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8 juilletTirées vers le bas par le repli des produits manufacturés, les ventes de la France à l’international ont baissé plus fortement que les achats, (…)
23 janvier 2008
La commission Attali pour la libération de la croissance, mise en place l’été dernier par Nicolas Sarkozy, doit présenter son rapport mercredi.
Parmi les 20 "décisions fondamentales" qu’elle recommande, l’une d’entre elles a fait grincer les dents au sein du pouvoir : il faut, dit la commission, encourager la « mobilité internationale », en clair, l’immigration.
Guillaume Duval, Rédacteur en chef de l’hebdomadaire “Alternatives économiques”, vient de publier un excellent livre dans lequel il dégomme les idées reçues dans l’air du temps : "Sommes-nous des paresseux ? et 30 autres questions sur la France et les Français" (Seuil).
Depuis un quart de siècle, cette question empoisonne le débat public. La France est pourtant l’un des pays développés qui accueille le moins d’étrangers sur son sol actuellement et dont les frontières ont été les plus étanches ces dernières années. Une fermeture qui constitue plutôt un handicap qu’un atout pour l’avenir.
Précisons d’abord ce qu’est un immigré. Si on comptait comme tel tous les étrangers qui franchissent chaque année les frontières de l’Hexagone, ce serait plusieurs dizaines de millions d’individus qui viendraient gonfler les flux de l’immigration. Mais l’écrasante majorité de ces personnes ne font que passer. Ce sont des touristes, des hommes d’affaires, des voyageurs en transit, etc... Pour qu’un étranger qui entre sur le territoire français devienne un immigré, il faut qu’il commence par poser ses valises et par s’installer. Par convention, on considère qu’est immigrée toute personne qui est née étrangère à l’étranger et qui réside sur le territoire national depuis au moins 1 an. Cette définition ne satisfait pas toujours les services du Ministère de l’Intérieur, mais c’est celle qu’ont adoptée tous nos voisins depuis longtemps.
Qui sont les immigrés ?
En 2005, la France comptait 4,9 millions d’immigrés, soit 8,1% de sa population. Mais ce ne sont en fait qu’un peu moins de 3 millions d’étrangers qui vivent en France sans y être nés (4,9% de la population), car près de 2 millions de ces immigrés ont été naturalisés français depuis leur arrivée sur le territoire national. Il faut dire que les trois quarts de ces immigrés séjournent en France depuis plus de 10 ans.
Parmi eux, les pays du Maghreb se taillent la plus grosse part (presque le tiers du total). Et leur nombre continue de progresser : plus 17% entre 1999 et 2005. Les immigrés d’Europe du Sud, Espagnols, Italiens et Portugais, constituent le second groupe avec 1,2 millions de personnes. Mais ils reculent (-80.000 personnes depuis 1999). Les immigrés en provenance d’Afrique noire, principalement du Sénégal et du Mali, fournissent un contingent plus faible (390.000 en 1999), mais leur nombre progresse par contre rapidement. Ainsi que les immigrés chinois qui ont plus que doublé depuis 1999 (tout en restant un contingent limité avec 67.000 personnes). Enfin, il ne faut pas oublier... les Anglais qui, avec 120.000 personnes en 2005, ont vu leur présence s’accroître de 60% en 7 ans.
Les immigrés continuent toujours d’occuper en priorité les emplois du bas de l’échelle sociale : 48% d’entre eux ont démarré dans la vie active comme ouvriers ou employés non qualifiés contre 33% des non immigrés. Mais leur niveau de qualification a beaucoup évolué au cours des dernières décennies : en 1982, 81% d’entre eux n’avaient aucun diplôme au-delà du Certificat d’études primaires (contre 48% des non immigrés), et seuls 11% avaient un Bac ou un diplôme de l’enseignement supérieur. En 2005, ils ne sont plus que 41% à ne pas avoir de diplômes et 38% ont obtenu le Bac ou plus. Un niveau qui se rapproche nettement des 45% atteints parmi les non immigrés.
Les flux d’entrées augmentent, mais restent faibles
Ces dernières années, le nombre d’étrangers qui sont entrés en France a sensiblement augmenté : hors Union Européenne, on est passé de 84.000 personnes en 1997 à 167.000 en 2004, selon les chiffres établis par l’Institut national d’études démographiques (INED). Un doublement qui concerne tant les Européens hors UE que les personnes originaires d’Afrique et d’Asie. Un cinquième de ces nouveaux étrangers sont des étudiants, un dixième viennent pour travailler et la moitié ont fait le voyage au titre du regroupement des familles. Un mouvement qui fait qu’aujourd’hui, la France compte pratiquement autant d’immigrées que d’immigrés, alors que traditionnellement, l’immigration était surtout masculine : entre 1975 et 1999, le nombre d’hommes immigrés est resté stable tandis que celui des femmes a progressé de 25,9%, passant de 1,7 à 2,1 millions.
