Demandeurs d’emploi

De la difficulté de financer les formations

18 décembre 2004

Les administrateurs CGTR de l’Assedic appellent toutes les organisations syndicales à se mobiliser, pour un partenariat entre les différents financeurs et une convention État-Région-ANPE-Assedic, afin de faciliter l’accès à la formation des demandeurs d’emploi. Ils veulent notamment un financement total des formations dès le 2 janvier 2005.

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Pas facile, lorsqu’on est chômeur, de se former professionnellement. L’Assedic (Association pour l’emploi dans l’industrie et le commerce) est amenée, dans le cadre de la mise en œuvre du PARE (plan d’aide au retour à l’emploi), à financer des formations pour les demandeurs d’emplois indemnisés. La CGTR dénonce le dispositif de financement des formations tel qu’il est actuellement.

Pour l’heure, les demandeurs d’emplois doivent répondre à trois conditions : les formations doivent correspondre à des métiers dits en tension (qui comptent moins de deux demandeurs d’emplois pour une offre enregistrée), elles ne doivent pas dépasser douze mois (contre six anciennement) et il faut qu’il y ait au moins 30% du coût de la formation qui soit pris en charge par des fonds publics.
C’est sur ce dernier point que la CGTR s’insurge : "si la formation débouche sur un emploi, alors pourquoi ne pas tout financer, surtout lorsqu’il est difficile de mobiliser d’autres fonds publics auprès de l’État, de la Région et des autres collectivités".

La recherche de co-financement : une galère

Avant la décision de porter à 30% le co-financement, les centres communaux d’action sociale, dont ce n’est pas la compétence, étaient sollicités. Leur participation s’élevait autour de 3 à 4% du montant total de la formation et l’Assedic prenant en charge le restant. Dans d’autres situations, la Région était sollicitée à travers le “chèque compétence”.
Un autre dispositif existe : le Stage d’insertion formation à l’emploi est mis en œuvre par l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) et s’est adressé prioritairement aux demandeurs d’emplois non indemnisés.
Mais sa disparition est programmée pour le 2 janvier 2005 dans le cadre de la décentralisation et du dispositif Borloo. Autrement dit : la recherche du co-financement devient une galère pour le demandeur d’emploi. La Région, responsable de la formation, ne récupère pas ces crédits d’État, elle devra donc financer sur ses fonds propres.

L’aide à la formation divisée par 2

La décision du bureau de l’Assedic au mois d’août 2004 de porter le co-financement à 30% suit celle prise en octobre 2002 de retirer du circuit de la formation 900.000 euros. Cette décision se mesure aujourd’hui à travers des chiffres révélés aux administrateurs de l’Assedic le 30 novembre dernier : 1.600 dossiers engagés dans le cadre des aides du PARE (88% pour de la formation) soit 55% de moins qu’au 30 septembre 2003 et 2,6 millions d’euros engagés pour de la formation, soit 52% de moins qu’au 30 septembre 2003.
L’Instance paritaire ad hoc (IPA) de l’Assedic, présidée par la CGTR, n’a pu se réunir et le bureau, contre l’avis de l’organisation syndicale, en a décidé ainsi. "Comment, dans un contexte inorganisé des circuits et des dispositifs de financement, permettre le financement d’une formation ?" demandent les administrateurs de la CGTR.
Le syndicat souhaite un partenariat entre les différents financeurs et une convention État-Région-ANPE-Assedic, afin de faciliter l’accès à la formation des demandeurs d’emplois, la mise en œuvre d’un financement total des formations dès le 2 janvier 2005 ainsi qu’une réunion urgente de l’IPA.

Eiffel


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