Défilé du 1er mai à Saint-Denis

D’autres victoires sont possibles

20 avril 2006

Le lundi 1er mai, jour de la Fête du travail, la CFTC, la CGTR, l’UIR-CFDT, l’UNSA, le SAIPER, l’US-Solidaires, l’UNEF et la FCPE défileront ensemble du Jardin de l’État au Barachois à Saint-Denis à partir de 9h30. Ce défilé se veut unitaire. Il intervient après le retrait du Contrat première embauche imposé à la jeunesse par le Premier ministre. La lutte a payé.

Hier matin, les représentants des syndicats - CFTC, CGTR, UIR-CFDT, UNSA, SAIPER, US-Solidaires, UNEF et FCPE - se sont réunis au siège de la CGTR à Saint-Denis. Ils ont annoncé leur intention de défiler côte à côte le 1er mai à partir de 9h30 du Jardin de l’État vers le Barachois à Saint-Denis. Ils fêteront les travailleurs, les personnes à la recherche d’un emploi et la jeunesse réunionnaise pour leur détermination à résister à l’application du Contrat première embauche (CPE). Ce défilé unitaire intervient 1 mois après le retrait de ce contrat par la rue. "Un véritable tremplin", selon Ivan Hoareau de la CGTR, "d’autres mobilisation à venir contre le Contrat nouvelle embauche (CNE), l’apprentissage des moins de 14 ans, le travail de nuit des jeunes etc...". Pour lui, "la lutte paye".

Maintenir et aménager le congé solidarité

La lutte est loin d’être terminée. À l’occasion de cette fête des travailleurs, les syndicalistes aborderont les thèmes incontournables. À commencer par l’emploi et plus particulièrement le problème posé par les Contrats aidés (CES, CEC etc.). Ces contrats sont très utiles pour le secteur marchand et non-marchand. Mais aujourd’hui, on note une baisse de ces contrats et des subventions. Les associations ont du souci à se faire. Récemment, elles ont manifesté leurs inquiétudes devant la préfecture, l’ANPE et le CNASEA.
Ces contrats précaires sont aujourd’hui remplacés par le Contrat d’avenir. La question des salaires sera remise sur le tapis ainsi celle de la qualité des services du service public. Ils réagiront aux attaques menées pour le démantèlement du Code du travail. Le CPE est un bon exemple. Ces représentants des travailleurs expliqueront l’impact de l’épidémie de chikungunya sur les salaires. D’ores et déjà, ils ont une lutte à mener : le maintien du Congé solidarité - la fin de ce dispositif est prévu pour la fin de cette année - avec des aménagements.
Comme nous pouvons le constater, cette année encore, les représentants des travailleurs ne chômeront pas. Cette liste de revendications est loin d’être complète. Aujourd’hui, pour mener les luttes sociales, ils peuvent compter sur les précaires, les exclus, les sans emplois, les lycéens, les étudiants, les retraités et les parents d’élèves. La démonstration contre le CPE révèle bien le poids de l’action unitaire. "D’autres victoires sont possibles", conclut Éric Soret pour la FSU.


Quelques réactions

o Jean-Pierre Rivière de la CFDT :

"Nous devons structurer les branches professionnelles"

"Nous - les syndicats - devons structurer les branches professionnelles. Cette structuration permettra de négocier par exemple les salaires pour l’ensemble des salariés d’une branche. Elle aboutira à un véritable dialogue social au sein de l’entreprise. Nous devenons ainsi acteurs et partenaires".

o Armand Hoarau de l’UNSA :

"L’égalité des chances doit s’adresser à l’ensemble des Réunionnais"

Armand Hoarau "appelle les organisations syndicales à travailler" main dans la main "pour des revendications nouvelles" comme le congé solidarité. Il est pour "la modernisation du Code du travail" sous la surveillance pointilleuse de l’Inspection du travail. Il est aussi pour "un service public" de qualité. À l’école par exemple, "l’égalité des chances doit s’adresser à l’ensemble des Réunionnais". Il est également pour "la structuration des branches professionnelles pour les prévoyances. Il s’intéresse à la "reconnaissance des compétences des salariés". "Certains d’entre eux, au bout de 20 années de salariat, n’ont pas bénéficié de formation", remarque-t-il.

o Christian Picard de la FSU :
"Sous le signe de l’espoir"

Selon Christian Picard, "ce 1er mai est placé sous le signe de l’espoir pour les jeunes notamment". Cet espoir ne doit pas cacher les dysfonctionnements au sein de l’Éducation nationale. "Les départs à la retraite ne sont pas remplacés", note-t-il.

o Jean-Max Nativel de l’US-Solidaires :

"Dans les 5 années à venir, il manquera 5.000 infirmiers(es)"

Jean-Max Nativel est revenu sur les problèmes de fond que connaît La Réunion. C’est la précarité de l’emploi avec la baisse ou la suppression des subventions, la privatisation de certains services et le manque d’anticipation. Selon lui, "dans les 5 années à venir, il manquera 5.000 infirmiers(es) à La Réunion. Actuellement, on en forme seulement 300 par an".

o Ivan Hoareau de la CGTR

Le secteur du bâtiment se porte bien

Certains s’inquiètent de la dégradation de l’état de santé du bâtiment. Ivan Hoareau de la CGTR, au contraire, constate sa bonne vitalité. Certes avec le chikungunya, "des chantiers ont pris du retard mais les carnets de commandes sont pleins", diagnostique-t-il.

J.-F. N.


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