Si les flux d’entrées ont beaucoup augmenté depuis 10 ans, ils restent cependant d’une ampleur très limitée : les 210.000 arrivants comptabilisés en 2004 (y compris ceux qui viennent de l’Union Européenne) ne représentent que 0,3% de la population. De plus, des départs ont lieu parallèlement : l’Insee estime que l’immigration ne contribue à gonfler la population française que de 100.000 personnes par an environ depuis le début des années 2000, soit moins de 0,2% de la population totale. Cet accroissement représente le tiers seulement de celui qui a résulté en 2006 de l’excédent des naissances sur les décès.
Trois fois moins d’immigration qu’en Suisse ou en Australie
Quand on compare la situation française à celle des autres pays développés, on se rend compte d’ailleurs que, contrairement à une idée répandue, l’Hexagone n’est pas un pays d’immigration massive. Avec 8,1% d’immigrés dans sa population, il en accueille trois fois moins que l’Australie et la Suisse (23,8%), deux fois moins que la Nouvelle-Zélande (19,4%) ou le Canada (19,1%), une fois et demie moins que l’Allemagne (12,9%), les États-Unis (12,9%), la Suède (12,4%) ou encore la Belgique (12,1%). De plus, des pays qui étaient jusque très récemment réticents, au contraire des pays d’émigration comme l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, accueillent eux aussi désormais pratiquement autant d’immigrés sur leur sol que l’Hexagone. La France est aussi le pays riche qui, en dehors du Japon, a maintenu ses frontières le plus hermétiquement closes depuis 1995 : le poids des immigrés dans la population a augmenté depuis lors 6,5 fois plus en Espagne qu’en France, 4,9 fois plus aux États-Unis, 3,6 fois plus au Royaume-Uni, 1,8 fois plus en Allemagne...
Comment se fait-il, dans ces conditions, que la France soit pourtant un des pays où cette question continue de poser le plus de problèmes politiques, au point d’aboutir à la création du fameux Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, sans équivalent nulle part ailleurs ? Serait-ce du fait des difficultés particulières que connaît parallèlement le pays en matière d’emploi et qui en font depuis 25 ans un des champions du chômage parmi les pays développés ? Cela expliquerait que des flux d’immigration, même très faibles, suffisent à engendrer de fortes tensions en déséquilibrant le marché du travail. La tentation est toujours forte, en effet, du côté des employeurs de faire venir des travailleurs immigrés plutôt que d’élever les salaires et d’améliorer les conditions de travail dès qu’un secteur d’activités peine à recruter.
Les immigrés ne prennent que 9,5% des nouveaux emplois
Mais on n’observe rien de tel en France au cours des dernières années. Entre 1995 et 2005, l’emploi a diminué globalement de 502.000 postes en Allemagne, alors que le nombre d’emplois occupés par des immigrés s’est accru de 693.000 personnes. Au Danemark ou en Italie, les immigrés ont occupé les deux tiers des emplois supplémentaires créés en 10 ans. C’est aussi le cas de plus de la moitié de ces emplois aux États-Unis. Mais c’est le contraire en France : les immigrés n’ont “pris” que 9,5% des 2 millions 280.000 nouveaux emplois créés entre 1995 et 2005. La proportion la plus faible de tous les pays de l’OCDE. La France est aussi, du coup, le seul pays riche où la part des emplois occupés par des travailleurs immigrés a diminué au cours des 10 dernières années.
16,7 % en région parisienne, mais 3% dans les Pays de la Loire
L’importance des inégalités territoriales contribue par contre à expliquer la persistance de fortes tensions autour de cette question. La moyenne globale de 8,1% d’immigrés en France masque en effet de très fortes disparités : on compte 16,7% d’immigrés en région parisienne et près de 10% en Alsace et en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre moins de 3% dans les Pays de la Loire, en Basse-Normandie ou encore en Bretagne. Et cette concentration géographique est encore plus nette si on descend au niveau des communes ou des quartiers. On constate dans tous les pays que les communautés immigrées tendent à se rassembler dans des zones particulières, mais les dysfonctionnements spécifiques du « modèle français » ont renforcé cette ghettoïsation et empêché d’organiser un développement local un tant soit peu équilibré sur tout le territoire. La situation du “9-3”, le département de la Seine Saint-Denis au Nord de Paris, illustre ces faiblesses de façon caricaturale.
Un moteur économique
La capacité à accueillir et à intégrer, certes jamais sans tensions, ni difficultés, des immigrants nombreux n’est pas seulement un effet du dynamisme économique d’un pays d’accueil, elle peut aussi en être un ingrédient. C’est le cas bien connu des États-Unis depuis 2 siècles. Mais, plus récemment et plus près de chez nous, c’est aussi le cas de l’Espagne : son ouverture à l’immigration a été un des moteurs principaux de sa formidable expansion économique des dernières années, et cela malgré un niveau de chômage à l’origine plus élevé encore qu’en France. L’incapacité de la société française à accueillir et intégrer davantage d’immigrés qu’elle ne le fait aujourd’hui est a contrario une des racines probables de son faible dynamisme économique...
Guillaume Duval, rédacteur en chef de l’hebdomadaire “Alternatives économiques”
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