A l’Etablissement public de santé mentale du Grand Pourpier, les relations se sont beaucoup détériorées entre les représentants du personnel syndiqués à la CFDT et la Direction de la CFDT Santé et de la Confédération.
Au point de provoquer le départ d’une majorité de 27 élus CFDT, qui ont signé le 8 décembre une lettre de démission à Jean-Pierre Rivière, Secrétaire général de la CFDT, pour protester contre la suspension des 2 élus CFDT de l’EPSMR à la Mutuelle Nationale des Hospitaliers et des professionnels de la Santé et du social (MNH), dont la CFDT a voulu contester le mandat.
En protestation, une dizaine sur les 27 démissionnaires a créé vers la mi-décembre une section EPSMR du syndicat Sud Santé Sociaux, que dirige Jean-Max Nativel au niveau départemental.
Les responsables du nouveau syndicat se sont expliqués hier sur cette bagarre syndicale, qui a pour toile de fond les élections professionnelles de 2007.
« Pourquoi ce divorce avec la CFDT ? », a commencé Michel Bret, élu Secrétaire de la section Sud Santé à l’EPSMR. « Parce qu’il n’y a plus de démocratie à la CFDT. On devrait enlever le “D” », poursuit-il en contestant le fait que, en dépit d’un taux de syndicalisation important et du score de 56% de voix exprimées sur la CFDT aux dernières élections professionnelles, « les élus de l’EPSMR n’étaient pas représentés dans le bureau départemental de la CFDT Santé », explique Michel Bret.
La querelle date donc déjà de plusieurs années, mais la goutte qui a fait déborder le vase sont les élections d’octobre 2006 à la MNH. Pour 10 sièges à pourvoir au plan départemental, il y eut 45 candidats, et parmi les 10 premiers (5 titulaires, 5 suppléants), ont été élus Miguy Fontaine (titulaire) et Michel Bret (suppléant) de l’EPSMR, tous deux avec près de 800 voix, tandis que le secrétaire du Secteur public de la Santé ne recueillait que 284 voix (9,72%).
« Quelle crédibilité a ce dirigeant de la CFDT ? » demandent les dissidents, dont la CFDT aurait entrepris de contester la représentation. « Nous représentons à la MNH les hospitaliers et pas la CFDT », ripostent les intéressés, selon qui cette contestation a provoqué « une hémorragie des adhérents de la CFDT ».
Les 2 élus contestataires de l’EPSMR ont reçu le soutien d’un ancien Secrétaire de la CFDT Santé et ancien Secrétaire de la section CFDT de l’EPSMR, Maximin Won-Fah-Hin, qui a témoigné de la force passée de la CFDT dans l’établissement et de son regret de la voir refluer partout. « Je trouve dommageable l’attitude de la CFDT face aux représentants de l’EPSMR. Il n’y a pas assez de démocratie », concède-t-il.
Jean-Max Nativel, Secrétaire départemental de Sud Santé Sociaux, était également là pour appuyer la nouvelle section et donner rendez-vous fin janvier 2007 pour la présentation du projet Santé de ce syndicat.
Enfin, les membres de Sud Santé ont reçu l’appui de Jean-Claude Bénard, du syndicat SNUIPP des Impôts et délégué général de Solidaires-Réunion depuis 5 ans.

Ce syndicat s’est beaucoup construit sur la contestation des autres centrales historiques, dont il critique le mode de fonctionnement et de représentation et quelquefois la stratégie. Solidaires-Réunion a fait savoir hier que ses syndicats « seront présents partout aux élections professionnelles de 2007 », qui devraient avoir lieu entre octobre et décembre. C’est sur la base de « valeurs communes » - dont fait partie la revendication des 35% de “vie chère” pour les retraités de la FP hospitalière - que Sud Santé Sociaux a rejoint l’union syndicale Solidaires, selon son délégué général.

P. David