Après les déclaration du président de la Chambre d’agriculture

Débrayage à la Chambre verte

12 avril 2008

Le président de la Chambre d’agriculture avait décidé de lancer un appel fort à ses salariés, rappelant à bon nombre à travailler plus. Qui ironiserait dirait que c’est pour répondre à la logique du Président de la République, « travailler plus pour gagner plus ». Les salariés syndiqués à la CGTR et à la CFDT ont choisi de répondre par un débrayage. Est-ce pour donner raison aux déclarations de Jean-Yves Minatchy ?

Tout le monde connaît le franc parler de Jean-Yves Minatchy, autant sur le terrain syndical que dans le monde agricole. Les salariés de la Chambre verte ont retenu les propos du Président Minatchy, et considèrent que c’est une attaque à leur encontre. Ils travaillent donc. Pourquoi se cantonner à l’attitude de quelques rares résistants indisciplinés pour parler de toute l’instance ? À la lecture de la presse, il n’en est rien. Justement, le Président Minatchy rappelait qu’il ne s’agissait que de quelques employés. Pour autant, il disait aussi qu’une partie de son effectif disposait d’horaires aériens, et il commentait la situation salariale des salariés comparée à d’autres Chambres consulaires.
Bref, hier, cela avait provoqué un débrayage à partir de 8h30, et les syndicats l’assurent, dans toutes les zones de l’île, cela pour signifier leur mécontentement après les déclarations de Jean-Yves Minatchy. Se mettre au travail ? « Le président avoue qu’il n’y a pas eu d’avertissement, pas de notes de la Direction faisant état de problèmes particuliers avec le personnel s’agissant des horaires et du travail accompli. On a des rapports d’activité qui ont été validés par les élus et qui ont été transmis aux différents financeurs. C’est bien la preuve que tout le monde travaille, malgré les problèmes qu’il y a », déclare Daisy Permalama, déléguée syndicale CFDT à la Chambre d’agriculture. Même discours de la part de Serge Latchoumanin, délégué syndical pour la CGTR, qui note par ailleurs que les économies sur le fonctionnement, le carburant, les frais de déplacements ont été réalisées au dépend des salariés.

Pas de chasse aux sorcières

Pour la présidence, la conférence de presse qu’il a donnée a permis de rappeler à la raison son personnel. Certains se sont rangés derrière l’appel de Jean-Yves Minatchy. « Ils sont rentrés dans le droit chemin », déclarait hier Jean-Yves Minatchy sur une télévision locale. Selon le président de la Chambre d’agriculture, il n’est pas question de chasse aux sorcières. S’il avait ordonné des avertissements, plus d’une cinquantaine de salariés auraient crié sur le toit des maisons à la chasse aux sorcières. Il n’en est rien. Après avoir relevé le défi du retour à une gestion plus saine de la Chambre verte, il importait de faire valoir le travail, pour contribuer au développement de l’agriculture réunionnaise.
180 personnes travaillent à la Chambre d’agriculture. Selon les syndicats, 80% de l’effectif avaient débrayé, tandis que la présidence parlait plutôt de 20% de l’effectif. Au-delà des griefs, des tentatives de déstabilisation ou d’intimidation, Jean-Yves Minatchy garde le cap.

Bbj


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