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Obsèques du secrétaire général de la CGTR sous le signe de l’unité et de la fraternité
4 janvier 2021, par
La mort d’Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR aura permis une prouesse non réalisée de son vivant : une unité syndicale élargie au monde politique, économique, culturel, associatif et populaire. Une unité d’action indispensable d’une part, face aux défis qui se présentent à notre peuple face à la politique de régression sociale du gouvernement et d’autre part, afin d’être fidèle à l’esprit de lutte unitaire revendiquée par Ivan Hoareau.
Ce slogan a raisonné avec une force symbolique particulière. Ce mot d’ordre, lancé à l’aube des années 90 par la la CGTR,« au cœur des luttes » pour l’émancipation des travailleurs Réunionnais « en activité et à la recherche d’emploi et de formation » aura retenti dans le cœur et l’esprit des centaines de Réunionnais ayant tenu à participer aux obsèques et à l’hommage rendu à son secrétaire général Ivan Hoareau, (disparu prématurément le 20 décembre dernier), les 1er et 2 janvier, au Centre Funéraire de Primat.
Car, s’ils n’étaient pas là pour « agir », ces centaines de personnes se sont retrouvées et levées comme un seul homme pour honorer la mémoire de notre camarade qui aura jusqu’à la mort conforté son image de fédérateur autour d’une seule et unique cause :
Celle des sans voix, des travailleurs victimes de la précarité, de l’arbitraire patronal, des petits arrangements entre patrons, la cause des sans-emplois, des retraités, des fonctionnaires que les gouvernements successifs ont voulu jeter en pâture au peuple et transformés en têtes de turc afin de justifier leur incompétence et surtout refus de volonté politique de jeter les bases, en union avec les forces vives de La Réunion d’une politique globale, harmonieuse, solidaire et durable de notre île. Une politique de développement s’inscrivant dans le cadre d’une véritable coopération avec nos pays-frères de l’Océan indien et au-delà avec les peuples de par le monde, aspirant et luttant pour le respect de leur dignité humaine.
Une situation qui l’avait conduit dans le cadre de l’Intersyndicale à revendiquer une étude globale des revenus tant du service public que privé. Une intersyndicale qu’Ivan Hoareau avait non seulement appelée de tous ses vœux mais contribué à mettre en place et qu’il souhaiter voire pérénnisée mais pas au prix de compromissions les plus basses et inavouables.
Car, quoi qu’on en dise, aujourd’hui, à travers les salutations des uns et des autres, sur son statut « d’homme du consensus », tous ceux qui le connaissaient un tant soit peu sauront reconnaître qu’Ivan n’était pas homme à vendre son âme et encore moins celle de la CGTR, ainsi qu’il a eu, à de multiples reprises l’occasion de le rappeler, en tapant du poing sur la table en rappelant au retour à l’essentiel : « la défense des intérêts des travailleurs Réunionnais en lutte pour la satisfaction de leurs droits inaliénables et inscrits dans la Constitution »
« Nos propositions sont nos revendications », en écho au leitmotiv martelé des années durant par son illustre précédesseur Georges-Marie Lépinay :
« Nous réclamons ni plus ni moins le respect et l’application de nos droits, de tous nos droits mais rien que nos droits ».
Au « Le Droit est en lui même RÉVOLUTIONNAIRE » lancé par Georges-Marie Lepinay, a succédé cette affirmation de Ivan Hoareau :
« Le Droit ne se négocie pas : Il s’applique ! », une manière, pour l’un comme pour l’autre, de rappeler la nécessité de les uns et les autres de se prendre en mains, afin de « donner corps, âme, sens et vie » aux revendications liées aux droits humains. Une lutte que la CGTR a toujours souhaité globale entre l’ensemble des forces vives de La Réunion et, en union avec les damnés de la terre entière.
D’où la nécessité, après le départ d’Ivan Hoareau, de réaliser ce qui n’a pas été possible de son vivant mais pourtant, concrétisé à sa mort : c’est-à-dire l’expression d’une belle et éclatante démonstration au quotidien de l’unité, de la Solidarité, de la Fraternité, élargie au-delà de la classe syndicale, à la classe politique, économique, culturelle, associative, bref, de toutes les forces vives de La Réunion qui lors, lors des obsèques d’Ivan a lancé ce cri de cœur : « Nous lé pas plis, nous lé pa moin : Respect à nous » !
Car, autrement, s’être saisi de la mort d’Ivan « pour se mettre en lumière » et renouer avec le quotidien et, être aujourd’hui, encore plus qu’hier, attaché « à défendre son propre carro zherb », n’aura été que « vanité des Vanités » car la lumière n’aura été que vaine, illusoire car n’illuminant et ne réchauffant - et encore seulement de manière illusoire er éphémère - que son propre égo.
Puisque la Lumière revendiquée par Ivan, quoique n’étant d’aucune confession religieuse particulière, était celle qui au-delà de notre personne resplendit et opère au quotidien dans la vie de tous les êtres et de la terre entière aspirant à vivre dans le respect de leur dignité d’êtres humains, quelles que soient nos qualités et nos imperfections.
Bon Voyage, à toi, Ivan et puissions-nous demeurer fidèles à l’esprit de lutte unitaire que tu n’a cessé de nous inculquer.
A travers ton départ, c’est le nôtre que nous percevons et redoutons. Mais puisqu’il est dit que nos Morts continuent à vieillir avec nous, alors, je compte sur toi pour que ton esprit nous guide sans cesse dans cette nécessité de combat le plus large possible et indispensable et pourquoi pas aussi pour nous aider à franchir le cap de cette vie où nous accéderons peut-être à l’Unité ?
Merci pour cette tranche de nos vies partagée avec Toi, Georges-Marie, Roger de Louise, Max Banon, Jacques Bughon, Christian Ribot, Bernard André, autour d’échanges visant à redessiner les contours d’une société plus juste, fraternelle et solidaire sur la base d’une unité syndicale élargie aux autres forces vives de l’île.
Merci et pardon pour les jugements hâtifs formulés contre toi par les uns et les autres qui sur tant de plans demeurons au plus bas que ton doigt de pieds.
Merci dar nou la minn peut pèt kan nout tour s’ra venu de désot la vi ou la mort pour un Monde Meilleur ?
Marlène Sitouze
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