Semaine d’action de la CFDT pour le 20 décembre

De l’esclavagisme au harcèlement

16 décembre 2005

Dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclave, la CFDT organise une semaine d’actions ponctuée par une conférence publique sur le thème de l’histoire esclavagiste et de ses répercussions dans les relations du travail, et par la distribution de tracts dans la rue piétonne de Saint-Denis. L’organisation syndicale revendique à ce que le jour férié du 20 décembre, date phare de notre Histoire, soit déclaré chômé.

Le lundi 19 décembre à 18 heures, au centre de formation de la Chambre de commerce, derrière l’ADPE, Tiennot Grinbach, éminent juriste spécialisé dans le droit du travail, professeur retraité de la Sorbonne, tiendra une conférence publique sur le lien entre l’histoire esclavagiste de La Réunion, plus particulièrement le Code Noir, et ses répercussions sur les relations professionnelles aujourd’hui.

"Je suis harcelé au travail, mais je courbe la tête"

La CFDT souhaite que le 20 décembre ne se limite pas à une simple commémoration, mais soit un moment d’échange autour de la question de l’Histoire. Pour son secrétaire départemental, Jean-Louis Belhote, il existe un lien assez direct entre ce que fut l’esclavagisme et les relations professionnelles actuelles. Ce constat ne signifie pas que les salariés métropolitains ne souffrent pas de situations de harcèlement, mais bien que les formes de pressions subies dans le cadre professionnel sont propres à La Réunion, découlent de son Histoire. "Le nombre de cas déclarés par rapport au nombre de cas réels est dérisoire", souligne le syndicaliste qui estime que ce phénomène paradoxal est très important à La Réunion, qu’il est mal connu et doit être questionné. Cette attitude d’“acceptation” est aussi selon lui un élément du lien du Réunionnais à son Histoire, le résultat d’une transmission trans-générationnelle. "Je suis harcelé au travail, mais je courbe la tête".

Jour chômé

La CFDT se propose également de diffuser des tracts dans la rue commerçante de Saint-Denis pour que les fêtes de Noël ne supplantent pas l’importance et la portée du 20 décembre. Elle réclame à ce que le 20 décembre, jour férié donc d’importance, soit déclaré officiellement jour chômé. "Nous n’empêcherons pas les salariés qui le souhaitent de travailler, mais nous souhaitons nous adresser aux employeurs et aux consommateurs qui profiteraient de ce jour férié pour faire leurs derniers achats de Noël". Si l’on ne peut revenir sur le hasard du calendrier de l’Histoire, en revanche, l’on peut agir pour que la Fèt de la Liberté soit une réalité pour tous.

Estéfani


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