Prison du Port : effectif supplémentaire en avril

D’incidents en incidents, les revendications aboutissent

25 janvier 2007

L’agression dont a été victime vendredi dernier un gardien de la prison du Port, blessé par un détenu avec une lame de fortune, a semble-t-il permis d’accélérer la prise en compte des revendications syndicales formulées de longue date. Le centre pénitentiaire devrait bénéficier de nouveaux effectifs d’ici avril qui permettront peut-être enfin aux personnels, de travailler dans de meilleures conditions.

135 agents pour 600 détenus : l’effectif au centre pénitentiaire de la Rivière des Galets est actuellement tendu. Les conditions de travail des gardiens, mais aussi de prise en charge des détenus en pâtissent. Le problème est national. Mais au-delà de l’effectif, c’est une question politique de fond sur le rôle de la prison et ses moyens qui tarde encore à s’imposer.

« 
Si cet effectif est bien géré, on pourra travailler correctement  »

L’ancien directeur en poste depuis 8 ans à la prison du Port ayant été écarté après l’action syndicale de l’année dernière, il faudra attendre le mois de mars pour accueillir son successeur. Pour l’heure, c’est une équipe intérimaire qui assure la direction du centre pénitentiaire. Le syndicat CGT-Pénitentiaire a été assuré d’un renfort d’effectif en avril, sans avoir de chiffre précis, 15 et au mieux le double. « Depuis 7 ans que je suis à La Réunion, je n’ai jamais vu un combat syndical aussi bien fonctionner », confie Joseph Rubens, nouveau responsable syndical CGT-Pénitentiaire au Port. Avec 15 postes pour la Maison d’Arrêt et la Maison Centrale et 20 pour le Centre, « l’organigramme serait complet. Si cet effectif est bien géré, on pourra travailler correctement. » Mais il faudra encore attendre le nouveau directeur pour en savoir plus et « entamer le dialogue. » A souhaiter que l’agression perpétrée par le jeune détenu de 23 ans sur un gardien - avec pour solde 3 points de suture à l’épaule - ne soit pas à l’origine d’un élan de promesses sans suite de la part de la direction. Un jeune homme condamné à plusieurs reprises pour violences et qui avait semble-t-il, du mal à canaliser sa colère. Pour Rubens Joseph, l’incident est désormais réglé.

Gardien de prison, pas psy

Le jeune homme qui se plaignait régulièrement de douleurs à l’estomac a toujours bénéficié selon lui d’une prise en charge médicale appropriée. « Il se rendait à l’infirmerie tous les deux jours, a passé des examens à Saint-Denis, au Port qui n’ont rien décelé de particulier. » Si médicalement tout allait bien est-ce que psychologiquement son état de fragilité n’aurait pas nécessité des soins appropriés ? Revient alors la problématique d’une prise en charge psychologique adaptée pour les détenus fragiles ou malades au sein de la prison. Joseph Rubens explique qu’à leur entrée, les détenus sont vus par des psychiatres à qui il appartient de « déterminer si le détenu va bien ou non. Ce que l’on peut reprocher c’est que ces informations ne soient pas transmises à nos chefs pour nous permettre de définir le placement adapté en cellule. Certainement que ce travail est fait, mais il n’est pas approprié. Cela ne sert à rien de nous envoyer des gens qui auraient plus leur place dans des hôpitaux car nous ne sommes pas compétents pour cela. Nous sommes gardiens de la paix. » Le problème est connu, mais les réponses ne viennent pas. Trop coûteux ? Certainement. Comme le souligne encore le syndicaliste, « c’est au niveau gouvernemental qu’il faut se pencher sur la question. »

S. L.


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Messages

  • Solidarité pour l’ensemble des collègues de la Réunion, et particulièrement pour le collègue sauvagement agressé.
    Un coucou de la part de Aldo à Monsieur Serge THOMAS, délégué départemental syndical Force Ouvrière Pénitentiaire. Salut Joël du quartier mineurs.

    Du personnel en plus (certes) mais toujours insuffisant pour l’ensemble des effectifs sur le seul département de la Réunion, par contre la voyoucratie en constante augmentation.

    • mais que font les syndicats ? existent ils encore ?
      du fond de ma prison je ne les entends pas
      rien de rien
      tout le monde subi en silence la loi du plus fort
      aucune reaction
      on subi puis on fini par sombrer dans le désespoir
      fo est il mort ?


Témoignages - 80e année


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