1er mai 2006 à Saint-Denis

Contre la précarité et pour le pouvoir d’achat

2 mai 2006

Ils étaient plus d’un millier de Réunionnaises et Réunionnais à manifester hier à Saint-Denis. Le 1er mai est certes la fête du travail, mais elle est surtout un jour de revendication. Pour l’emploi, pour le pouvoir d’achat, contre la précarité.

Le rendez-vous était fixé au Jardin de l’État. Départ à 10 heures vers la préfecture. La marche pour l’emploi sera entreprise par des travailleurs, des titulaires d’un emploi stable, des professeurs, des dockers, des maçons, des demandeurs d’emploi, des hommes politiques aussi... bref ! Des Réunionnais qui luttent pour l’emploi et la dignité.
Seul le parti socialiste, comme à son habitude, arrive encarté, affichant d’emblée leur rêve politique. Seuls les élus de la droite Umpiste n’oseront pas s’adonner à cette action. Il est vrai que depuis le retrait du CPE et l’abrogation de moult lois du parti de Nicolas Sarkozy, les encartés de l’UMP ne souhaitent plus prendre part aux revendications de la rue.
On constatera la discrétion d’élus de l’Alliance, qui se sont montrés solidaires du mouvement de lutte contre la précarité. Notons la présence de la députée Huguette Bello, de la sénatrice Gélita Hoarau, de Jean-Yves Langenier, maire du Port, de Maurice Gironcel, maire et conseiller général de Sainte-Suzanne.
C’est de manière festive que les manifestants ont célébré ce 1er mai. Et il y a de quoi ! L’abrogation du CPE est vécue comme une victoire par l’Intersyndicale, qui donnait par ailleurs la parole au représentant de l’UNEF, l’Union nationale des étudiants de France. Ne sont-ce pas eux en effet qui devaient subir les assauts de ce contrat de travail désuète et esclavagiste ?
Derrière cette victoire, il y en a d’autres à venir. Et l’Intersyndicale, réunissant les principaux syndicats de l’île (CFTC, CGTR, IUR-CFDT, UNSA, FSU, SAIPER, US-Solidaires, UNEF) promet de faire plier le gouvernement. Le CNE est dans la ligne de mire. "Après la victoire sur le CPE, c’est un 1er mai de victoire. Aujourd’hui, nous demandons l’abrogation du CNE, parce que les Prud’hommes de Longjumeau, au regard de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT), ont rendu illégal le CNE. Le CNE relève du Code du travail actuel, et c’est un CDI. La question de l’abrogation du CNE est entièrement posée. Ce 1er mai est un jour qui sort de l’ordinaire, qui relance le mouvement social sur d’autres revendications, et en particulier le CNE qui est d’actualité. À la FSU, nous souhaitons que le cadre unitaire continue à vivre pour obtenir d’autres victoires", déclarait hier Éric Soret (FSU).

Pétition pour l’observatoire des prix

L’Intersyndicale demande la revue de la copie, exige une politique de l’emploi respectueuse des droits des travailleurs et une politique exemplaire de lutte contre la précarité. Notons que le mot d’ordre "national" est la lutte contre la précarité. Encore faut-il faire appliquer les lois “de La République”, telles que la mise en place de l’observatoire des prix et des revenus. D’ailleurs, une pétition circulait parmi les manifestants, à l’initiative d’Agir Pou Nout Tout.
La bataille pour l’emploi commence. Demain, Agir Pou Nout Tout appelle à un grand rassemblement devant les grilles de la Préfecture. Quand on lui demande la finalité d’une manifestation le 1er mai : "C’est déjà la Fête du travail, pour ceux qui sont en situation et pour ceux qui ne le sont pas. Le mot d’ordre de l’Intersyndicale est la lutte contre la précarité, pour le pouvoir d’achat. C’est ce qui explique notre présence aujourd’hui. Nous appelons à signer une pétition pour l’installation de l’observatoire des prix et des revenus, tel que le définit l’article 75 de la loi d’orientation pour l’Outre-mer, votée en 2000. Je rappelle que le 3 mai, nous appelons à un grand rassemblement, pour trouver une solution pour l’emploi et répondre à l’urgence, en rétablissant le quota d’emplois aidés. Nous sommes en train de gagner la bataille. Récemment, le Préfet a adressé une lettre à tous les maires de La Réunion, où il parlait d’un quota supplémentaire pour les CAE, et laissait apparaître des modifications pour le Contrat d’avenir", déclarait Jean-Hugues Ratenon, président du collectif Agir Pou Nout Tout.
Le 3 mai, prêtez main-forte à ce combat de longue haleine pour que des milliers de familles réunionnaises puissent profiter d’un de leurs droits les plus fondamentaux : travailler.

Bbj


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