ans.
Lorsque le Parti communiste réunionnais fait le bilan de la période qui a commencé avec l’abolition du statut colonial en 1946, il constate que la loi du 19 mars a permis des progrès dans les domaines des droits sociaux. Cela s’est traduit notamment par une amélioration de l’accès aux soins. Une étude publiée hier par l’INSEE chiffre cette progression. En 60 ans, les Réunionnais ont gagné 30 années d’espérance de vie. Cela signifie qu’en 1957, deux ans avant la création du PCR, l’espérance de vie moyenne pour une Réunionnaise était de 54 ans, et de 47 ans pour un Réunionnais. Aujourd’hui, plus de 130.000 Réunionnais ont plus de 60 ans. Leur nombre représente la moitié de la population de notre île au moment de l’abolition du statut colonial. Quand les Réunionnais se sont rassemblés autour des candidats du CRADS, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, en 1945, ils espéraient la Sécurité sociale et les droits sociaux. Imaginaient-ils dans leurs rêves que l’équivalent de la moitié des Réunionnais de l’époque allaient vivre plus longtemps que l’espérance de vie moyenne qui était alors la norme ?
Ce rêve s’est pourtant réalisé grâce à des luttes qui ont fait progresser les droits. Rien n’était gagné d’avance. Il a fallu lutter et le PCR a pris toute sa part dans ce combat. Des militants l’ont payé de leur vie, d’autres ont été privés de travail pour être entraînés dans la misère, certains ont été emprisonnés. La solidarité a permis de relever le défi et d’emporter la décision. L’élévation des droits a accompagné l’allongement de l’espérance de vie. Ce rappel n’est pas vain au moment où le gouvernement présente ce qu’il considère comme des mesures sans précédent dans le Code du Travail.
Licenciements plus faciles
En effet, tout ce qui a été arraché au cours de ces luttes est attaqué. Sous prétexte de favoriser les embauches, le gouvernement facilite considérablement les licenciements. Il tente d’imposer un raisonnement selon lequel ce n’est pas le système qui est responsable de la crise, mais les travailleurs qui sont traités comme des obstacles au progrès selon le pouvoir en place.
La réalité, ce sont des employeurs qui pourront encore plus facilement utiliser la pression du chômage pour surexploiter les salariés, tout en leur retirant des droits. En effet, les mesures prises pour faciliter les licenciements ne s’accompagnent pas de contreparties pour le patronat. Il n’y a pas d’obligation d’embauches, ou d’augmentation des droits financés par les employeurs pour les travailleurs privés d’emplois. La hausse des indemnités légales de licenciement consiste simplement à combler un retard pris par rapport à la moyenne européenne. Comment le gouvernement peut-il parler de « plus de liberté » pour les demandeurs d’emploi ?
Rendez-vous le 12 septembre
Le contenu des ordonnances présenté hier par le gouvernement confirme donc un retour en arrière. À La Réunion, plusieurs syndicats sont rassemblés pour organiser la mobilisation. Elle aura lieu le 12 septembre prochain. Elle est soutenue par le Parti communiste réunionnais, rempart à la politique de casse sociale du gouvernement.
M.M.