De la démocratie à la médiocratie...

28 mai 2008

C’est en deux mots le constat que nous inspire la crise de l’Université de La Réunion. Crise qui dure depuis 2005, et qui va en s’aggravant de semaine en semaine.
Les interventions diverses et à différents niveaux ont été sans réel effet.
Le Tribunal administratif a condamné le Président quant aux irrégularités des opérations électorales.
Nos parlementaires, en désespoir de cause, ont interpellé le Premier ministre en date du 13 mai.
Les étudiants ont tenté différentes manœuvres pour sortir de cette crise majeure, et ont dû constaté un résultat à l’inverse de ce qui été attendu, à savoir une aggravation de la crise.
Cette situation conflictuelle, atteignant un point culminant, nous interpelle fortement sur l’état de décomposition de notre démocratie. En effet, comment peut-on décrire autrement une telle situation, où un responsable élu démocratiquement se permet, au fil de son mandat, d’afficher des valeurs et un comportement qui vont à l’encontre même de ce dont il est censé enseigner et mettre en œuvre au sein de ses différentes fonctions et responsabilités ?
Comment expliquer et comprendre le comportement de celui qui, fort de ses prérogatives, adepte d’une gouvernance assise sur le pouvoir personnel, oublie le sens des missions et de ses responsabilités, n’hésitant pas à mettre en jeu l’avenir de toute une génération d’étudiants, et sacrifier la réputation et l’image de l’Université de La Réunion ?
Comment comprendre que dans pareille situation, les instances et autres forces de rappel demeurent non opérationnelles ?
De la démocratie à la médiocratie, il n’y a qu’un pas. Il est dommage que là où l’on s’attend à trouver un modèle de gouvernance exemplaire de notre société, on découvre avec stupeur des méthodes et un comportement dignes d’une République bananière.
Pour l’avenir des jeunes, pour la réputation et l’image de l’Université de La Réunion, la sagesse, la raison et la modestie doivent prévaloir dans l’esprit des responsables.
A défaut d’un tel esprit, face à des jeunes en désespoir de cause, on ne pourra que regretter le triomphe du mensonge de la manipulation, de la violence structurelle et de la mauvaise foi sur la vérité et la justice. Ce combat des étudiants pour une juste cause mérite une autre issue...

Paul Junot


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