133 millions de recettes pour Tereos à La Réunion en trois mois

Déjà près de 40 millions d’euros de bénéfices pour le propriétaire des usines

23 novembre 2012, par Manuel Marchal

Entre les mois de juin et d’août, Tereos a obtenu 133 millions de recettes à La Réunion. Cette somme considérable est à comparer aux difficultés rencontrées par les planteurs. La question de la juste répartition des revenus tirés de la canne reste plus que jamais d’actualité.

Depuis deux ans, les deux dernières usines sucrières de La Réunion appartiennent à Tereos, coopérative de planteurs de betteraves, implantée dans notre île depuis 2001, au moment du rachat des activités sucrières réunionnaises de Groupe Bourbon. Les sucreries du Gol et de Bois-Rouge sont intégrées à Tereos Internacional, une filiale brésilienne de la coopérative. Tereos Océan Indien est département de cette filiale. C’est là qu’est regroupée toute l’industrie de la transformation de la canne en sucre sous pavillon Tereos dans notre région : La Réunion et le Mozambique.

Dans son édition d’hier, le "JIR" publie les résultats obtenus par les implantations de Tereos à La Réunion : les usines du Gol et de Bois-Rouge ainsi que le site de transformation Eurocanne.

Selon notre confrère, rien qu’à La Réunion, Tereos a obtenu 133 millions d’euros de recettes entre juin et septembre. L’excédent brut d’exploitation frôle les 40 millions d’euros, avec une marge de 29,5%.

La Réunion est le point fort de Tereos Océan Indien puisqu’en comptabilisant les recettes venant du Mozambique, le total est de 167,84 millions d’euros.

À La Réunion, il ne se passe pas une semaine sans que des planteurs fassent part de leurs difficultés. L’essentiel de leur revenu doit provenir de la vente de leurs cannes à l’usinier pour qu’ils puissent bénéficier du maximum des aides de l’État. C’est donc Tereos qui achète les cannes et qui verse ensuite au planteur son salaire.

En trois mois, cette société a pu faire près de 40 millions de bénéfice. Les 4.000 planteurs ont-ils engrangé pareil résultat sur ces trois mois ?

Une conséquence des accords de 1969

Cette donnée est bien la preuve que la vente du sucre rapporte beaucoup. Avant la réforme structurelle de la filière lancée par les accords de 1969, les planteurs avaient droit à 66% des recettes de tous les produits de la canne. Lorsque l’on voit les résultats de Tereos à La Réunion pour seulement trois mois, il est clair que l’usinier ne se contente plus des 33% restants, et cela depuis bien longtemps. Ces résultats sont la preuve que la réforme structurelle de 1969 avait pour conséquence de transférer du planteur vers l’usinier le bénéfice de l’essentiel des produits de la canne.

Nul doute qu’avec une autre répartition des richesses de la canne, les planteurs ne seraient pas aussi vulnérables au moindre changement de réglementation du marché du sucre dans l’Union européenne. Or, c’est précisément en ce moment que tout est en train de se négocier à Bruxelles.

M.M.


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