12 août : Journée internationale de la jeunesse

Construisons un avenir qui respecte les jeunes

12 août 2015

Ce 12 août, l’ONU célèbre la Journée internationale de la jeunesse. Logiquement, les moins de 25 ans sont la plus grande richesse d’un pays, ils en sont les forces les plus vives. À La Réunion, cet atout est constamment gaspillé car plus de la moitié des jeunes sont au chômage. Entre exil et interdiction de participer à la marche de la société, les « acteurs essentiels du changement » selon l’UNESCO, sont face à un système qui ne leur fait pas de cadeau.

Les jeunes souvent à la tête des grandes manifestation à La Réunion.

Depuis 1999, l’Organisation des Nations Unies célèbre la Journée internationale de la Jeunesse. Dans le communiqué publié à cette occasion, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) rappelle que les jeunes sont les « acteurs essentiels du changement ». Ils sont en effet les forces vives d’un pays. La jeunesse est le moteur du développement, et la génération qui se forme pour ensuite prendre le pouvoir. C’est ce qui doit logiquement exister dans une société juste et solidaire.
Mais à La Réunion, les jeunes sont la cible d’un système injuste. Pour les moins de 30 ans, accéder à un emploi et à un logement est un droit accessible à une faible minorité. Dans une étude publiée en mai dernier, l’INSEE constatait que 24 % de cette tranche d’âge étaient dans ce cas. 90 % des jeunes sans diplômes étaient sans logement ou sans travail, et 79 % étaient au chômage.
La jeunesse n’est donc pas partie prenante de cette société, elle doit y faire face et s’y intégrer en sachant que le système ne lui fait pas de cadeau.

Depuis plus de 30 ans

Plus de la moitié des jeunes sont aujourd’hui au chômage à La Réunion. La situation n’est pas nouvelle. Déjà en 1982, la Marche de la jeunesse pour le développement avait réuni des milliers de participants.
C’était à l’époque où les gouvernements successifs avaient organisé le départ de milliers de jeunes chaque année pour répondre aux besoins de l’économie française, privant La Réunion de ses forces vives. Cette orientation était la manière choisie par Paris pour traiter les questions de l’accroissement de la population et du développement du pays. À cause de cette politique de non-développement, le chômage est devenu structurel, touchant particulièrement les jeunes. Déjà en 1982, le niveau du chômage des jeunes était intolérable. Plus de 30 ans plus tard, La Réunion est intégrée dans l’Union européenne, et ses indicateurs affolent les compteurs. Celui du chômage des jeunes l’amène malheureusement à être en tête du classement des régions les plus en crise.

Ce que le système actuel offre à la majorité des jeunes à La Réunion : le chômage.

Emigrer dans un pays où l’extrême droite progresse ?

À la différence des autres régions européennes, La Réunion va continuer à voir sa population augmenter de manière importante au cours des 20 prochaines années. Le moteur de cette croissance est le nombre important des naissances. Cela signifie que La Réunion pourra s’appuyer encore pendant ces 20 années sur une jeunesse nombreuse. Mais quelle sera sa perspective ?
Aujourd’hui, l’émigration vers la France conduit vers un continent en déclin. L’Europe est le continent qui est le plus en retard en termes de reprise économique après la crise de 2008. La France n’a plus besoin de bras, et la montée du repli sur soi dans ce pays est inquiétante. Cela signifie envoyer des Réunionnais dans un pays où l’extrême droite arrive à obtenir plus de voix que les partis républicains.

Regardons vers notre région et dans notre île

Un des atouts de La Réunion, c’est l’accès de la jeunesse à la formation. C’est une possibilité qui est beaucoup plus difficile dans les pays voisins. Or, dans un pays comme Madagascar, les besoins sont immenses. Une partie de nos jeunes peut y répondre, à condition que les regards ne se tournent plus exclusivement vers un pays européen lointain, mais renouent avec notre bassin géographique, historique et culturel.
C’est une des composantes d’un projet alternatif, porté en particulier par le PCR. Il place la jeunesse au coeur d’une nouvelle société réunionnaise.
Cette formation peut aussi être mise à profit sur place, à condition que les investissements correspondent aux besoins d’une île tropicale d’un million d’habitants au 21e siècle. À elle seule, l’autonomie énergétique peut apporter des milliers d’emplois pour les jeunes dans la production d’électricité, l’installation, la maintenance et le fonctionnement du futur réseau ferroviaire.
Ce sont autant de projets qui feront véritablement de la jeunesse la force du changement.

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