L’U.I.R.-C.F.D.T. appelle l’unité syndicale pour la résistance à l’offensive libérale du gouvernement

’Dans quel pays voulons-nous vivre ? Quel héritage pour les générations futures ?’

16 mars 2004

Lors d’une conférence tenue hier à son siège, l’UIR-CFDT a dénoncé la coalition du gouvernement et du patronat qui à « coup de force » fracture la société. Il accuse le libéralisme de la politique Raffarin de mettre en péril le service public et nos acquis en matière de protection sociale. Cette stratégie porte atteinte aux droits des travailleurs et cherche à désunir le mouvement syndical dans son ensemble. Face à cette menace, l’UIR-CFDT préconise « une offensive syndicale pour une société plus juste, équitable et solidaire », et propose une plate-forme syndicale.

« D’un coté les riches et les patrons, de l’autre la France d’en bas (…) Cette situation place plus que jamais le mouvement syndical devant ses responsabilités. Il faut mettre un coup d’arrêt à l’hémorragie d’emplois et à la précarisation qui l’accompagne ». L’UIR-CFDT ne mâche pas ses mots et parle de « stratégie gagnante du MEDEF et de l’État » qui, à coups d’ordonnances et de réformes, précipitées et sans concertation, affaiblissent les travailleurs et font reculer leurs droits fondamentaux. « On assiste à la casse du droit organisée par des putschistes », se révolte Jean-Pierre Rivière de l’Intersyndicale de la Fonction publique territoriale.

Les agissements du gouvernement en matière d’emplois et de réponse au problème du chômage ne sont favorables qu’au patronat et aux capitalistes. Ceux-ci multiplient licenciements et plans sociaux pour accroître un peu plus leurs profits, et ce au détriment des travailleurs comme des plus démunis. « Comment peut-on construire un avenir dans la précarité ? », interroge Axel Zettor, secrétaire général de l’UIR-CFDT. « On ne peut l’accepter comme mode de fonctionnement de notre société ».

Selon le syndicat, le patronat est protégé de toute condamnation pénale dans ses agissements en faveur de la généralisation de la précarité. La loi Perben est l’exemple même de séparation du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire, « une attaque frontale contre une justice citoyenne avec la remise en cause des libertés individuelles ». Le dialogue social que prétend entamé le gouvernement n’est qu’une mascarade qui vise à tromper les travailleurs et les plus démunis. Le Conseil d’entreprise préconisé par le patronat dans les entreprises de moins de 20 salariés n’a pour objectif principal que d’exclure les organisations syndicales et de favoriser la main-mise sur les travailleurs et leurs droits. Axel Zettor parle de « démantèlement du code du travail, de pouvoir laisser aux décisions arbitraires ».

Plate-forme syndicale

Face à cette menace libérale, l’UIR-CFDT appelle au rassemblement « massif et déterminé » des salariés du public comme du privé, pour porter les revendications de l’ensemble de la population et « jeter le gouvernement sur la défensive ». Gouvernement et patronat sont des « adversaires implacables » qui ne céderont pas facilement. C’est pourquoi le syndicat propose d’élaborer une nouvelle stratégie de lutte. La plate-forme syndicale qu’il propose représente une alternative pour renforcer la lutte et unir les différents mouvements syndicaux, au sein d’une démarche commune contre le chômage et la précarité de l’emploi. « Du passé, faisons table rase et construisons l’avenir ensemble », ajoute Axel Zettor animé d’une volonté de rassemblement.

Cette plate-forme syndicale, que l’UIR-CFDT proposera ce vendredi à l’ensemble de ses militants, au Parc du 20 Décembre de Saint-Leu, puis aux autres mouvements syndicaux, est constituée de sept grands axes visant à envisager des solutions aux problèmes du chômage et de la précarité de l’emploi :
- pour la mise en œuvre d’un programme de travaux publics de grande envergure, de façon à créer des emplois et répondre aux besoins sociaux ;
- diminution du temps de travail pour lutter contre les licenciements ;
- pour le renforcement des effectifs de la Fonction publique ;
- contre la précarité de l’emploi, « une forme de chômage larvé »
- pour une indemnisation correcte des chômeurs ;
- contre le démantèlement du Code du travail ;
- face au libéralisme, construire une société plus juste, plus équitable et solidaire.

Axel Zettor a précisé, au-delà de cet appel à l’union des mouvements syndicaux pour dire "Halte à la casse sociale généralisée !", qu’il est important de voter.

Estéfany


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus