Visite du secrétaire général de la CFE-CGC

Contre la privatisation de l’assurance maladie

29 mai 2004

Jean-Louis Walter, secrétaire général de la Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), a pendant une semaine fait le tour d’horizon des partenaires institutionnels locaux, afin de prendre en compte les problématiques de l’encadrement à La Réunion. L’occasion d’annoncer que la CFE-CGC sera mobilisée le 5 juin, contre la réforme de l’assurance maladie telle qu’elle est proposée.

Bien que la CFE-CGC n’ait pas "une tradition de manifestation", Jean-Louis Walter souligne que "le gouvernement a réussi à énerver et à balader tout le monde" avec un projet de réforme de l’assurance maladie qui manque de clairvoyance. Il estime qu’il ne faut pas "tourner autour du pot". Le vieillissement de la population, les prestations santé françaises de qualité, sont des critères connus, à prendre en compte dans l’élaboration de la réforme et qui amènent à réfléchir sur leur financement, élément central de la réflexion. "Lorsque l’on interroge le gouvernement sur l’organisation du financement, on n’a pas de réponse", déplore Jean-Louis Walter qui estime que "la gouvernance n’est pas une priorité".
Les propositions du ministre de la Santé ne sont que "rigolade", car il ne voit pas quelle crédibilité on peut accorder à quelqu’un qui fait d’abord des annonces télévisuelles et qui remet à plus tard le dialogue avec les partenaires sociaux. Méthode et contenu de réforme ne sont donc pas solvables pour le CFE-CGC. "On a l’impression qu’ils ne veulent pas en parler et que les propositions ne font d’ailleurs pas l’unanimité au sein des membres du gouvernement". L’échéance décisive est proche et Jean-Louis Walter espère que la mobilisation du 5 juin portera ses fruits. Il espère que la présence de la CFE-CGC aux cotés des autres manifestants suscitera des interrogations légitimes au sein du gouvernement.

Estéfany


Étatisation et privatisation

Contrairement aux exigences arbitraires que souhaite imposer le MEDEF, à savoir que les dépenses de santé ne doivent pas évoluer plus vite que le PIB (Produit intérieur brut), la CFE-CGC estime que la réalité tend à démontrer le contraire. Les Français vont de plus en plus consacrer leur budget aux dépenses de santé et de vieillissement, au détriment de leur pouvoir d’achat, donc de la consommation et par extension de la croissance. Le MEDEF demande aux malades et assurés sociaux de supporter seuls les efforts qui permettraient l’équilibre des comptes de l’assurance maladie.
Cette tentative d’élimination des organisations syndicales de la concertation, et cette méthode libérale pour imposer les décisions revient, pour le président de la CFE-CGC dans sa lettre confédérale, à "une étatisation déguisée". Étatisation qui s’accompagnera dans le même temps de la privatisation de la sécurité sociale, au travers des complémentaires. La CFE-CGC compte sur la mobilisation du 5 juin pour faire revenir le gouvernement sur ses positions et négocier un projet solvable de sauvegarde de l’assurance maladie. Elle propose une cotisation sociale sur la consommation, avec un transfert progressif des cotisations sur les salaires. Une incitation à consommer français en quelque sorte, car les produits nationaux ne connaîtront pas de surcoût, à la différence des produits importés.


Une visite chargée

Habitué aux visites de terrain qui lui permettent de concevoir des stratégies de développement cohérentes, Jean-Louis Walter a eu une semaine chargée de rencontres. Il a encouragé la présidente du Conseil général dans sa volonté de refaire le point sur le fonctionnement de la collectivité départementale. Il parle également de "bon contact" avec Raymond Mondon, président du CESR (Conseil économique et social régional).
Il a pu également s’entretenir avec le secrétaire général de la Préfecture sur la situation économique et sociale de La Réunion et sur les influences positives de son environnement. Il estime qu’au vu des opportunités géographiques de notre territoire, "la France doit plus utiliser La Réunion comme plate-forme économique". En ce sens, l’Université joue également un rôle majeur en développant la concertation avec le monde de l’entreprise. S’agissant de ce dernier, il estime que les employeurs doivent se montrer plus responsables dans la formation de leurs personnels. "Il ne faut pas seulement les former pour répondre aux besoins de l’entreprise, mais ils doivent rester au top niveau sur le marché du travail", et c’est pour cette raison que Jean-Louis Walter croit à l’intégration dans l’entreprise d’une réelle politique de gestion de carrières. Après le MEDEF, la Chambre de commerce et d’industrie, il s’est rendu à l’Université, hier après-midi, puis à la Région où, avec Yvon Virapin, il a pu s’entretenir sur la formation professionnelle.


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