Journée de mobilisation contre le Contrat première embauche

Contre la précarité, les anti-CPE dans la rue

7 mars 2006

Aux côtés des syndicats, des étudiants et des lycéens, l’ensemble des partis et organisations de gauche et de nombreuses associations appellent à manifester, ce mardi 7 mars dans toute la France, contre le Contrat première embauche. Une contestation d’ampleur de la politique antisociale du gouvernement UMP.

Décidés à venir “en force”, les communistes défileront avec banderoles et ballons, leur secrétaire nationale Marie-Georges Buffet en tête. Le PS va manifester derrière la banderole de la fédération de Paris et des responsables nationaux devraient être présents au début de la manifestation. Les Verts seront également présents et en nombre dans la manifestation.
Avec près d’un quart des universités en grève (20 sur 84), la mobilisation étudiante, un peu freinée jusque-là par la rotation des vacances par zones et les partiels, est montée en puissance. La coordination nationale des étudiants a réuni samedi à Jussieu les représentants de 38 universités et annonce que la participation étudiante sera conséquente aujourd’hui. Même son du côté des organisations lycéennes (UNL et Fidl) qui se disent confiantes pour la journée d’aujourd’hui.

La précarité ne peut
pas être légalisée

Côté syndicats, Force ouvrière, Solidaires et la FSU ont lancé des appels interprofessionnels à la grève, relayés, dans la fonction publique, par la FSU et la CGT. Et les fédérations syndicales des Finances (CGT, FDSU, FO, CFDT et Unsa) appellent "l’ensemble des administrations du ministère de l’Économie" à faire de même.
Dans les transports, cinq syndicats d’Air France appellent à des arrêts de travail. À la SNCF, Sud-rail et FO-cheminots ont "déposé un préavis national de grève". À la RATP, un préavis de grève a été déposé par la CGT et FO. Dans les médias, le SNJ-CGT appelle à la grève à France 3, M6 et Radio France.
Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault estime que la mobilisation sera en tout cas "beaucoup plus forte" que lors de la précédente journée d’action anti-CPE, le 7 février, qui a coïncidé avec des vacances scolaires.

La mobilisation
se poursuivra

"Le nombre de manifestations organisées tant à Paris qu’en province est sensiblement plus important", dit-il. "Nous avons mieux préparé cette journée avec les organisations d’étudiants et de lycéens (...) Nous ne serons pas sur une journée de solidarité avec les plus jeunes mais bien sur une mobilisation pour rejeter la précarité au travail en général."
"Si le gouvernement ne bouge pas sur le CPE, je peux d’ores et déjà vous affirmer qu’il y aura des suites"
, ajoute-t-il. "Nous mettrons le temps qu’il faudra mais nous arriverons (...) Nous ne laisserons pas s’installer la liberté de licencier selon le bon vouloir des employeurs dans la législation française." "Si le gouvernement ne prend pas la mesure de la contestation, le printemps s’annonce effectivement chaud car les motifs de conflits s’accumulent", conclut-il.
Rappelons qu’au terme de neuf jours de débats en séance publique, le Sénat a adopté tôt lundi matin en première lecture le projet de loi pour l’égalité des chances, qui crée notamment le Contrat première embauche (CPE). Le texte a été adopté par 178 voix pour, contre 127, et 21 abstentions. Au total, 132 amendements ont été adoptés, dont 22 proposés par l’opposition. Signalons enfin qu’un sondage récent (voir encadré) confirme l’idée d’un basculement largement majoritaire de l’opinion contre le Contrat première embauche (CPE) du gouvernement Villepin. Ce dernier, en chute libre dans les sondages, affiche sa détermination à faire comme si de rien n’était.


Près de six Français sur dix opposés au CPE

Près de six Français sur dix s’opposent à la mise en place du Contrat première embauche (CPE), selon un sondage de l’institut LH2 publié hier dans “Libération”.
Cinquante-huit pour cent des personnes interrogées, soit une hausse de six points par rapport à février, sont contre ce contrat de travail réservé aux moins de 26 ans et assorti d’une période d’essai de deux ans. Elles sont 34% (-6) à se prononcer pour le CPE, tandis que 8% ne se prononcent pas.

Moins 7 pour Villepin
et moins 2 pour Chirac

La cote de popularité de Jacques Chirac recule de deux points, à 33% d’opinions favorables, tandis que celle de Dominique de Villepin s’établit à 37% en baisse de sept points par rapport à février, toujours ce même sondage.
Sondage réalisé par téléphone les 3 et 4 mars auprès d’un échantillon de 1.056 personnes représentatif de la population âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.


Université

Appel à la grève reconductible

La coordination nationale étudiante réunissant des représentants de 39 universités et établissements d’enseignement supérieur a lancé un appel à la grève reconductible à partir de mardi, journée de mobilisation contre le Contrat première embauche (CPE).
"Nous appelons l’ensemble des facs à se mettre en grève reconductible à partir du 7 mars", lit-on dans cet "appel de Jussieu", du nom de l’université parisienne où s’est réunie ce week-end cette coordination.
"Le 9 mars, nous appelons à une journée de blocage national et d’action sur l’ensemble des universités. Le 14 mars, nous appelons à organiser des actions partout en France", ajoute la coordination. Elle lance également un appel à une nouvelle journée de manifestation des étudiants, lycéens et jeunes travailleurs le 16 mars et annonce que sa prochaine réunion se tiendra le 11 mars à Poitiers.
Elle demande notamment le retrait de la loi sur l’égalité des chances, dont le CPE fait partie, du Contrat nouvelles embauches (CNE) et "de tous les contrats précaires", ainsi que de la loi Fillon sur l’école. Elle demande également un plan pluriannuel de création de postes dans l’éducation nationale.


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