Le 1er Salon de la Solidarité à Saint-Denis

De bonnes intentions

12 novembre 2005

Le 1er Salon de la Solidarité, organisé par le Département, se tient jusqu’à demain à l’ADPE à Saint-Denis.

Jeudi matin à l’ADPE à Saint-Denis, aux côtés de Nassimah Dindar, la présidente du Conseil général, se trouvait Roselyne Bachelot, la députée européenne en charge de l’Action sociale. Elles inauguraient le 1er Salon de la Solidarité dans le cadre de la Semaine internationale de la solidarité. Cette action du Département se veut un lieu de rencontres, de débats et d’échanges entre les prestataires de services sociaux et leurs usagers.

Une méconnaissance des services sociaux

Cette vitrine du Conseil général sert "à mieux faire connaître les politiques mises en oeuvre, mais aussi les acteurs, les partenaires, les femmes et les hommes qui interviennent et s’investissent au quotidien au service des citoyens". Selon sa présidente, "de nombreux Réunionnais méconnaissent les prestations sociales du Département et celles des autres institutions et associations". "Le travail effectué par de nombreuses associations de l’île maintient un équilibre économique et sociologique", selon Nassimah Dindar.
Le Conseil général "injecte 60% de son budget, soit plus d’1 milliard d’euros en faveur de l’action sociale", précise-t-elle. Elle reconnaît "le retard pris par le Département pour les besoins structurels notamment en matière de construction de logements sociaux". Puis Roselyne Bachelot insiste "sur la nécessité de restaurer la solidarité entre les générations, d’étendre l’action sociale à l’économie sociale et solidaire, d’établir ou de rétablir la solidarité entre les élus". Elle se demande "en quoi la société d’aujourd’hui est créatrice d’handicaps".

Une question de volonté

Ce Salon de la solidarité a le mérite d’exister. Mais après ce Salon, que se passera-t-il ? De nombreux Réunionnais auront à faire face aux mêmes besoins de logement et d’emploi. Aujourd’hui, "il est inadmissible que des hommes et des femmes dorment encore sous les ponts ou dans des cases abandonnées", rappelle un visiteur. Il est aussi insupportable de voir des hommes et des femmes fouiller les poubelles pour se nourrir et se vêtir. À l’occasion de ce Salon, les acteurs de l’action sociale à La Réunion affichent leur volonté de travailler ensemble. La semaine prochaine, partageront-ils encore cette détermination ? La Fraternité fait pourtant partie des 3 fondements de notre République, les 3 valeurs qui concernent chaque Réunionnais.

Jean-Fabrice Nativel


Une solution pour les CEC et CEJ du Département ?

Julie Boyer, la porte-parole des emplois en danger CEC et CEJ au Conseil général a rencontré Nassimah Dindar à l’occasion de ce 1er Salon de la solidarité. Julie Boyer s’interroge "sur le soutien de Nassimah Dindar pour 3.000 contrats avenir. En effet, jusqu’à ce jour, elle n’a pas trouvé de solutions pour les CES et les CEJ en fin ou en cours de contrat au Conseil général". Sans réponse concrète de Nassimah Dindar, Julie Boyer montera à nouveau au créneau dans les mois à venir.


La justice sociale, un point c’est tout

Jean-Pierre Técher, le porte-parole de Agir Contre le Chômage, tient aussi un petit stand au sein de ce Salon. "Une occasion de promouvoir nos actions pour les plus démunis", explique-t-il. Il déplore "le style de vie de certaines personnes. Ils ne regardent pas la réalité en face. Elle est là sous nos yeux. De nombreuses personnes se trouvent sans ressource, dans l’impasse".
Patricia Château insiste sur "la justice sociale". Sans elle, "l’individu passera à l’arrière plan". "Aujourd’hui, les personnes ne veulent plus de la charité ou de la compassion. Elles revendiquent la justice sociale", précise-t-elle.


Pour un débat public sur la politique sociale

Au nom du groupe de l’Alliance au Conseil général, Maurice Gironcel propose un débat public pour évaluer les besoins des Réunionnais dans le domaine de l’action sociale, compétence du Conseil général. Le communiqué ci-après détaille cette proposition.

"La semaine de la solidarité est un moment de rencontre entre les politiques et les experts, en l’occurrence ceux du social et du médico-social.
En qualité d’élu de cette collectivité héritière de la compétence du social, nous nous devons d’amener la réflexion sur la construction d’une politique à la hauteur des espérances de nos populations précarisées par le manque d’emploi, de logement et la carence de structures adaptées à des problèmes de santé (tels que la dépendance aux produits addictifs, la maltraitance des personnes âgées, des femmes et des enfants). Il nous appartient donc, dans la réflexion globale d’un schéma, de dégager une transversalité dans les différentes matières que composent le social.
Conscient d’être arrivé, avec les derniers transferts de compétences, à un tournant, il est devenu inévitable de changer la façon de penser le social.
Concrètement, le souhait de mettre fin aux multiples politiques construites de manière sectorisée et aux incohérences dans les réponses proposées à l’usager.
Aussi, la mise en place de ce schéma global d’organisation sociale et médico-social est l’occasion d’établir une feuille de route collective qui permette de déterminer les besoins et les moyens pour répondre aux attentes des Réunionnais en temps réel. Depuis la loi du 2 janvier 2002 (Article 2), toutes les politiques publiques insistent sur l’évaluation des besoins.
Or, force est de constater que jusqu’ici, cette évaluation est insuffisante, n’offrant que peu de fiabilité dans le rendu de la précarité et la façon dont nous abordons cette situation.
Face à ce constat, nous appelons à une dynamique d’observation continue portant sur l’ensemble des politiques sociales dans les divers domaines.
Et parce que nous sommes convaincus que nous devons nous appuyer sur une politique concrète et territorialisée, le débat public doit être l’outil initiant cette démarche.
Ce changement dans les modes de construction des décisions par consultation populaire doit être perçu comme une transformation inéluctable de l’appareil d’État.
L’Alliance en a pris conscience en impulsant le débat public pour la construction du Tram-train, mais également en offrant à des acteurs du jeu social une place en tant qu’acteurs du jeu politique.
C’est dans cet état d’esprit que la population et notamment la société civile peuvent désormais s’impliquer dans les projets de grandes envergures qui dessinent La Réunion de demain."


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